Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Risques industriels et environnementaux

Parkings : la sécurité au cœur de l’offre de services des gestionnaires

Engagé dans la rationalisation de leur coût de gestion, les exploitants de parkings misent désormais sur la centralisation de leurs systèmes de sécurité et de contrôle d’accès...

Dominés par quelques dizaines d’opérateurs privés, le marché du stationnement payant est en progression. La volonté des maires de développer les transports en commun en repoussant les automobiles du centre des grandes villes a contribué au développement de ces aires de stationnement. « Et grâce à la rénovation des parkings existants, à la multiplication des services et au progrès technologique, le stationnement est désormais un instrument de premier plan pour les collectivités qui souhaitent influer sur les choix modaux de déplacement » soulignait à ce propos le bilan des 7èmes rencontres Parkopolis qui réunissent l’ensemble des gestionnaires et des prestataires spécialisés dans les métiers du stationnement. Un secteur qui s’avère aujourd’hui particulièrement rentable pour les gestionnaires qui peuvent percevoir leurs premiers bénéfices au bout de dix ans d’exploitation. Devenu concurrentiel, le marché du stationnement payant s’élargit en outre à de nouvelles niches. Les hôpitaux sont ainsi de plus en plus nombreux à réaménager leur parking dont l’accès devient alors payant comme récemment à Marseille ou Montpellier. Dans ces deux cas, la décision de rénover les aires de stationnement aura été prise, en partie, pour solutionner les problèmes liés à l’utilisation abusive du stationnement, les vols et la malveillance.

Des installations sous haute surveillance

Contrôle des accès, dissuasion contre le vol ou le vandalisme, information et protection des clients, protection anti-feu, sécurisation des paiements, les gestionnaires de parkings ont à gérer une multitude de risques ou d’incidents potentiels. Les dispositifs de sécurité incluent de fait un large éventail d’équipements et de solutions de communication tels que l’interphonie de sécurité, barrières, plots, sonorisation, vidéosurveillance, détecteurs incendie… Les systèmes de péage sont composés de barrières d’entrée et de sortie, de caisses de péage piétons et d’une unité centrale de gestion. Les outils de gestion technique centralisée assurent le pilotage et la supervision de l’ensemble des équipements techniques : ventilation, éclairage, alarmes, barrières, détecteurs divers,… L’interphonie relie le poste de gestion à l’ensemble des points névralgiques du parking : caisses, barrières, portails, accès piétons, ascenseurs. Autant d’équipements dont la gestion est désormais largement assurée par des postes centraux de commandement en charge de plusieurs parcs répartis sur la totalité du territoire. Principal enjeu de cette rationalisation, offrir plus de services et de sécurité aux clients et usagers. « Les exploitants de parking ou les donneurs d’ordre privés ou publics raisonnent en termes de marketing. Leur objectif est de servir au mieux le client et de le rassurer sur le niveau de sécurité du parking. De fait, les équipements qui sont installés sont extrêmement fiables et facilement intégrables à un réseau existant » souligne Jean – Marc Sanchis le président de la société Commend France spécialisée dans les solutions d’interphonie. « L’interphonie constitue le point le plus important d’un système de gestion centralisée de parking. En cas de problèmes, c’est en effet le seul moyen d’établir un dialogue avec le client. Lui apporter une réponse rapide dès qu’il en a le besoin passe donc par une communication fiable, rapide et sécurisée en cas de perte de tickets, de validité dépassée, de barrière ou d’ascenseurs en panne. Nos efforts de recherche et développement ont porté sur l’amélioration de la reproduction des sons. Les bandes passantes sont ainsi passées de 7 000 KHz à 16000 KHz » précise encore Jean – Marc Sanchis. Une centralisation de la gestion des équipements qui présente de nombreux avantages aux yeux des gestionnaires au premier rang desquels la simplification des procédures. De quoi gérer en outre efficacement l’assistance immédiate au client via des messages vocaux automatisées sans intervention directe sur le site, l’accélération des temps de réponse et de réaction en cas d’urgence, la levée de doute vidéo ou la vérification des comportements frauduleux à l’aide des installations de contrôle. « Les exploitants augmentent également leur efficacité économique grâce au coût de gestion à distance, ils rationalisent leur communication grâce au réseau et au centre d’appel unique et profitent de véritables plate – forme de communication regroupant voix, images et données » commente enfin Jean – Marc Sanchis.

