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Santé et qualité de vie au travail

Poussières de silice : la FNTP et l’OPPBTP publient un guide de prévention

Cette exposition mettant en danger des centaines de milliers de professionnels dans des activités diverses, les deux organismes ont décidé de publier un ouvrage dans lequel ils rappellent les bonnes pratiques à adopter pour se protéger.

Dès qu’une opération mécanique est engagée sur un matériau constitué de silice, les poussières cristallines qui en émanent s’insinuent par inhalation dans les voies respiratoires et causent des dégâts. Construction, maçonnerie, terrassement, travaux de voirie, sculpture… les professions concernées par cette exposition sont nombreuses. A cet égard, la Fédération Régionale des Travaux Publics (FRTP) de Lorraine s’est alliée à l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP) pour publier un guide rassemblant les bonnes pratiques à adopter afin de se prémunir de ce risque.

295 000 salariés concernés en France
Présente dans de très nombreux matériaux de construction comme le béton, le mortier, la colle, les carrelages ou encore les briques, la silice se désagrège très facilement. Et les activités l’exploitant sont également très nombreuses. Il s’agit, par exemple, du sablage ou ponçage du béton, de la découpe de carrelage ou d’ardoises, du tronçonnage ou encore du burinage. En tout, l’OPPBTP rappelle que, d’après l’enquête Sumer 2010, quelque 295 000 salariés tous secteurs confondus seraient concernés par l’exposition à la silice cristalline en France. Or, la poussière qui s’en dégage est susceptible d’atteindre gravement les voies respiratoires, provoquant des pathologies telles que la silicose ou, plus grave encore, des cancers au niveau des bronches et des poumons. De fait, la réglementation a dressé les valeurs limites d’exposition à 0,1 mg/m3 de poussières de silice alvéolaire (quartz) inhalé en 8 heures.

Un ouvrage réalisé avec de nombreux partenaires
Pour encourager les professionnels concernés, à savoir les responsables d’établissements, les exploitants et le personnel d’encadrement (chef de chantier, conducteur de travaux) à respecter ces limitations, les deux organismes ont donc compilé dans leur guide les conduites à adopter. Outre l’OPPBTP, la FRTP Lorraine a pu compter sur des partenariats avec les Caisses d’assurance retraite et de la santé au travail d’Alsace-Moselle et du Nord-Est, le réseau des services interentreprises de santé au travail du BTP ainsi que le centre Raymond Bard de Faulquemont, spécialisé dans la formation aux engins de chantier. Au fil d’une dizaine de pages, l’ouvrage s’articule autour de deux parties. Il s’agit d’abord d’évoquer les gestes simples qui permettent de limiter les expositions, par exemple, commander au fournisseur des éléments de bordure sciés en éléments de 0,33 ou 0,50 m, ou bien encadrer les opérations de démolition pour qu’elles génèrent moins de poussière, avec de la déconstruction par éléments plutôt que de la démolition destructive.

Le pragmatisme avant tout
Les organismes rappellent ensuite les mesures simples pour réduire les expositions. A commencer par le port d’équipements de protection adaptés, comme les masques de protection respiratoire. Mieux vaut également utiliser des équipements protecteurs sur les outils comme les carters de coupe aspirateurs avec arrosage afin d’éviter l’envol des poussières. Dans le même esprit, on s’interdira de balayer et de souffler sur les poussières, et on privilégiera aussi les engins à cabine climatisée permettant de travailler en atmosphère protégée ou, mieux encore, pressurisée.

Ségolène Kahn

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