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Soignants en détresse : l’association SPS inaugure son nouveau réseau national

Figure de la lutte contre les risques psychosociaux dans le milieu de la santé, l'association Soins aux Professionnels en Santé (SPS) n’a de cesse de développer des dispositifs de prise en charge des soignants en souffrance. Cette semaine, elle inaugure un réseau national de professionnels destiné à aider les professionnels dans des situations critiques.

Sous-effectifs, stress, détresse des patients, travail de nuit, bas salaires, harcèlement… les métiers de la santé figurent parmi les plus pénibles, tant en termes physiologiques que psychologiques. De nombreux professionnels du secteur se retrouvent dans une grande souffrance pouvant tourner au burn-out, voire au suicide. Un combat pour l’association Soins aux Professionnels en Santé (SPS) qui, depuis sa création il y a trois ans, multiplie les actions pour venir en aide aux soignants. Aujourd’hui, elle va plus loin dans la prise en charge en créant un réseau national de professionnels pour prêter main-forte à ces soignants à bout.

3 000 appels à l’aide en deux ans
S’affirmant comme « le premier réseau national du risque psychosocial », ce nouveau dispositif s’inscrit dans une série d’initiatives concrètes. En effet, SPS avait déjà lancé en 2016 le numéro d’appel (08 05 23 23 36) ainsi qu’une application en juillet 2018. Composée d’une soixantaine de psychologues, cette plateforme d’appel a déjà traité plus de 3 000 appels en deux ans. A travers ce réseau, SPS entend désormais donner accès à une consultation physique de proximité avec des processus de prise en charge accélérés et simplifiés partout en France. Pour appuyer ce réseau, l’association a pris en renfort des structures telles que le réseau Souffrance et Travail, le Service de santé des armées et le réseau Morphée.

Des coordonnées précises
Accessible sur le site internet de l’association, la plateforme rassemble une liste exhaustive de professionnels recommandés par chacune des quatre structures qui la composent. Ses membres, formés à la prise en charge des risques psychosociaux, sont répartis selon leur département et fournissent leurs coordonnées détaillées ainsi que leurs disponibilités. Parmi eux, on compte pour l’instant une majorité de psychologues, quelques généralistes et psychiatres.

Les infirmiers sont les plus touchés
Afin de donner plus de poids et de crédibilité à son œuvre, l’association a réalisé un bilan d’étape cette année pour mieux déterminer l’ampleur des risques psychosociaux dans la profession. Parmi les métiers qui ont passé le plus d’appels de détresse, et qui sont donc le plus en souffrance, SPS a compté un tiers d’infirmiers, 30% de médecins et 15% d’aides-soignants. Les pharmaciens et dentistes étant le moins touchés (respectivement 7% et 5%). Quant aux raisons qui ont poussé ces soignants à demander de l’aide, l’épuisement professionnel prime pour un quart des interlocuteurs. Viennent ensuite les demandes d’information, les mésententes avec les supérieurs, les mauvaises conditions de travail, les TMS, la perte de motivation ou encore le sentiment d’être persécuté.

Ségolène Kahn

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