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Surveillance satellitaire : la start-up française Earthcube participe au projet européen Peoneer

Cette spécialiste de la reconnaissance d’objet va intégrer un consortium de dix entreprises. Elles devront développer une plateforme européenne de surveillance et de renseignement satellitaire.

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Le consortium de PEONEER va créer une plateforme pour exploiter les volumes massifs de données issues de la surveillance satellitaire. Image satellitaire provenant de la NASA pour Unsplash

Un vaste projet européen de renseignement géospatial est en train de voir le jour : le Persistant Earth Observation for actioNable intElligence and Reconnaissance (Peoneer). Il s’agit d’armer la communauté européenne d’un dispositif technologique d’observation permanente de la Terre. Et ce, depuis l’espace. Dans ce cadre, la France à travers la start-up Earthcube, devrait avoir un rôle significatif à jouer. Spécialisée dans la vision par ordinateur, cette jeune favorite de la French Tech a réussi à intégrer le cénacle des entreprises sélectionnées par la Commission européenne. Un consortium qui réunit entre autres Airbus, Leonardo et Thales. Leur mission ? Renforcer les capacités aériennes ou spatiales pour le renseignement, la surveillance et la reconnaissance (ISR), les systèmes aériens tactiques téléguidés (RPAS) de l’UE.

Un programme pour renforcer la Défense

Ce projet est né dans le cadre du programme européen de développement industriel de la défense (EDIDP) mené par la Commission européenne. Il s’agit de booster l’innovation dans neuf domaines d’expertise liés à la défense. Pour cela, l’UE a prévu 20 appels d’offres entre 2019 et 2020 pour un budget de 500 millions d’euros.

Exploiter l’intelligence satellitaire

Peoneer ambitionne de développer un moyen d’observation continue de la Terre grâce à l’intelligence géospatiale (Geoint). Cette plateforme sera dotée de capacités « d’interprétation automatisée des données et des informations, dont l’intelligence artificielle, les solutions cloud et les capteurs de traitement en temps réel embarqués dans des capteurs », selon l’appel émis par la Commission européenne.

Un véritable carrefour de données pour la Défense

Concrètement, les dix entreprises choisies devront travailler de concert pour concevoir, prototyper et tester une plateforme logicielle. Laquelle combinera des technologies géospatiales et d’Activity-based intelligence (ABI), une méthode qui se base sur l’analyse des événements et des activités dans un contexte géo-temporel. Peoneer va rassembler de nombreuses données satellitaires et non satellitaires pour en extraire des schémas décisionnels. Par exemple, la plateforme pourra aider les ministères européens de la défense à extraire des informations de renseignement. Et ce, en utilisant de l’intelligence artificielle appliquée à des zones terrestres ou maritimes.

Un budget de 8,4 millions d’euros

Aux commandes, c’est la plateforme de surveillance maritime e-GEOS qui orchestrera le projet, avec neuf autres entreprises dont EarthCube. Ce consortium disposera d’un budget de 8,4 millions d’euros. Dont 7,2 millions d’euros venant directement de la bourse de l’UE.

Une start-up française spécialisée dans la reconnaissance d’objets

Du côté d’EarthCube, cette start-up s’est spécialisée dans la reconnaissance d’objets par ordinateur grâce à l’imagerie satellite, les flux aériens et maritimes. Par exemple, elle démontre dans une vidéo comment sa technologie détecte le survol d’un aéroport en Libye par un drone militaire. De même, son logiciel est capable de repérer un sous-marin qui émerge à la surface de l’eau. En France, EarthCube travaille notamment pour la direction générale des armées (DGA) et la direction du renseignement militaire (DRM).

Des signaux faibles dans des environnements bruyants

Quant à son rôle à jouer dans Peoneer, il s’avère déterminant : c’est elle qui devra corréler les flux de données issus de l’analyse géospatiale et d’ABI. Ces flux représentent des grands volumes de données en provenance de sources de renseignement multiples (Multi-INT). Dans cette constellation de données, il est très difficile d’identifier les points les plus importants. Pour les analyser correctement, la start-up va donc détecter des signaux faibles dans des environnements bruyants.

Pour cela, elle va se concentrer sur des relations entre des objets connus (par exemple des véhicules au sol). Puis surveiller leur comportement habituel afin de détecter des activités suspectes. Comme par exemple le survol d’un UAV non autorisé au-dessus d’un site sensible.

Ségolène Kahn

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