« Trouver le meilleur compromis »

Frédéric Lafont, directeur d’exploitation Q PARK région Rhône – Alpes
Le groupe néerlandais gère un parc de 800 000 places au niveau européen (755 000 pour Vinci Park).
Revue APS : Au-delà des systèmes de péage classique (barrières levantes, distributeurs), quels sont les principaux équipements de sécurité installés sur les parkings dont vous êtes le concessionnaire ?
Frédéric Lafont : Les systèmes de vidéosurveillance avec enregistrement numérique font partie des équipements de base. Nous sommes très exigeants sur la qualité de traitement des images. Ces dernières sont numérisées sur des cd-rom que nous tenons à la disposition des services de police. La vidéosurveillance est en effet au cœur de notre métier. Nous souhaitons savoir à tout moment ce qui se passe dans nos parkings et cette technologie répond parfaitement aux attentes d’un opérateur tel que nous. A l’inverse, les systèmes de reconnaissance de plaques minéralogiques sont loin d’être généralisés. Leur installation correspond à un besoin précis du donneur d’ordre.
Revue APS : La tendance actuelle va vers une centralisation de la gestion des parkings. Quels bénéfices retirez-vous de cette évolution vers la supervision ?
Frédéric Lafont : Nous avons opté pour un outil (intrapark) qui nous permet de gérer l’ensemble des systèmes de vidéosurveillance et les remontrées d’informations relatives aux systèmes de détection incendie ou de détection effraction. Ces données sont recueillies au sein d’un poste central basé à Paris qui traite également les appels liés à l’interphonie de sécurité. En cas de rupture de connexion, d’autres centres peuvent prendre le relais. Quant au coût d’exploitation d’un parking, il varie de 3 à 4 000 euros par an pour une capacité de l’ordre de 500 places.
Revue APS : Comment appréhendez-vous l’évolution de ce secteur ?
Frédéric Lafont : Nos donneurs d’ordre sont engagés dans une démarche qualitative qui vise à offrir toujours plus de services aux utilisateurs. Cela inclut des parkings, plus propres, plus sûrs et mieux éclairés. Loin des clichés véhiculés par les parkings des années 80 par exemple. Les équipements montent en gamme quelle que soit leur finalité et il faut répondre à des exigences réglementaires strictes comme pour les enregistrements numériques. Autant de contraintes qui nous incitent à déployer des équipements présentant le meilleur rapport qualité/prix, rentabilité oblige. A titre d’exemple, nous dépensons entre 300 et 500 € maximum pour l’achat de caméras. Enfin, dernière caractéristique de ce marché, l’expérience nous a montré que chaque parking avait ses propres particularités (souterrains, en extérieur, clôturé, accès retreint…). L’aménagement ou le réaménagement des installations se fait donc au cas par cas avec des équipements sur mesure. . .

Montée en gamme des équipements

Intégrés au sein de systèmes de gestion centralisée, les équipements de sûreté et de sécurité doivent allier fiabilité, robustesse et communicabilité. Revue de détails.
Aux côtés des traditionnelles barrières mécaniques, des portes coupe feu, des systèmes de détection (feu, C0²,…) ou de ventilation indispensables dans cette catégorie d’ERP, les parkings cumulent plusieurs types d’installations. Et à l’heure de la course à la rentabilité, les solutions les plus innovantes sont appelées à se généralisées. Que ce soit au niveau du recueil des images, des voix ou des données, les équipements doivent offrir une qualité optimale notamment dans les zones sensibles que sont les entrées, les sorties ou les zones de péage. Les incidents doivent pouvoir être enregistrés et exploités dans les meilleures conditions. Les capacités de mémoire ont donc considérablement évoluées en parallèle au développement des réseaux (IP). En plein développement, les systèmes de reconnaissance par plaques minéralogiques font leur apparition au sein de certaines catégories de campings avec accès restreint ou comptant une forte proportion d’abonnés souvent professionnels. En la matière (systèmes de reconnaissance sur IP), une société comme Genetec se positionne avec une solution baptisée AutoVu Sharp. Disponible pour des installations fixes ou mobiles, celle-ci fait preuve d’une grande précision qui lui permet de lire les plaques de véhicules en stationnement ou en mouvement à des vitesses de 225 km/h. Le système permet également la lecture de plaques sur deux voies de circulation à la fois avec plusieurs configurations selon les besoins propres à chaque application. En tant que solution complète d’application des règles de stationnement, Autovu gère des technologies de géolocalisation, un appareil de reconnaissance de plaques monté sur véhicule et un système complet de gestion sur site et de génération de rapports en back-office.

