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Cyberprévention

TellMePlus sécurise l'Internet des objets à coup d'intelligence artificielle et d'analyse prédictive

Récemment pointés du doigt pour avoir été à l'origine d'importantes de failles de sécurité, les objets connectés ont peut-être trouvé une solution de sécurisation auprès de cette startup français qui s'apprête à exposer au CES de Las Vegas.

Créée en 2011 par Jean-Michel Cambot, le codeur de la technologie de Business Objects, une des stars françaises de l’informatique décisionnelle rachetée en 2007 pour 4,7 milliards d’euros par l’allemand SAP, le leader mondial des progiciels de gestion intégrés, la startup française TellMePlus démarre fort !

En effet, elle débarque sur le marché des briques logicielles destinées à sécuriser l’Internet des objets (IoT). Rappelons que les objets connectés sont aujourd’hui accusés d’avoir été mal conçus car ils prennent rarement en compte la sécurité des systèmes d’information.

C’est ainsi que des caméras de vidéosurveillance ont défrayé la chronique car elles ont permis à des pirates de lancer des attaques du déni de service sur les sociétés Dyn et OVH en octobre dernier.

Déporter l’intelligence artificielle au plus près de l’objet connecté

« En majorité, les objets connectés sont commercialisés en tant que produits indépendants, sans interconnexion avec d’autres. Le problème, c’est qu’ils sont connectés, analyse Benoît Gourdon, directeur général de TellMePlus, qui a créé Neolane, un éditeur de logiciels dédiés à la gestion de campagnes marketing, revendu 600 millions de dollars à l’américain Adobe en 2013. Du coup, il faut sécuriser ces objets connectés dans le cadre d’une vision consolidée et cohérente de leurs interactions. »

A cet égard, TellMePlus a développé Predictive Objects, une plateforme d’analyse prédictive qui opère dans le cloud mais dont on peut incorporer des briques logicielles soit dans l’objet lui-même, par exemple dans un smartphone, soit dans une passerelle de communication comme une box internet ou un routeur.

« L’intelligence artificielle prédictive ne se calcule ni dans l’objet ni dans la passerelle, reprend Benoît Gourdon qui exposera au Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas en janvier prochain. En revanche, notre algorithme décisionnel est capable de se déporter dans un objet ou un smartphone. De cette façon, même lorsque l’objet n’est pas connecté au Cloud ou au réseau, il peut prendre des décisions en mode local. »

Une intelligence artificielle qui inclut l’homme

Une fois reconnecté, l’objet remontera ses données dans le cloud pour faire bénéficier de son expérience la plateforme ainsi que les autres objets connectés. En d’autres termes, le système apprend en s’appuyant sur les données remontées et sur le passé afin d’en déduire un modèle prédictif.

« Nous avons automatisé et simplifié l’accès à l’intelligence artificielle. Mais surtout notre algorithme indique le chemin qu’il a parcouru dans l’arbre de décision pour aboutir à son résultat. Entre autres lorsqu’il s’agit de reconnaître des comportements anormaux comme le déni de service. Du coup, l’être humain a tout loisir pour comprendre la décision de la machine et juger de sa pertinence », enchaîne le DG de TellMePlus qui a levé 4 millions d’euros cette année.

La société vise le marché de la Customer Intelligence avec, notamment, des services de détection de fraude à la personne pour des clients comme la Macif, la Matmut, la Société général ou La Poste mobile. Autre marché, l’Internet industriel afin de développer des prestations de maintenance préventive, en particulier pour des fabricants de compresseurs ou d’éoliennes.

Erick Haehnsen

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