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Santé et qualité de vie au travail

SST : les enjeux de la reconnaissance vidéo

Le Deep Learning peut aider les acteurs du BTP à détecter quand certains salariés ne portent pas leurs EPI ou risquent d’entrer en collision avec un engin de chantier. Des expérimentations sont en cours.

Les caméras de vidéosurveillance ne servent pas qu’à la lutte contre la malveillance et la délinquance. Elles peuvent également apporter leur contribution à la sécurité et la santé au travail (SST) sur les chantiers, estime Augustin Marty, PDG et co-fondateur de la start-up Deepomatic, spécialisée dans les solutions de reconnaissance d’images par apprentissage profond (Deep Learning) dans l’industrie. Concrètement, il suffit de placer quelques caméras aux frontières du chantier et de se doter d’une caméra panoramique pour obtenir une vue globale du site de construction. Ces caméras sont alors susceptibles d’être entraînées à reconnaître les humains, les machines et les équipements de protection individuelle (EPI).

Détecter le non port d’EPI ou le risque de collision
Certains ont déjà sauté le pas. A l’instar de Komatsu, fabricant japonais d’engins de chantier, qui mise déjà sur la reconnaissance vidéo pour surveiller les chantiers en s’appuyant sur la technologie de l’américain Nvidia, fabricant de processeurs et cartes graphiques. Leur technologie de visualisation 3D des sites de construction bénéficie ainsi d’un suivi en temps réel de l’interaction des personnes, des machines et des objets connectés dans le but d’améliorer la sécurité des sites. L’objectif étant de détecter lorsqu’une personne ne porte pas ses EPI ou quand elle court le risque d’entrer en collision avec un engin de chantier. Même combat chez Colas qui, en partenariat avec Volvo, a équipé en Suisse des chantiers expérimentaux d’une IA qui alerte le conducteur d’engin si une personne s’approche dangereusement de sa machine. De plus, le système notifie le chef de chantier en temps réel dans le cas où un ouvrier ne porte pas ses EPI.

Des précautions à prendre
Reste qu’il convient, au préalable, de garantir que le système saura anonymiser les employés. Les informations relevées par les caméras intelligentes doivent servir à la protection et au suivi global du chantier, non au traçage d’une personne en particulier. En outre, l’utilisation de la reconnaissance vidéo nécessite de planifier un pilotage à l’échelle du chantier en rassemblant les différents services concernés : production, sécurité, santé, hygiène et environnement, sûreté… Une fois cette gouvernance mise en place, l’information issue de la reconnaissance vidéo devra être distribuée aux personnes idoines.

Erick Haehnsen

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