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Risques industriels et environnementaux

L'UE classifie le bisphénol A comme « extrêmement préoccupant »

L'Union européenne prend enfin ses responsabilités face à cette substance considérée comme un perturbateur endocrinien nuisible pour la santé.

Voici une annonce qui était attendue depuis de nombreuses années : l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) s’est enfin mouillée la chemise en annonçant ce vendredi 16 juin, l’inscription du bisphénol A (BPA) sur la liste des substances « extrêmement préoccupantes » [Substance of Very High Concern (SVHC)], pour ses propriétés de perturbation endocrinienne, « à l’origine probable d’effets graves sur la santé humaine, soulevant un niveau équivalent de préoccupation aux substances cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques. »

Impact industriel attendu

Cette décision aura pour conséquence une obligation pour l’industrie de notifier à l’Echa la présence de la substance dans les articles fabriqués ou importés et d’informer l’acquéreur d’un article de la présence de BPA. Le bisphénol A est une substance chimique de synthèse utilisée particulièrement dans l’industrie du plastique. « Cette décision ouvre la possibilité que le BPA soit soumis à autorisation en tant que substance, conditionnant ses usages à l’octroi d’une autorisation temporaire et renouvelable », indique l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un communiqué.

Fer-de-lance français

A l’initiative de Ségolène Royal, ancienne ministre de l’Environnement, le dossier est conduit depuis février 2017 par la France au travers de l’Anses. Laquelle a identifié près d’une soixantaine de secteurs d’activité potentiellement utilisateurs de cette substance en France avant de présenter ses travaux aux experts des États-membres de l’Union, tout au long de la semaine, au siège de l’agence européenne à Helsinki. Hormis le Royaume-Uni et de la Finlande, qui se sont abstenus, tous les États-membres ont voté favorablement à la proposition de classification de la France. Le fait que l’UE reconnaisse enfin les preuves qui accablent le bisphénol A est une première. Parmi celles-ci, les experts français ont montré que cette substance représentait un danger pour la glande mammaire, le métabolisme, le cerveau et le cycle reproductif. Avec une augmentation des risques de cancer du sein, de diabète et d’obésité ainsi que de troubles neuro-comportementaux.

Ségolène Kahn

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