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Sûreté et sécurité

Sécurité-sûreté : quels pays éviter à tout prix ?

Cyber-attaques, catastrophes naturelles, rupture des chaînes d'approvisionnement... selon ces critères de résilience, l'assureur Global FM vient de dresser la liste des pays où il vaut mieux s'abstenir de faire des affaires.

Si vous souhaitez vous implanter dans un nouveau pays pour créer une activité économique, évitez en priorité le Tchad, l’Ethiopie, le Venezuela ou encore Haïti. En raison de la gravité de leur situation politique, des ouragans ou encore de la guerre, ces pays sont les derniers de la liste des 130 pays étudiés par l’assureur dommages FM Global pour son 4ème indice de résilience. Ce qui signifie qu’il vaut mieux éviter ces pays si l’on souhaite « choisir l’implantation de nouveaux sites, sélectionner des fournisseurs, évaluer les chaînes d’approvisionnement existantes et identifier des clients potentiellement vulnérables », indique l’assureur. L’indice de résilience 2017 a été élaboré par la société d’analyse et de conseil Pentland Analytics. L’index classe 130 pays et territoires selon la résilience de leurs entreprises face aux événements susceptibles de perturber leur activité.

Les facteurs de risques
Pour classer ces pays, l’assureur dommage a utilisé un outil en ligne interactif chargé de mesurer la résilience des entreprises de chaque pays face aux événements susceptibles de perturber leur activité. Parmi les marqueurs de vulnérabilité qui font baisser la résilience d’un pays, l’assureur a décidé d’élargir les composantes de ses calculs en y intégrant trois nouveaux éléments : à commencer par le cyber-risque, suivi du taux d’urbanisation (alimentation en eau, réseau électrique, infrastructures) qui indique l’étendue des dégâts en cas de catastrophe naturelle (tempête, inondation, tremblement de terre). Mais aussi la visibilité de la chaîne d’approvisionnement qui reflète l’aptitude à suivre et localiser les expéditions au sein d’un pays. Parmi les critères qui étaient déjà utilisés les années précédentes, retenons le risque politique, l’intensité pétrolière, l’exposition aux risques naturels, la qualité de la gestion des risques naturels et du risque d’incendie, la lutte contre la corruption, la qualité des infrastructures et la fiabilité des fournisseurs locaux.

La France au 11ème rang
A l’occasion de cette quatrième édition, on constate que la situation a bien changé et de nombreux pays semblent jouer aux chaises musicales. Comparées à l’année dernière, l’Ukraine et la Roumanie ont gagné 42 places. Le Canada et l’Irlande en ont perdu une dizaine, sachant que l’Autriche et la Suède en ont repris autant. La prise en compte de nouveaux critères a lui aussi eu une incidence. À cause du cyber-risque, l’Arabie Saoudite doit désormais se contenter de la 56ème position. « Le fort taux de pénétration d’Internet, associé à une offre de services de cyber-sécurité limitée, font de ce pays une cible plus vulnérable », affirment les experts de FM Global. Contrairement à l’Inde, dont le secteur des technologies de l’information bat son plein, qui « présente un cyber-risque inhérent inférieur à la moyenne ».
L’introduction du facteur de la visibilité en chaîne d’approvisionnement aura d’ailleurs mis en valeur l’Allemagne qui a ainsi été parachutée à la 5ème place. « La position de ce pays caractérisé par d’importants flux d’import-export s’explique par sa capacité à faciliter le suivi des pièces, composants et produits en transit  », explique l’assureur. A l’opposé, c’est la Russie qui fait figure de mauvaise élève dans ce domaine. Quant à la France, bénéficiant d’une exposition relativement faible aux catastrophes naturelles, un risque incendie bien pris en compte et des infrastructures perçues comme excellentes, passe cette année de la 13ème (en pro-forma) à la 11ème place. « En dépit d’un risque politique encore élevé et d’incertitudes économiques, la France se maintient à un bon niveau grâce notamment à une excellente qualité du risque », commente Thierry Masurel, directeur général des opérations à Paris de FM Global – qui s’exprimait juste avant l’élection présidentielle.

 La Suisse en tête
Enfin, la palme du pays le plus « safe » au monde revient sans surprise à la Suisse « grâce à des scores élevés en termes d’infrastructure, de fiabilité des fournisseurs locaux, de stabilité politique, de lutte contre la corruption et de productivité économique» selon l’assureur. En deuxième position, le Luxembourg jouissant d’une grande stabilité économique et politique, mais aussi d’une faible exposition aux risques naturels. A l’inverse d’Haïti dont l’ouragan Matthew survenu en octobre 2016 et provoquant la mort de 372 personnes aura fait échouer le pays le plus pauvre des Caraïbes à la dernière place du classement.

Ségolène Kahn

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