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Risques industriels et environnementaux

Nouvelle alerte suicidaire à Orange

Entre le 15 janvier et le 25 février de cette année, l’Observatoire du stress a recensé neuf suicides parmi le personnel de France Télécom-Orange. Une crise imputée notamment aux conditions de travail.

Selon l’Observatoire du stress, la montée de l’inquiétude et du mal-être au sein personnel de France Telecom-Orange était sensible depuis plusieurs mois, et ses principales causes connues et mises en exergue par les Comités santé hygiène, sécurité et conditions de travail (CHSCT) de l’entreprise. « D’ici 2020, 30.000 salariés vont partir à la retraite, explique Fabienne Viala, représentante syndicale CGT au CNSHSCT. Des départ massifs, faiblement compensés par de nouvelles embauches : 4.000 seulement sont prévues d’ici 2015. Pourtant, la direction a les moyens financiers d’embaucher. Mais la priorité est donnée à la rétribution des bénéfices aux actionnaires. »

Outre les emplois, les syndicats dénoncent la dégradation des conditions de travail : augmentation des mobilités professionnelles et géographiques, incertitude sur la pérennité de son travail, montée de l’inquiétude chez beaucoup d’agents du groupe. Après la crise sociale qu’a traversée l’entreprise entre 2007 et 2009, un « contrat social » nourri par de nombreuses négociations sociales avait apaisé le climat. « A l’époque, 10.000 recrutements avaient permis aux salariés de souffler un peu et de reprendre espoir, reprend Fabienne Viala. Mais les accords de ce contrat, qui garantissaient un bon niveau d’emploi, ne sont plus respectés. »

Vendredi dernier, les représentants du personnel d’Orange sont restés sur leur faim après leur rencontre avec le médiateur Jean-François Colin et le directeur des ressources humaines, Bruno Mettling. « Les mesures que présente la direction ne sont pas de nature à lever l’alerte que nous avons émise le 18 février dernier concernant la mise en danger de la santé et de la sécurité des salariés, affirme Fabienne Viala. La prévention tertiaire ne suffit pas. Analyser les causes des suicides, c’est bien. Mais c’est intervenir trop tard. Il faut agir en amont. » Les syndicats appellent toujours la direction à poursuivre les négociations au sujet des recrutements et des conditions de travail de ses employés.

Caroline Albenois

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