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Square Facts aide les entreprises à fiabiliser les recrutements

A l'heure où les faux diplômes s'achètent sur le Net, de plus en plus de candidats n'hésitent pas à enjoliver leurs CV. Ce qui a conduit cette entreprise française à proposer aux employeurs une plate-forme qui les aide à vérifier et authentifier les informations fournies avant l'embauche. De quoi éviter les litiges mais aussi le vol de données.

Les contrefaçons de diplômes sont monnaie courante sur le Web. Pour preuve, obtenir le certificat d’une grande université américaine ne coûte qu’une centaine de dollars. A cela s’ajoute une pratique très répandue chez les candidats à l’emploi qui consistent à s’inventer des références ou des compétences. Près de 75% des CV seraient trompeurs, selon Grégoire Chevallier, cofondateur et directeur associé de Square Facts, une entreprise française spécialisée dans la collecte, la vérification et l’authentification des informations sur des personnes physiques et morales. Créée en décembre 2014, l’entreprise est adossée au groupe international ICE qui opère lui-même 15.000 vérifications par mois grâce à ses 250.000 sources référencées et sa cinquantaine de vérificateurs. Ces professionnels mènent des enquêtes partout dans le monde afin de contrôler l’authenticité d’un diplôme, vérifier des références employeurs ou demander aux autorités concernées le duplicata de casiers judiciaires. Cette vérification est d’autant plus salutaire que l’employeur ne pourra pas licencier un employé au motif qu’il a menti sur son CV. « Auprès des tribunaux, les entreprises ont rarement gain de cause, sauf à prouver que le candidat n’a pas les compétences requises », souligne Grégoire Chevallier.

« La demande est particulièrement forte dans les secteurs sensibles comme les laboratoires pharmaceutiques ou les entreprises de luxe qui, pour éviter le vol de données, se montrent très vigilants sur l’embauche de leurs futurs collaborateurs », explique Grégoire Chevallier. A la différence des chasseurs de tête, conseils en recrutement, officines de détectives et autres cabinets de renseignements, cette PME ne travaille que sur les informations délivrées volontairement par le futur candidat. Elle a d’ailleurs lancé en mars dernier la plate-forme « Connect », une solution qui facilite le travail des recruteurs. En effet, c’est au candidat de renseigner lui-même les éléments de son CV, ses références, diplômes etc. Une fois les informations saisies, le candidat doit autoriser formellement la vérification des données par Square Facts. Dès lors, ses enquêteurs se chargeront de contacter d’anciens employeurs pour vérifier la nature du poste occupée ou le montant du salaire perçu. Ils veilleront aussi à contacter les écoles ou les universités dont il est issu afin de contrôler l’authenticité du diplôme obtenu. De quoi faire fuir les aigrefins. « 15% des candidats se retirent après qu’on leur a demandé de vérifier le contenu de leur CV », observe Grégoire Chevallier.

Son offre de services intéresse aussi le recrutement des futurs grands dirigeants opérant sur des secteurs sensibles soumis à des réglementations. C’est le cas par exemple des banques et assurances qui sont visées par la directive Solvabilité II. Laquelle oblige ces organismes à s’assurer des qualifications et expériences professionnelles de leurs dirigeants et administrateurs. « Ils doivent aussi vérifier que ces futurs dirigeants répondent bien au standard anglo-saxon Fit and Proper qui concerne les compétences, l’intégrité et les pratiques éthiques », indique Grégoire Chevallier qui propose aussi aux entreprises de vérifier la qualité d’un futur partenaire, qu’il s’agisse d’un fournisseur ou d’un client.

Eliane Kan 

Les CV où les risques de tromperie constatés sont les plus élevés : 

– les commerciaux : 75% des CV

– les managers : 52%
– les techniciens et ingénieurs : 36%

– les administratifs : 26%

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