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Sûreté et sécurité

Un ''nez'' électronique pour détecter les vapeurs explosives

Les chercheurs de l’Institut américain des standards et de la technologie (NIST) ont développé un ''museau'' électronique qui améliore les performances des systèmes de détection d'explosifs. Ce qui lui a valu de figurer parmi les lauréat du 10ème forum Netexplo Observatory. Cette solution pourrait pallier dans les prochaines années la pénurie d'équipes cynotechniques.

Dans les gares, stades et autres établissements recevant du public, le risque d’attentat à l’explosif suscite une forte inquiétude qui justifie la demande d’équipes cynotechniques. Toutefois, le nombre de chiens formés promet d’être insuffisant, sachant qu’un animal ne peut pas travailler plus de 30 minutes d’affilée. En effet, comme il doit couper sa respiration pour inhaler les odeurs et les discriminer, il fournit un vrai effort physique. Par ailleurs il ne peut référencer qu’entre 50 et 100 produits différents, selon un expert de Hub Safe que nous avions interrogé en 2015.

Une utilisation rusée de la dynamique des fluides
D’où l’intérêt de la truffe imprimée en 3D inventée par une équipe de chercheurs de l’Institut américain des standards et de la technologie (NIST) de Gaithersburg (Maryland) aux États-Unis. Avec ses collègues, Matthew E. Staymates s’est inspiré de la façon dont un chien renifle pour améliorer les performances des systèmes de détection de vapeurs d’explosifs. A la différence des équipements disponibles, le chien enchaîne des phases d’expiration et d’inspiration à un rythme allant jusqu’à cinq respirations par seconde, selon une dépêche de Agence France-Presse consacrée à l’étude publiée par le NIST. A chaque expiration, des jets d’air, dirigés vers le bas et vers l’extérieur, sortent des deux narines du chien. Bien que cela puisse sembler contre-intuitif, les jets d’air attirent de l’air chargé de vapeur vers les narines, notent les auteurs de l’étude. En toute discrétion, l’animal utilise la dynamique des fluides pour mieux sentir.

Nez électronique imprimé
Se basant sur ces résultats, Matthew Staymates et ses collègues ont reproduit à partir d’une imprimante 3D une truffe qui ressemble au museau d’une femelle labrador retriever et qui en possède les propriétés. Après avoir appliqué ce « nez » à un détecteur d’explosifs, les chercheurs ont constaté que la modification augmentait de 16 fois la capacité de détection du dispositif (quand il est placé à 4 cm de la source). Une découverte qui selon Matthew Staymates pourrait améliorer la détection des explosifs, des narcotiques et autres éléments pathogènes, voire des cancers. Autant d’avantages qui ont d’ailleurs valu à l’équipe de Matthew E Staymates de figurer la semaine dernière parmi les 10 lauréats de la 10ème édition du forum Netexplo Observatory qui vient d’avoir lieu à Paris dans l’enceinte de l’Unesco.

Eliane Kan

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