Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Risques industriels et environnementaux

Risques climatiques : 7 entreprises sur 10 menacées

Les aléas climatiques font peser un risque majeur sur les entreprises qui n’en ont pas encore pris conscience. Anticipant l’évolution des besoins en assurance, le courtier Verspieren lance des contrats fondés sur un audit et la fixation d’indices de météo-sensibilité pour couvrir la perte de chiffre d'affaires ou de rentabilité.

En dix ans, l’écart entre la moyenne des températures et les anomalies climatiques en France a augmenté de près de 25% en hiver et de 35% en été. Alors que cette tendance devrait s’intensifier en raison du changement climatique, peu d’entreprises ont souscrit à une assurance pour faire face aux aléas de la météo qui mettent en danger leur activité économique. Or, selon le courtier en assurance Verspieren, 8 secteurs d’activité sur 10 sont considérés comme  »météo-sensibles » (habillement, agroalimentaire, tourisme, restauration, grande distribution…), ce qui représente un enjeu de 700 milliards d’euros par an, soit 25% du PIB ! A lui seul, l’épisode neigeux de 2010 a coûté 380 millions d’euros à la grande distribution. De son côté, Air France et Easyjet ont perdu cette même année 90 millions d’euros de recettes en 3 jours de neige…
« Jusqu’à présent, une assurance couvrait les dommages liés à un accident. L’expert venait constater le sinistre et mesurait les dédommagements à verser, a posteriori », résume Xavier Guillerand, responsable du développement Risques d’entreprise chez Verspieren. Pour le risque climatique, nous avons conçu un système reposant sur des indices (ensoleillement, pluies, vent, neige, verglas…) qui ne doivent pas être atteints. Et s’ils le sont, l’entreprise perçoit automatiquement une indemnité. » En fait, les indices sont définis au terme d’une analyse au cas par cas. L’idée consiste à corréler des statistiques climatiques géolocalisées sur les zones étudiées et de calculer leur impact sur le chiffre d’affaires ou la rentabilité des entreprises étudiées. « On peut se rendre compte que c’est le vent, par exemple, qui a l’impact le plus fort et non pas la pluie comme le ressentait l’entreprise étudiée. Il est aussi possible de repérer les mix les plus déterminants, reprend Xavier Guillerand. Par exemple : une semoulerie qui fabrique des pâtes sur contrat avec la grande distribution sans pouvoir répercuter ses surcoûts climatiques, peut subir un printemps trop froid et trop pluvieux qui aura pour conséquence une raréfaction du blé et donc un prix du quintal qui augmente. Ce qui génère un problème de marge. Il en va de même pour pour la nourriture animale et les producteurs de viande. »
En fonction des zones géographiques de production ou de vente, Verpsieren va prendre en compte les périodes clés liées à un secteur d’activité. Par exemple, en fin d’année pour la période des fêtes ou au printemps pour l’été. Le principe, c’est que le courtier couvrira tout ou partie du chiffre d’affaires ou, en fonction du contrat choisi, de la marge que le client aura perdue. Ensemble, ils détermineront les scénarios et les limites de garantie ou d’engagement de l’assureur ainsi que les périodes de temps dans l’année et les zones géographiques de vente ou de production concernées. « Nous précisons aussi les critères, les méthodes d’enregistrement des indices climatiques atteints, et la nature du  »juge de paix » qui les garantit, insiste Xavier Guillerand. Par exemple, en France, cela peut être une station très géolocalisée de Météo France. Hors de France, cela peut être l’Armée. L’idée, c’est d’installer un mode fiable et impartial de collecte des données météorologiques. »
Pour réaliser ses contrats, Verspieren s’adosse à de grands assureurs comme Allianz, Axa Corporate Solutions, Liberty Mutual ou Lloyds. Voire des réassureurs comme Munich Re,ou Swiss Re. Si le contrat est de taille modeste, un seul assureur suffit. S’il est de grande ampleur, le contrat se montera en syndication.

Erick Haehnsen

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