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Moral à la baisse chez les agents de la fonction publique

Une étude de la banque coopérative Casden Banque Populaire dévoile la difficulté du quotidien des agents de la fonction publique. Détails.

Conditions de travail difficiles, sentiment d’inutilité, manque de reconnaissance, préoccupations salariales… Le moral des agents de la fonction publique dépérit. En témoigne une étude menée par l’institut BVA pour la banque coopérative de la fonction publique Casden Banque Populaire. Interrogeant un échantillon de 1 004 agents, l’étude dévoile les difficultés auxquelles font face les sondés, sur fond de mécontentement face à la réforme des retraites. 

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27% des agents de la fonction publique estime ne pas être suffisamment reconnus par la société. © Service Public

Moral en baisse

Premier constat, le moral des agents de la fonction publique continue de se dégrader. Avec une note moyenne de 6,1 sur 10 en 2023 contre 6,3 en 2022. De même, 66% confient avoir une vision négative de l’avenir.

Un manque de moyens

En raison, les agents de la fonction publique citent de nombreuses difficultés dans leur quotidien : le manque de moyens (67 %), le matériel inadapté (66 %), les difficultés financières (59 %) et l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle (51 %). De plus, près d’un tiers des agents estime ne pas être suffisamment reconnus par la société (27 %) et ne se sentent pas valorisés (27 %). Les agents considèrent également que leurs missions ne sont pas suffisamment comprises par les usagers (72 %) et valorisées auprès des citoyens (82 %).

Un secteur à l’avenir compromis

En conséquence, la majorité des fonctionnaires ne recommanderait pas à leur enfant de travailler dans la fonction publique. Un pessimisme expliqué par le manque de rémunération (42 %), suivi du manque de reconnaissance (41 %). Il s’agit également de l’avenir compromis de la fonction publique (29 %) et des conditions de travail (21 %). Parmi les solutions, les sondés plébiscitent pour une rémunération au mérite pourrait être une solution à envisager (60 %).

Peu de perspectives d’évolution

Parmi les autres leviers, les sondés expriment également des attentes en matière de formation et d’évolution de carrière. Près de la moitié des agents (48 %) souhaitent bénéficier d’une formation pour développer de nouvelles compétences. 42 % souhaitent obtenir des opportunités de promotion. Cependant, ils estiment que les perspectives d’évolution au sein de la fonction publique restent limitées (52 %) et les critères de promotion pas toujours transparents (43 %).

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52 % des agents estiment que les perspectives d’évolution au sein de la fonction publique restent limitées © StartupStockPhotos / Pixabay

Le télétravail, un critère de satisfaction

Depuis la pandémie, le télétravail s’est largement démocratisé dans toutes les strates de la société. Du côté des agents de la fonction publique, ce mode de travail concerne désormais 23 % des sondés, notamment dans les grandes agglomérations de 100 000 habitants et plus (27 %). Il faut dire, le travail hybride a opéré de nombreux effets bénéfiques pour la profession. La quasi-totalité d’entre eux affirme que le télétravail leur permet de continuer à exercer normalement leur activité (93 %), que cela se passe bien tant au niveau technique qu’organisationnel (91 %). Ou encore que cela leur permet de concilier vie professionnelle et vie personnelle (89 %).

Inquiétude sur la réforme des retraites

Pour autant, les agents de la fonction publique s’inquiètent de la réforme des retraites et notamment des répercussions sur leur secteur. Un sondé sur deux estime ainsi que sa mise en œuvre aura un impact négatif sur les métiers de la fonction publique, les rendant moins attractifs (50 %).

Revalorisation salariale

Parmi les leviers d’amélioration, l’étude cite une meilleure reconnaissance par la société (43 %), une amélioration des conditions de travail (40 %) et une revalorisation salariale (39 %). Les agents publics souhaitent également une meilleure prise en compte de leur expertise et de leur expérience dans la conception des politiques publiques (37 %). Ainsi qu’une plus grande transparence dans les critères de promotion et d’évolution de carrière (33 %).

Ségolène Kahn

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