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Ouragan Irma : état de catastrophe naturelle dès ce vendredi

L'ouragan Irma a dévasté les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy (Antilles du nord) ce mercredi 6 septembre. Malgré un bilan encore incertain concernant les pertes humaines et les blessés, l'état de catastrophe naturelle a été être reconnu ce samedi. Les secours sont à pied d'oeuvre.

Mercredi 6 septembre, les vents de l’ouragan, dépassant les 300 km/h, Irma ont violemment balayé les îles de Saint-Barthélemy et Saint-Martin. Après avoir parlé de 9 morts à Saint-Barthélémy, les autorités françaises ont fait preuve de prudence ce vendredi. Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé qu’au moins quatre personnes décédées ont été retrouvées sur l’île. Les autorités néerlandaises ont par ailleurs confirmé la mort d’une personne dans la partie néerlandaise de l’île. Il n’y a pour l’instant aucun mort déclaré à Saint-Barthélemy. Au moins cinquante personnes ont été blessées sur les deux îles, a précisé Édouard Philippe. Lequel a annoncé dès le lendemain que l’état de catastrophe naturelle serait signé dès ce vendredi pour ces deux îles françaises des Antilles. En réalité, ce fut le cas ce samedi 9 septembre. ce dimanche 10 septembre, Irma a fait ses trois premières victimes en se déplaçant vers la Floride. Alors que les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy tentent de se relever, et face à la polémique qui enfle sur le manque de préparation des services de l’État, le ministre de l’intérieur Gérard Collomb a annoncé, ce même dimanche, que le président de la République se rendrait sur l’île de Saint-Martin mardi matin.

Des numéros de téléphone pour s’informer
Il faut dire que « 95% de l’île de Saint-Martin [sont] détruits », selon le président du conseil territorial, Daniel Gibbs, joint sur son portable par Radio Caraïbes International. L’ouragan Irma a causé « des dégâts énormes » dans la partie néerlandaise de Saint-Martin, dévastant notamment l’aéroport et laissant l’île coupée du monde, a renchéri jeudi le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte. Quant aux centrales électriques alimentant les usines de désalinisation de l’eau de mer qui fournissent les populations en eau potable, elles sont à l’arrêt. L’ouragan de catégorie 5 poursuit sa route en direction de la République dominicaine. « Les cyclones très intenses pourraient être observés plus souvent dans l’avenir » en raison du réchauffement des océans, a estimé ce jeudi sur France-info Bernard Legras, directeur de recherche au laboratoire de météorologie dynamique du CNRS. La cellule interministérielle de crise a mis en place deux numéros d’information à la disposition du public : le (+33) 1 82 71 03 37 depuis la métropole et le (+590) 5 90 99 39 00 depuis les Antilles. Édouard Philippe a d’ailleurs annoncé que cette cellule avait déjà reçu 92 000 appels téléphoniques dès jeudi.

Des renforts humains et matériels
De métropole ou de Guadeloupe, les autorités, associations et particuliers multiplient les actions pour tenter d’aider les victimes du passage dévastateur de l’ouragan. Parmi les annonces, dès jeudi sur France-info, de Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, citons l’envoi de matériel d’urgence dont des dessalinisateurs, des groupes électrogènes, beaucoup d’eau, des tentes ainsi que 100.000 rations de combat afin de fournir quatre jours de vivres. Un pont aérien a été mis en place pour envoyer le nécessaire à Saint-Martin et ramener des blessés à la Guadeloupe. Le Premier ministre a également énuméré les moyens réquisitionnés pour les secours depuis la Guadeloupe. À l’issue de la réunion convoquée par le résident de la République ce samedi pour faire le point sur la situation dans les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy frappées par l’ouragan Irma, Édouard Philippe a tenu à démontrer que la mobilisation de l’État était totale. À savoir 410 gendarmes, 80 policiers et une centaine de militaires ainsi que 550 sapeurs pompiers et militaires de la sécurité civile. Face aux pillages, le locataire de Matignon a annoncé une augmentation du nombre de forces projetables sur les deux îles: trois escadrons de gendarmerie mobile devraient ainsi être dépêchés sur l’île de Saint-Martin. Deux escadrons de gendarmerie mobile supplémentaires ont également débarqué dès dimanche. Un escadron de gendarmerie mobile devrait aussi arriver de métropole dans les prochains jours ainsi que des renforts de la Légion étrangère, a précisé Édouard Philippe. Au total, cela représente 240 gendarmes supplémentaires auxquels s’ajouteront des moyens militaires de trois compagnies. Un détachement de 30 hommes du GIGN et d’une quinzaine d’hommes du GIPN a également été annoncé.

Des équipes à pied d’œuvre
Édouard Philippe a aussi détaillé le matériel mis à disposition pour l’aide d’urgence : « Deux frégates de la Marine nationale, deux Falcon de reconnaissance, un avion Casa, un A340 […], quatre hélicoptères de la Défense nationale, sept navires civils, trois hélicoptères du ministère de l’Intérieur, un avion des douanes et plusieurs avions dont deux gros porteurs. » Les secouristes intervenant sur place ont apporté tronçonneuses, matériel médical, dessalinisateurs, bâches et matériels de protection.

Appels aux dons
Plusieurs équipes de la Croix-Rouge française, en Guadeloupe et en métropole, sont également mobilisées pour porter secours aux victimes de l’ouragan. L’association recherche actuellement des secouristes, cadres urgences et équipiers en situation d’exception, capables de gérer des centres d’hébergement d’urgence, rapporte Guadeloupe 1ère. La Croix-Rouge, qui a également besoin de bénévoles formés au soutien psychologique, recherche le plus de volontaires possible. L’association a également lancé un appel aux dons, tout comme le Secours populaire.« En composant le 9 22 22, on a la possibilité, avec un SMS, d’aider le Secours populaire à récolter des fonds. Mais c’est la Fondation de France qui sera chargée de centraliser le recueil des dons afin de les répartir avec un numéro pour recevoir des dons : le 0800 500 100.

Des dispositifs pour retrouver les personnes disparues
Outre les numéros de téléphone mis en place par la cellule interministérielle de crise, plusieurs associations et particuliers se mobilisent pour aider à retrouver les personnes portées disparues. Les antennes des radios locales sont notamment ouvertes pour passer des avis de recherche de particulier à particulier. L’association Volontaires Internationaux en soutien opérationnel virtuel (VISOV) a, quant à elle, publié un formulaire sur son compte Facebook afin d’aider à recenser les habitants encore recherchés.

Erick Haehnsen

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