Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Sûreté et sécurité

L'Euro 2016 est une réussite, selon Bernard Cazeneuve

Si la France n'a finalement pas gagné la coupe de l'Euro 2016, c'est une vraie victoire qui aura été remportée contre la menace terroriste. Ainsi, au lendemain du coup de sifflet final, lundi 11 juillet, le ministre de l'Intérieur a-t-il tenu à saluer le dispositif de sécurité qui, avec un début sous haute-tension depuis les violences de Marseille, s'est renforcé afin de permettre le bon déroulement de la compétition.

La sécurité de l’Euro 2016 qui s’est tenu en France du 10 juin au 10 juillet aura été une « réussite » ainsi qu’un « grand soulagement » pour le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a tenu à exprimer sa satisfaction dès le lendemain du match final. Une victoire d’autant plus grande que la menace terroriste extrêmement « élevée » suscitait les plus vives inquiétudes dans les villes chargées d’accueillir les matchs et les fan zones. « Aujourd’hui, on peut dire que c’est la France qui a gagné, peut-être pas sur le plan sportif, mais notre pays a gagné par sa capacité à organiser un événement que j’ai qualifié au début de la compétition d’événement hors norme », a affirmé, pour sa part, Patrick Kanner, ministre des Sports , présent lui aussi place Beauveau aux cotés de M. Cazeneuve.

Une sécurité tiraillée entre menace terroriste et hooligans.
Et pourtant la compétition n’avait pas débuté sous son meilleur jour… En témoignent les scènes de violence entre hooligans russes et anglais qui avaient surgi au lendemain du coup d’envoi de la compétition, saccageant le Vieux-Port de Marseille. Résultat : trente-cinq blessés dont quatre graves. N’oublions pas non plus cet Anglais grièvement blessé et sauvé grâce au massage cardiaque d’un CRS qui, encore aujourd’hui, souffre des conséquences de cet esclandre avec une paralysie de toute la partie gauche de son corps. Un  »incident majeur » selon M. Cazeneuve qui a poussé le ministre à muscler les mesures de sécurité face à ces supporteurs ultra-violents,. « Nous avons procédé rapidement aux interpellations puis à l’expulsion du territoire des hooligans responsables de ces violences, évitant ainsi par la suite que d’autres événements du même type se reproduisent », a souligné M. Cazeneuve.

1.550 interpellations, 59 condamnations, 64 reconduites à la frontière et 32 refus d’accès au territoire
Si en général, la compétition n’a pas eu à déplorer d’autres graves incidents de ce type, quelques altercations ont tout de même gâté les matchs. Notamment celui qui a opposé la Slovaquie contre la Russie ainsi que la finale France-Portugal dimanche soir dont il a été difficile de maîtriser les accrochages entre supporteurs après la déception de la défaite française. Et ce, principalement aux abords de la fan zone installée sur le Champ-de-Mars à Paris ainsi qu’aux alentours du Stade de France à Saint-Denis (93). En outre, selon la place Beauvau, le bilan est assez lourd, il s’élève en tout à 1.550 interpellations, 59 condamnations à des peines de prison ferme ou avec sursis, 64 reconduites à la frontière et 32 refus d’accès au territoire. Pour cela, le ministre de l’Intérieur a tenu à remercier « les autorités de l’UEFA d’avoir pris les mesures nécessaires à l’égard des fédérations concernées, et à rendre hommage au travail effectué en commun avec les services de police européens. »

Les forces de l’ordre mises à l’honneur.
Malgré ces escarmouches, « cet événement a bien été géré. Il n’y a pas eu d’événement dramatique ni d’acte terroriste », confiait Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale à notre confrère Le Monde. Pour ce dernier, le mérite revient avant tout aux forces de l’ordre qui se sont tenues sur le qui-vive durant toute la compétition. D’autant qu’avec la menace terroriste et la crise des migrants, l’Euro était perçu par les policiers comme une « difficulté supplémentaire ». « Les policiers et les gendarmes ont été d’une fermeté totale concernant les hooligans », a ajouté Bernard Cazeneuve. Lequel a aussi tenu à tirer son chapeau aux différents acteurs en charge de la sécurité, dont 42.000 policiers, 30.000 gendarmes, 50.000 personnes de la sécurité civile, 30.000 agents de sécurité privée ainsi que « le renfort ponctuel des 10.000 militaires de l’opération Sentinelle. » Et merci pour la fête !

Ségolène Kahn

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