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Sûreté et sécurité

Pandémies mondiales : une menace pouvant causer 30 millions de morts en moins d'un an

C'est Bill Gates qui vient de dénoncer cette terrible menace. Laquelle peut provenir aussi bien de phénomènes naturels que de bioterroristes. L'ancien patron-fondateur de Microsoft devenu philanthrope exhorte les États à mettre en place une véritable politique de sécurité en matière de santé publique capable de faire face aux pandémies qu'elles soient naturelles ou d'origine terroriste.

Intervenant devant un parterre mondial de responsables de la sécurité à la Munich Security Conference (MSC) qui a eu lieu dans la capitale bavaroise du 17 au 19 mai, l’homme le plus riche de la planète, le milliardaire américain Bill Gates, ancien patron et fondateur de Microsoft devenue philanthrope avec sa femme à la tête de la fondation Bill-et-Melinda-Gates, n’y est pas allé par quatre chemins en matière de santé publique et de politiques nationales de sécurité sanitaire. En effet, il a rappelé que le bioterrorisme avait brutalement déboulé en 2001 sur la scène publique américaine avec des attaques à l’Anthrax. A cet égard, le gouvernement fédéral d’outre-Atlantique avait dû débourser des milliards de dollars pour constituer des stocks de médicaments anti-anthrax et pour mettre en place des contre-mesures afin de lutter contre cette menace terroriste.

La menace est passée du terrorisme au pandémies naturelles

Puis, au fil des années, ce sont les pandémies naturelles qui ont pris le relais de l’attention du public, des entreprises et des gouvernements avec le syndrome respiratoire aigu sévère lié au coronavirus (SRAS), avec la grippe porcine et surtout avec les virus Ebola et Zika. Une question persiste : comment les nations et les entreprises peuvent-elles se défendre contre ces vagues de périls extrêmement rapides ? Une question à laquelle il est d’autant plus difficile de répondre que la chaîne des processus médicaux (diagnostic, mise à disposition vaccins ou des médicaments, effets des traitements…) est lente alors que les pandémies réclament une réponse très rapide. « La menace pandémique doit être considérée avec autant d’urgence et de sérieux que n’importe quel risque de sécurité nationale comme la menace nucléaire ou le réchauffement climatique, insiste M. Gates. A nos risques et périls, nous méconnaissons le lien entre sécurité sanitaire et sécurité internationale. »

Virus de synthèse
Plus effrayant : « La prochaine épidémie pourrait naître du cerveau d’un terroriste inventant une version de synthèse du virus de la variole » ou, plus simplement d’un super-virus de la grippe, a averti Bill Gates qui juge « assez probable que le monde vive une telle épidémie dans les dix à quinze ans à venir. […]. Les épidémiologistes estiment qu’un agent pathogène transmis dans l’air et se propageant rapidement peut tuer 30 millions de personnes en moins d’un an. » L’ancien patron de Microsoft, qui se consacre aujourd’hui entièrement à sa fondation pour lutter contre la pauvreté et développer la vaccination dans les pays en développement, a appelé les États à investir dans la recherche pour concevoir des technologies capables de créer des vaccins en quelques mois. « Le coût global de la préparation à une pandémie est estimé à 3,4 milliards de dollars par an. La perte annuelle qu’une pandémie provoquerait pourrait atteindre 570 milliards », a-t-il comptabilisé.

Erick Haehnsen

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