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Aujourd'hui et demain

Risque incendie

Un panneau pare-flamme capable de résister deux heures à 1 100°C

Il aura fallu de nombreuses années à l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Lyon pour mettre au point ce panneau d'une étonnante résistance à la combustion. Le modèle a finalement été présenté à l'occasion du 125e Congrès annuel des Sapeurs-Pompiers.

Le 125e Congrès Annuel des Sapeurs-Pompiers, qui s’est tenu du 26 au 29 septembre 2018 à Bourg-en-Bresse (01), a été l’occasion pour de nombreux fabricants de présenter leurs innovations à destination des soldats du feu. Parmi les 450 exposants, un projet qui a mis de longues années à mûrir a été dévoilé pour la première fois. Mise au point par l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Lyon et industrialisé par le plasturgiste auvergnat Mihb, cette solution, baptisée Dragonskal, consiste en un panneau aux propriétés incombustibles déconcertantes. De quoi faire office soit de pare-flamme soit de coupe-feu.

Un vivier de plasturgistes rhônalpins
Tout a commencé à la suite de l’incendie du tunnel du Mont-Blanc en 1999 : face à ce drame, les chercheurs de l’Insa de Lyon ont eut l’idée de concevoir des panneaux dans un matériau capable de résister longtemps aux flammes. Un projet qui, du fait de son caractère ambitieux, a pu bénéficier d’appuis locaux non négligeables dans la “Plastic Valley”, à savoir les pôles de compétitivité Plastipolis pour la plasturgie et Techtera pour les textiles et matériaux souples.

Une avancée étape par étape
Une fois les recherches bien avancées, l’équipe a ensuite fait appel au plasturgiste Mihb, basé à Oyonnax, pour l’industrialisation du produit. Si le modèle était déjà efficient en 2013, il a fallu attendre 2017 pour décrocher les certifications nécessaires à la commercialisation et septembre 2018 pour le lancement commercial au salon de Bourg-en-Bresse.

Un panneau incombustible durant deux heures à 1 100°C
En résulte un panneau en matériaux composites totalement minéraux. D’une épaisseur de 20 mm, il résiste à des températures grimpant jusqu’à 900°C, et ce pendant une demi-heure. Sachant que plus le panneau est épais, plus il résiste à la chaleur : pour 40 mm, la plaque réussit la prouesse de tenir deux heures sous 1 100°C !

Sécuriser les tunnels souterrains
La solution a largement de quoi intéresser les bâtiments tertiaires qu’il faut mettre en règle avec les normes incendie. Mais l’industriel estime que sa plaque peut s’avérer utile dans quantité de domaines d’application. On pense notamment à l’aéronautique, au maritime, au ferroviaire et surtout à la construction souterraine des parkings et tunnels.

Ségolène Kahn

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