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Sûreté et sécurité

Pierre-Yves Le Guen (Egidium) : « En corrélant les différent systèmes de détection d'intrusion, on peut éviter les fausses alarmes »

Publi-information. Interview de Pierre-Yves LeGuen, directeur marketing chez Egidium Technologies. Cette start-up conçoit un logiciel de supervision des systèmes de sécurité pour les sites sensibles ainsi que pour l'événementiel.

Quelles sont les activités de votre société ?
 
Egidium Technologies est une start-up créée en 2009 à Orsay (91) qui développe un logiciel de supervision dédié à la sécurité des sites sensibles et des grands événements. Dans ce cadre, notre logiciel a pour vocation d’unifier les informations de l’ensemble des systèmes de sécurité afin d’offrir aux personnes en charge de la sécurité, notamment dans le poste de contrôle, une vision synthétique de ce qui se passe sur un site, ou a fortiori lors d’un incident. Il faut savoir que, traditionnellement, les systèmes de sécurité ont tendance à fonctionner en silo. Tandis que notre technologie permet d’établir des liens automatiques entre les différents systèmes afin que l’opérateur puisse, en cas d’incident, exploiter immédiatement tous les capteurs pertinents. Dans ce cadre, nous plaçons la cartographie du site au centre du dispositif de supervision afin de pouvoir comprendre ce qu’il se passe, faire une levée de doute et mettre en oeuvre la procédure adéquate en fonction du type d’incident.
Comment cette idée a-t-elle émergé ?
A l’origine, ce projet est né au sein du groupe Airbus Defense and Space (anciennement EADS). Notre dirigeant, Laurent Denizot, a essaimé la technologie en récupérant la propriété du développement initial pour fonder Egidium Technologies. Ensuite, notre start-up a suivi un processus classique : nous nous sommes développés au sein de l’incubateur Incuballiance sur le plateau de Saclay (91). Nous avons réalisé deux levées de fond auprès de Business Angels puis d’un fonds de capital risque. Aujourd’hui, nos effectifs comptent une quinzaine de personnes. Quant à notre logiciel, il se décline en deux versions : SmartShield pour la protection de sites sensibles et Event Monitor pour la coordination de la sécurité des grands événements.
Pour quels sites ou événements intervenez-vous et quelles différentes problématiques y rencontrez-vous ?
 
Parmi nos clients, nous référençons des opérateurs de sites sensibles tels que le Stade de France, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), EDF, le ministère de la Défense, Aéroports de Paris… Côté grands événements, citons le Salon International de l’aéronautique et de l’espace (SIAE), le Salon international de défense Eurosatory ou encore la dernière COP21. En ce qui concerne les sites sensibles, nos principaux enjeux portent sur la protection périmétrique et la détection d’intrusion ainsi que sur la capacité à localiser un intrus et à coordonner une intervention. Dans ce cadre, notre logiciel permet de combiner les différents systèmes de détection afin d’effectuer une levée de doute automatique. Et ce, en exploitant la modélisation numérique du site. Dans l’événementiel, les problématiques se portent d’avantage sur la gestion simultanée de multiples incidents ainsi que sur la coordination des équipes de terrain (agents de sécurité, secouristes, pompiers, forces de l’ordre, etc). Pour cela, nous avons développé une fonctionnalité de gestion des personnels grâce à des technologies de géolocalisation. Les agents sont localisés à partir d »une application embarquée dans leur smartphone. Pour cela, nous travaillons avec des partenaires qui s’appuient sur des réseaux de balises Bluetooth Low Energy (BLE) comme Planet Intus. Grâce à ce système de géolocalisation intérieure, nous pouvons suivre les agents à l’intérieur comme à l’extérieur, sans discontinuité et en temps réel.
Quelles sont vos dernières innovations ?
Aujourd’hui, nous développons de nouvelles fonctionnalités pour la protection de sites en corrélant les différents types d’alarmes en provenance de barrières anti-intrusion, de logiciels d’analyse d’images ou encore de radars. Le but étant de réduire au minimum les fausses alarmes. Il faut savoir que le marché de la sécurité donne naissance de plus en plus à de nouveaux capteurs qui évoluent de concert. De fait, les sites ont tendance à ajouter de nouveaux systèmes sur les anciens. Du coup, le système de supervision se doit d’évoluer. En corrélant ces différents systèmes, nous pouvons renforcer la probabilité qu’une alarme est bien réelle. Autre nouveauté, nous développons une technologie de poursuite vidéo qui fonctionne sur la base d’une détection d’intrusion par un radar ou un logiciel d’analyse d’images. Ainsi, lorsqu’un mouvement suspect est détecté, notre logiciel initie un suivi vidéo continu de l’intrus par différentes caméras qui sont sélectionnées automatiquement par le système.
En parallèle, nous avons lancé un programme de formation pour les intégrateurs systèmes. Avec une version test du logiciel qui va permettre à l’intégrateur de préparer et d’anticiper le déploiement sur site, mais aussi une formation des équipes afin de leur apprendre à paramétrer et à installer le logiciel.
Quelle est votre actualité ?

Récemment, nous avons été nommés lauréats du Concours mondial de l’Innovation, organisé sous l’égide du Programme d’Investissement d’Avenir. Dans la thématique des technologies de sécurité, nous avons été sélectionnés grâce à un projet relatif à la sécurisation des sites aéroportuaires. Suite à cela, nous allons mettre en place un dispositif d’expérimentation à l’aéroport d’Orly en partenariat avec ADP. L’axe principal étant de rapprocher la gestion de la sûreté avec celle de la sécurité incendie. Traditionnellement, ces deux métiers sont gérés séparément, le but est donc de les coordonner d’avantage et d’établir des passerelles grâce à la supervision logicielle.

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