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L’INRS remet en cause l’efficacité des solutions de masquage sonore en open space

Conçues pour créer un fond sonore permanent destiné à diminuer l’impact du bruit dans les bureaux en open space, ces solutions provoqueraient en fait l’effet inverse. Selon l’institut, plutôt que de réduire le volume sonore, elles l’amplifieraient en créant un bruit supplémentaire.

Depuis la démocratisation de l’open space, les collaborateurs font face à un problème majeur : le bruit. Tapotement des doigts sur le clavier, clics de souris, conversations et éclats de rire, ventilation des machines, imprimantes, sonneries de téléphone… autant d’éléments susceptibles de transformer le bureau en un véritable tintamarre. A la longue, ces nuisances sonores perturbent la concentration et provoquent stress, fatigue cognitive et surmenage. Sans compter les problèmes auditifs pour certains… Du coup, certains fabricants se sont lancés dans la production de solutions de masquage sonore sensées diminuer la pénibilité du bruit en créant un fond sonore permanent. Or, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) tient à mettre en garde contre ces systèmes, étude à l’appui.

Une fausse bulle de silence
Considérées comme des solutions incontournables pour améliorer l’acoustique d’un bureau, les solutions de masquage sonore ont été conçues pour créer, selon les arguments de leurs fabricants, une « bulle de silence », un « contre-son » ou encore un « contre-bruit ». Pour ce faire, elles sont constituées de hauts-parleurs créant un bruit de fond artificiel, ou « bruit blanc » qui, à la manière d’une ventilation, est censé rendre les conversations et autres nuisances moins intelligibles.

Un bruit additionnel pas nécessaire
Or, pour l’INRS, ces solutions seraient en fait un leurre. Suite à des tests réalisés dans l’open space d’une banque française pendant plusieurs semaines, l’organisme a remarqué que ces systèmes, loin de neutraliser les nuisances liées au bruit des conversations, aggravaient même la sensation de gêne des salariés provoquée par les bruits des équipements bureautiques. Et ce en y ajoutant un bruit additionnel.
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont installé dans le bureau un système de masquage sonore répandu dans le commerce. Plusieurs types de mesure ont alors été entrepris, à commencer par le niveau acoustique de la pièce et sa dégradation. Des mesures ont également été effectuées sur le bruit ambiant, selon les différentes étapes de fonctionnement du système. Enfin, des questionnaires ont été soumis aux collaborateurs afin d’évaluer leur ressenti.

Les solutions de contrôle actif de bruit, plus efficaces
En conclusion, les chercheurs estiment que d’autres moyens de prévention sur le marché sont plus efficaces. A commencer par les casques et écouteurs dits « à contrôle actif de bruit ». Ces équipements, dont il ne faut pas confondre la technologie avec celle des systèmes de masquage sonore, produisent un signal sonore capable de neutraliser le bruit de fond. En complément d’un bon traitement acoustique des locaux, du confinement des équipements bureautiques ou encore d’un aménagement intelligent de l’espace, ils devraient permettre de venir à bout des nuisances sonores.

Ségolène Kahn

1 commentaire

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  1. Flavien

    - il y a 3 années

    Et oui, le sound masking ne diminue pas le son, il le transforme.
    Heureusement, d’autres solutions existent :
    https://www.pytaudio.com/