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Sûreté et sécurité

Séisme en Turquie et en Syrie : l’imagerie satellitaire au service des secours

Suite au séisme de magnitude 7,8 survenu entre la Syrie et la Turquie, la charte internationale « Espace et catastrophes majeures » a été activée. Elle engage les agences spatiales signataires à fournir des images cartographiées du sinistre depuis leurs satellites.

Lundi 6 février à 4h17 heure locale, un séisme de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter a frappé la Syrie et la Turquie, suivi par une réplique de magnitude 7,5 à 13h24. D’heure en heure, le bilan s’alourdit : ce mercredi 8 février, on dénombrait 11 200 morts des deux côtés de la frontière. Pour les secours, il s’agit surtout de sauver au plus vite les victimes coincées sous les décombres. Pour y parvenir, le gouvernement turc a demandé l’activation de la charte internationale « Espace et catastrophes majeures ». Un programme international qui permet d’utiliser l’imagerie satellitaire pour organiser les secours.

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Opération de secours pour sauver les victimes des décombres à Gaziantep en Turquie après le séisme. © Louis Cyprien Rials*

Des informations inaccessibles depuis le sol

Immeubles effondrés, routes impraticables, terrains inondés… En cas de catastrophe naturelle majeure, les moyens terrestres ne permettent pas toujours d’analyser l’étendue du désastre. Or, depuis l’espace, il est possible d’obtenir des informations inaccessibles depuis le sol. 

Cartographier le sinistre

Ainsi l’imagerie satellitaire permet-elle de cartographier l’état des infrastructures (routes, ponts, bâtiments, hôpitaux) afin de guider les secours et l’aide humanitaire. Cette technologie de très haute précision aide également à repérer les populations qui tentent d’échapper aux répliques du séisme en se regroupant dans des stades ou d’autres espaces ouverts.

Une charte internationale

Dans ce cadre, l’autorité turque de gestion des catastrophes et urgences (AFAD), a réclamé l’activation de la charte internationale « Espace et catastrophes majeures » à 7h04 heure locale. En ce qui concerne la Syrie, ce sont les Nations unies qui ont activé la demande à travers l’Institut des nations unies pour la formation et la recherche (Unitar), à 11h29 heure locale.

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Vue du Château de Gaziantep (IIeme siècle ap-JC) effondré, quelques heures après le séisme qui a ravagé la Turquie et la Syrie. © Louis Cyprien Rials

Des satellites radars et optiques

Immédiatement après, onze agences spatiales ont mis à disposition leurs satellites optiques et radar. Côté français, il s’agit des satellites optiques Spot, Pléiades et Pléiades Neo (de moyenne, haute et très haute résolution). Ces satellites d’observation de la terre dont le plan de vol a été modifié fourniront leurs images à chacun de leur passage au-dessus de la zone. En complément, des satellites radar vont étoffer les informations des satellites optiques. Capables de voir à travers les nuages et même la nuit, ils peuvent par exemple capter les glissements de terrain et les changements d’altitude.

Dix-sept agences spatiales membres de la charte

À l’origine, la charte internationale « Espace et catastrophes majeures » a été créée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) et l’Agence spatiale européenne (ESA) en 1999. Puis l’Agence spatiale canadienne (ASC) est rapidement venue gonfler les rangs. Aujourd’hui, la charte regroupe dix-sept agences spatiales membres engagées à offrir des images satellites de zones sinistrées. Depuis 2000, celle-ci a été sollicitée 797 fois dans plus de 154 pays. Il existe des programmes comparables tels que Copernicus Emergency ou Sentinel Asia.

Ségolène Kahn

* Louis Cyprien Rials est un artiste français, habitué à intervenir dans les zones de conflit.  Présent à Gaziantep au moment des séismes, il nous fait l’amitié de nous envoyer les photos de son reportage.

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