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Sûreté et sécurité

Luko mise sur l’image satellitaire pour dynamiser l’assurance habitation

La start-up, connue pour son assurance d’appartements en ligne lancée il y a deux ans, s’attaque à un nouveau marché, celui de l’habitation individuelle. Elle a travaillé durant un an sur une technologie qui évalue l’ensemble des risques environnant un pavillon en fonction de l’imagerie satellitaire, comme celle fournie par Google Maps.

Conditions climatiques, arbres morts à proximité, qualité des sols, climat d’insécurité… Autant dire que l’évaluation des environnements extérieurs n’est pas une mince affaire. Vu le nombre de critères à prendre en compte, la souscription à une assurance habitation maison réclame de remplir de nombreux formulaires. Pour faciliter cette démarche, l’Assurtech Luko a développé une assurance habitation pour la maison, en partenariat avec le réassureur Munich Re, qui se chargera de la couverture des risques. Le caractère innovant de cette nouvelle offre réside dans le fait qu’elle se sert de l’image satellitaire pour évaluer les risques environnants.

De nombreuses données satellitaires recoupées
« L’assuré doit répondre à une trentaine de questions, voire une cinquantaine car les risques sont plus complexes » confie à LaTribune Raphaël Vullierme, co-fondateur et directeur général de Luko. Adresse, nombre de pièces, surface du logement, présence d’éléments tels qu’une piscine ou une véranda, propriété ou location… « Avec notre offre, l’assuré répond à cinq questions uniquement ». Ensuite, l’algorithme de Luko prend le relai : la technologie mise au point par les équipes data scientist de la start-up sillonne les datas de Google Maps ou IGN (Institut national de l’information géographique et forestière). Elle calcule alors la surface des toits, leur inclinaison, la taille du terrain ou encore des données plus spécifiques, telles que la présence d’arbres potentiellement dangereux, l’âge de la maison ou encore la porosité des sols. Ces informations sont ensuite corrélées avec d’autres données Open Source, émanant de l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales, des bases Géorisques, ou encore de l’Institut Grandeur Nature. « Cela permet une identification plus fine des risques. Par la suite, nous souhaitons déterminer par drone ou par avion la présence d’arbres afin d’évaluer automatiquement les dégâts suite à un sinistre » estime le dirigeant.

Une couverture sur-mesure

Il s’agit en réalité de dresser un état des lieux complet du potentiel de risque environnant l’habitation. Une fois les données recoupées, l’algorithme attribue une note de 1 à 5 selon plusieurs types de risques : le terrain, l’inondation, le risque industriel et le vol. C’est sur cette base que l’assureur détermine le montant de la prime à verser en cas d’incident. Il peut ainsi proposer des tarifs plus adaptés aux petits budgets. En détails, l’offre varie d’une couverture des risques basique à la prise en charge des catastrophes naturelles ou technologiques. Elle prévoit également le bris de glace, le vol, une responsabilité civile ainsi qu’une assistance pour les problèmes de serrurerie.
A terme, la start-up, qui gère un portefeuille de 10 000 clients, ne compte pas se cantonner à la couverture des risques. « À moyen terme, nous voulons aller au-delà de la détermination du prix de la police et utiliser l’imagerie satellitaire pour pousser des conseils sur l’élagage des arbres, par exemple, ou les périmètres de débroussaillage à respecter », explique Raphaël Vullierme. Ce qui permettrait notamment d’anticiper le risque incendie.

Ségolène Kahn

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