Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Risques industriels et environnementaux

Safr veut limiter les risques routiers

Ce système inventé par deux entreprises françaises exploite en temps réel les données cartographiques du réseau routier et la base de données accidents corporels de la circulation alimentée par les forces de l'ordre. L'objectif étant de détecter grâce à un algorithme les tronçons les plus dangereux et d'en avertir le conducteur avant l'entrée sur ces zones. Le système va être proposé aux fournisseurs de boîtiers d'aide à la conduite, aux assureurs et aux constructeurs de voiture sans pilote.

Le risque routier ne faiblit pas. Il est même en légère augmentation de 0,6% pour 2015 avec une fréquence des accidents de trajet de 4,6 pour 1000 salariés. Parmi les principales causes de ces accidents, le comportement et l’état physique du conducteur et le manque de visibilité sont souvent pointés du doigt. D’autres facteurs interviennent. A commencer par le tracé de la route et son défaut d’entretien. Des risques qu’anticipent justement le système Safr. « Il s’agit d’une solution cartographique qui a pour vocation d’alerter en temps réel les conducteurs à l’approche de zones dangereuses», indique Simon Pioche, président de Your Data Consulting, une jeune entreprise basée à Paris spécialisée dans l’analyse de données.

Le système Safr croise les données cartographiques et d’accidents corporels

Avec son partenaire Tips Tank, une société de conseil en systèmes et logiciels informatiques, ce jeune dirigeant a eu l’idée d’exploiter les référentiels où sont décrits les tronçons de chaque route métropolitaine. A chacun d’entre eux sont liés 300 attributs tels que le type de revêtement, la présence ou non d’un terre-plein central, etc. Ces informations sont croisées par Safr avec la base de données accidents corporels de la circulation alimentée par la police, les CRS et les gendarmes. 115.000 nouveaux fichiers y sont enregistrés par an. Chaque fiche comporte les caractéristiques de l’accident (date, heure, lieu, conditions atmosphériques, type de collision), du véhicule et des usagers. « En mixant ces informations enrichies d’autres données relatives à l’état de la météo, du trafic, de la luminosité, etc, notre système Safr calcule toutes les 30 secondes à une minute un indice de dangerosité de la route », explique Simon Pioche qui est titulaire d’un master en statistique et économétrie.

Une application mobile pour la fin d’année

Résultat, si l’automobiliste s’approche d’une zone routière qui, de par son profil ressemble à un tronçon fortement accidentogène, il sera immédiatement invité à faire montre de prudence, résume Simon Pioche qui va entreprendre des tests pour s’assurer de la robustesse de notre modèle mathématique. Dès lors, il espère fournir son système aux fournisseurs d’assistant à la conduite comme Coyotte, Waze ou Michelin mais aussi aux assureurs et aux constructeurs de véhicules sans pilote. Il prévoit également de délivrer une application mobile d’ici la fin de l’année.

Eliane Kan

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