Amélioration des performances
La solution permet d’améliorer la surveillance des grands parcs de stationnement, la gestion de davantage d’infractions, ce qui se traduit par une meilleure rentabilité et un meilleur respect des règles de stationnement sur rue et sur stationnement avec des applications multiples : identification de véhicules et d’individus recherchés, application des limites de temps de stationnement, système mobile fixé sur les balayeuses de rue, contrôle des permis de stationnement résidentiels, application des règles de stationnement dans les parkings. Une gestion des emplacements qui devient pour les opérateurs un véritable enjeu en terme de services. Des problématiques comme éviter les abus d’utilisation des parkings, savoir combien de places de parking sont encore libres ou les localiser pour guider les utilisateurs vers une place de parking sont au cœur des préoccupations des gestionnaires qui souhaitent améliorer et simplifier la gestion et le gardiennage de leur parc. Avec l’objectif de répondre à ces mêmes contraintes, Dinec International propose une solution particulièrement adaptée « simple et conviviale ». Les parkings étant trop souvent utilisés par des occupants ayant quitté les bâtiments depuis plusieurs heures, le prestataire offre une solution simple à cette problématique, en distribuant un code aléatoire dont la validité est limitée dans le temps. En cas de dépassement de ce temps, l’utilisateur devra se justifier pour sortir du parking. Autre solution récemment primée par les professionnels du secteur, Afapark est un concept de guidage et de signalisation visuelle et sonore des espaces de stationnement. En accompagnant les automobilistes jusqu’aux emplacements libres, il permet de fluidifier la circulation à l’intérieur du parking.

Accompagner et sécuriser l’usager
En tête de chaque allée, des panneaux lumineux à Led affichent le nombre réel de places disponibles. Ensuite, le repérage de ces emplacements s’effectue grâce des afficheurs à Led clignotant situés en face de chaque place. Des capteurs à ultrasons indiquant si la place est libre ou occupée. Une fois le véhicule immobilisé, un système de haut-parleurs informe les passagers sur leur localisation ou les avertit que la place est réservée aux personnes à mobilité réduite. La sonorisation individualisée peut participer à l’évacuation en cas d’alarme ou délivrer des messages publicitaires. Accompagné d’un programme informatique de gestion du parc, Afapark gère en temps réel les évènements et fournit à l’exploitant un grand nombre de statistiques d’occupation (taux d’occupation, heures d’affluence, durée d’occupation moyenne,…). Implanté sur le parking de Nice Etoile, le premier du centre – ville en terme de capacités, le dispositif a permis une optimisation de l’occupation des places du parking et une augmentation de 12% de la capacité d’accueil du parc. La signalisation visuelle du dispositif de guidage a été complété par un système vocal haute définition inséré dans les signaux d’occupation. Destinés à informer l’automobiliste sur la situation de son véhicule, ces hauts – parleurs permettent également la diffusion de message d’évacuation incendie. Solution de surveillance vidéo dédiée aux parcs de stationnement, le système GV-LPR Storvision permet à la fois une surveillance vidéo haute-résolution et un enregistrement de bonne qualité. En cas d’urgence ou de déclenchement d’alarme, l’agent responsable du parking peut juger de la situation grâce à la vue en direct et agir en conséquence. Le GV-LPR est un système de sécurité fiable qui s’appuie sur des hautes performances en enregistrement et un faible coût de maintenance. Parmi les principales caractéristiques du système : son taux d’identification élevé (vitesse < 0.2 seconde), la possibilité de l’intégrer aux enregistreurs StorVision pour récupérer les vidéos par numéro d’immatriculation, la fonction de comptage permettant de rechercher le nombre de véhicules dans le parc de stationnement en faisant la différence entre entrants et sortants, la vue générale qui permet de zoomer sur le véhicule ou le conducteur, la surimpression des plaques d’immatriculation sur les images enregistrées ou le déclenchement de l’identification via des capteurs, détecteurs de mouvement ou raccourcis… Accor SA propose de son côté des solutions dédiées au comptage et au guidage des véhicules. Destinées aux gestionnaires de parkings (villes, SEM ou sociétés privées de gestion), ces solutions permettent une gestion simple et efficace des parcs de stationnement en proposant un ensemble de fonctions des plus élémentaires jusqu’aux plus sophistiquées comme le comptage global, le comptage par zones ou par niveaux et le comptage à la place avec guidage des véhicules. Une occupation optimale du parc de stationnement, une circulation plus fluide, une réduction de la consommation de carburant et de l’émission de CO², une plus grande satisfaction et une plus grande fidélisation des clients.


