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Risques industriels et environnementaux

Sidect limite la pénibilité du port de charge avec son jeu de sangles et bretelles en tissu élastique

Cette PME a déposé plusieurs brevets sur un système en tissu qui vient suppléer les muscles du dos. A l'instar d'un exosquelette en tissu. De quoi diminuer la pénibilité due au port de charges. Sans pour autant se ruiner.

Monter des murs de parpaing, déménager des meubles, cueillir des salades, nettoyer le sol… autant de tâches particulièrement pénibles pour les professionnels qui se retrouvent souvent avec des lombalgies en fin de carrière. Pourtant, le mal de dos n’est pas rédhibitoire, si l’on en croit Yves Labbé Lainé, le dirigeant de l’entreprise Sidect.

Cet ancien chef d’entreprise générale du BTP est l’inventeur d’un système ingénieux constitué de bretelles et de sangles élastiques qui viennent suppléer les muscles du dos. « Pour une charge de 20 kilos, l’économie pour le dos s’élève de 16 à 18 kilos », estime l’inventeur du système. « Soit, pour un maçon qui doit manipuler 2 tonnes de parpaings, une réduction d’environ 1,2 tonne. »

Pour prouver ses allégations, le dirigeant s’est tourné vers la société I-Trema, spécialisée dans l’analyse du mouvement humain et la biomécanique. L’équipe constituée de kinésithérapeutes, thérapeutes manuels et ergonomes a procédé à des tests pour vérifier l’impact du système Corfor, du nom de l’équipement conçu par Sidect, sur les muscles.

« Nous avons réalisé des tests en situation réelle avec une personne que nous avons instrumentée de capteurs de mouvements et de contractions musculaires », explique Xavier d’Oléac, le directeur R&D d’I-Tréma créée en 2011 à Aix en Provence.

Au terme des tests, les résultats semblent sans appel puisque les deux situations avec et sans le port d’EPI (Equipement de protection individuelle) ont été analysées et comparées. « Grâce au port du système Corfor, nous avons constaté une diminution de la charge lors du pic d’activité musculaire, c’est à dire lorsque la personne décolle la charge du sol ».

A ce moment précis, sangles et bretelles élastiques vont suppléer les muscles du dos. Ce qui a pour effet d’augmenter la vigilance du cerveau sur les muscles pour protéger les lombaires. De quoi éviter de fatiguer le dos. Autre amélioration enregistrée, l’activité du muscle cardiaque est moins intense, du coup, la récupération est plus rapide. Autant d’éléments qui réduisent la pénibilité au travail. Le système Corfor intéresse aussi les ramasseurs de salade ou de fleurs.


Postures longues. « Ces professionnels sont contraints d’adopter des postures longues qui au final entraînent une dégénérescence des muscles et des ligaments articulaires conduisant à la lombalgie chronique », soulève Xavier d’Oléac qui estime que le système Corfor permet d’accroître la réactivité musculaire, et donc la protection active du dos. Et ce, contrairement à la ceinture lombaire qui, d’après certaines études, produirait un effet inverse.

De quoi conforter Sidect qui a déjà consacré 15 mois de développement et 95.000 euros au Corfor. Protégé par trois brevets, ce produit disponible en différentes tailles est vendu sur son site internet au prix de 82 euros l’unité. Son inventeur planche déjà sur une autre version qui consisterait à intégrer Corfor dans un vêtement de travail. Pour y parvenir, il cherche à lever 120.000 euros. Ce qui lui permettrait de développer la commercialisation du produit et de phosphorer cette fois sur un sous-vêtement supplétif pour une application paramédicale et dont le brevet vient d’être validé par l’INPI (Institut national de la propriété industrielle).

 Eliane Kan

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