Gérer les risques
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Santé et qualité de vie au travail

Prévention des TMS et risques de chute dans le BTP : les lauréats du Trophée de la Cramif

Chaque année, la Caisse régionale d’assurance maladie d’Ile-de-France (Cramif) récompense quelques-uns de ses établissements inscrits au régime général pour leur démarche en faveur de la prévention des risques professionnels. Cette année, c’est le secteur du BTP qui est à l’honneur.

Parmi les 500.000 établissements inscrits au régime général de la Caisse régionale d’assurance maladie d’Ile-de-France (Cramif), une dizaine d’entre eux reçoivent, chaque année depuis dix ans, un trophée. Objectif : les récompenser pour les démarches qu’ils ont entreprises afin d’assurer la sécurité et la santé de leurs salariés au travail. A plus grande échelle, cette opération s’inscrit dans un plan d’action mis en place au niveau régional et adopté par la Commission régionale des accidents du travail et des maladies professionnelles (CRAT/MP) en concertation avec les Comités techniques régionaux (CTR) dans la perspective de définir une politique de prévention dans les secteurs de l’industrie, du commerce, des services et du BTP. L’objectif de la Cramif, de concert avec la branche Accidents du Travail et Maladies Professionnelles (AT/MP), étant de valoriser cette démarche afin d’inciter les autres entreprises à prendre exemple sur les lauréats. Cette année, 13 établissements du Bâtiment ont pu acquérir ce titre.
Il faut savoir que le BTP figure parmi les secteurs qui présentent le plus de risques professionnels. Troubles musculosquelettiques (TMS), risques de chute, d’écrasement, manipulation de produits toxiques, machines dangereuses, manipulation de charges lourdes, travail répétitif… Pour la plupart, les artisans arrivent souvent à l’âge de la retraite en mauvais état. En témoignent les chiffres de la sinistralité dans le BTP en Ile-de-France établis par la Cramif en 2014 : l’indice de fréquence du nombre d’accidents du travail avec arrêt y est deux fois supérieur à l’ensemble des activités économiques dans la région. Avec un coût de 164 million d’euros ! De même, alors que le coût moyen d’un accident du travail table dans les 5.200 euros pour la plupart des activités, dans le BTP, celui-ci revient à 6.500 euros. Quant aux maladies professionnelles en Ile-de-France, 12% concerneraient les métiers du BTP alors que ces derniers ne recensent que 7% des effectifs franciliens relevant du régime général. Et c’est sans compter les TMS qui représentent 85% du nombre total de maladies reconnues. Mais aussi les accidents de trajet qui ont généré 1.195 accidents avec arrêt.
Dans ce contexte, la prise en compte des TMS, de l’exposition aux agents cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques (CMR) ou des risques de chute figurent parmi les critères fondamentaux qui ont motivé le choix du jury de la Cramif sur les entreprises lauréates. Parmi celles-ci, l’on retient une entreprise de matériels industriels et de travaux publics, SAML. Située à Grigny (91), cette PME de 152 salariés a eu l’idée d’utiliser des mini-pelles électriques dans une galerie technique. Autrement dit, elle a remplacé les outils traditionnels tels que les marteaux-piqueurs et les véhicules thermiques par des machines électriques. En effet, il faut savoir que ces outils traditionnels émettent des particules de diesel qui sont d’autant plus nocives que l’employé opère dans un espace confiné. De plus, ils l’exposent à des vibrations qui, à moyen terme, créent de nombreux TMS. La mécanisation électrique de ces outils contribue donc à améliorer considérablement les conditions de travail sur chantier. De plus, ces engins sont équipés d’un bras rotatif sur lequel est fixé un brise-roche hydraulique ou un godet qui élargissent la zone de travail sans que le salarié ait à intervenir lui-même sur le terrain. Enfin, un système d’arrosage embarqué limite les émissions de poussières.
Autre récompense, cette fois-ci à Fontenay-Trésigny (77), pour Liebherr Grues à Tour, une entreprise de construction d’engins de chantier et de levage. Cette entreprise de 42 salariés a conçu des grues à tours avec l’intégration d’un monte-personne à l’intérieur du fût de la grue. Dans le cadre de la réglementation obligeant la mise en œuvre des ascenseurs sur les grues à tour de plus de 30 mètres qui prendra effet le 1er janvier 2017, l’entreprise a planché sur les nouvelles techniques afin d’accéder au poste de conduite des grutiers. Grâce à un partenariat avec le groupe Eiffage, la société a pu intégrer un ascenseur à l’intérieur de ses mâtures existantes. Cette technique permet d’équiper directement au sol la majorité des mâts de rails de guidage, puis de monter les grues à tour sans ajouter de risque de chute pour les monteurs d’ascenseurs de ces grues. L’accès à l’ascenseur situé depuis les paliers de repos comprend des portillons sécurisés. L’ascenseur fonctionne sur batterie, il ne risque donc pas de subir les coupures intempestives de l’installation électrique du chantier. De quoi éviter au grutier d’être coincé dans la cabine d’ascenseur.

Ségolène Kahn

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