 Protection au feu des armatures de parkings

Spécialisée dans les produits de protection passive contre l’incendie, la société Promat vient de lancer le premier système de protection au feu des armatures collées en acier ou en carbone pour sous sol et parkings. Développé et testé en interne, ce procédé permet de renforcer les structures porteuses (poutres et dalles en béton) grâce à des armatures collées en carbone. Le procédé consiste à recouvrir les dalles en béton, les nez de dalles et les retombées de poutres avec deux plaques de Promatect. Les propriétés thermiques des plaques posées ainsi que leur tenue au feu permettent de conserver une température inférieure à 60°C sous la protection et d’éviter ainsi le décollement de la résine. La résistance au feu obtenue dépend de l’épaisseur des plaques mises en œuvre : ½ heure avec 2 plaques de 25 mm, 1 heure avec 2 plaques de 35 mm, 1 heure 30 avec 1 plaque de 50 mm + 1 plaque de 35 mm, 2 heures avec 2 plaques de 50 mm.

 Chiffres clés (source Journaldunet)
2 M d’€ : le chiffre d’affaires moyen d’un parking payant à Paris (somme dépensées par les automobilistes)
600 000 € : le chiffre d’affaires moyen d’un parking en province
15% : la marge nette des gestionnaires ou expploitants après une dizaine années d’exploitation
1,5 million : le nombre de places payantes disponibles en France
1, 3 milliard d’€ : le chiffre d’affaires global du secteur
11 500 : le nombre d’emplois directs
55% : le pourcentage du parc géré par des prestataires privés
315 000 euros : le coût du réaménagement du parking du CHU de Montpellier (333 places)
La dimension des places de parking est fixé par la norme NF – P 91 – 100 qui détermine une largeur minimum de 2,30 m (2,50 m le long d’un mur) et une longueur de 5,00 m.

 Des parkings sécurisés pour poids lourds
Les attentes des transporteurs en matière de sécurisation des biens et des personnes ont conduit le groupe Vinci Concessions à créer une structure entièrement sécurisée, destinée aux chauffeurs de véhicules poids – lourds. Soumis à une obligation de respect de leurs temps de pause, ces derniers ont à leur disposition trois aires de stationnement basées à Béziers, Lyon et Valenciennes et situées en bordure d’autoroutes ou d’axes routiers très fréquentés. L’espace est sécurisé grâce à un système de vidéosurveillance permanente avec enregistrement desdonnées et présence humaine 24h/24 et 7j/7, un site clos avec système alarme anti-intrusion et éclairage vision nocturne et un dispositif de contrôle d’accès en entrée et sortie (nombre d’essieux, photos avant/arrière,…) avec sas piéton équipé de vidéo. Malgré ce degré d’équipements, les professionnels sont moins nombreux que prévus à fréquenter ces lieux d’étape. Ouvert depuis 2006, le site de Béziers n’enregistre qu’un taux de remplissage moyen inférieur à 50% avec des pics de fréquentation en milieu de semaine.

 Détecter les véhicules et diriger les systèmes de gestion
La détection de véhicules est utilisée dans les parcs de stationnement publics et privés, sur autoroute et aux accès véhicules de sites contrôlés. Elle est réalisée principalement par des détecteurs électromagnétiques reliés à des capteurs au sol. Pour certaines applications, des radars hyperfréquence ou des vidéodétecteurs peuvent également être implantés. La détection permet en effet la commande d’obstacles (barrières automatiques, portails, bornes escamotables), la délivrance de tickets, et enfin le comptage différentiel des véhicules. La boucle de détection de périmètre variable est encastrée dans le sol par rainurage de la chaussée alors que le plot est fixé dessus. Utilisé en comptage les détecteurs envoient les informations de passage à des feux de signalisation ou à des panneaux lumineux à travers des compteurs différentiels.

En savoir plus

Cet article est extrait du Magazine APS n°176 – Décembre 2008.
Pour plus d’information sur nos publications, contactez Juliette Bonk .

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