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Les TMS dans le viseur de FM Logistic

Afin de prévenir les risques de troubles musculo-squelettiques chez ses opérateurs, le logisticien a décidé de tester un ergosquelette conçu par Noonee. Il a également conclu un partenariat avec l’Université de technologie de Compiègne (UTC) afin de développer un dispositif d’aide à la manutention basé sur une technologie pointue de « Motion Capture ».

Face au risque de troubles musculosquelettiques (TMS) chez ses opérateurs qui doivent manipuler des charges lourdes sur les sites, le logisticien FM Logistic est en train de déployer plusieurs mesures. À commencer par l’acquisition d’un ergosquelette de chez Noonee. Actuellement en phase de test, cet équipement innovant est utilisé par des opérateurs qui travaillent en station debout sur des lignes de conditionnement de la plateforme logistique de Château-Thierry (02). Par ailleurs, le groupe a également fait appel à l’Université de technologie de Compiègne (UTC) afin de développer son propre dispositif d’aide à la manutention, en misant sur une technologie de «Motion Capture» (capture de mouvements).

Un ergosquelette pour soutenir les lombaires et les jambes 
À l’origine, l’ergosquelette avait été conçu pour les chaînes d’assemblage automobile. C’est donc la première fois qu’il est utilisé en logistique. Objectif : réduire les contraintes posturales liées aux sollicitations contraignantes au niveau de la région lombaire et des jambes. Il sert également à soulager les problèmes de circulation sanguine. Et ce, en variant les positions assises ou debout, sans entraver les déplacements limités dans l’entrepôt.

Un dispositif adaptable à toutes les morphologies 
Pour cela, cet ergosquelette, d’un poids de 3kg, se compose d’un harnais à installer sur le haut du corps ainsi que de deux supports dédiés aux membres inférieurs. En outre, des réglages ont été prévus afin de le rendre adaptable à toutes les morphologies, quel que soit l’opérateur, sa taille (de 1,50 m à 1,90 m) et son poids (jusqu’à 120 kg).

Une phase de tests jugée concluante

Le groupe a désigné deux équipes d’utilisateurs. Objectif : participer à des essais scientifiques et techniques mais aussi à des évaluations à chaud à l’issue d’une journée complète de travail. Ces tests auront pour objet d’évaluer l’efficacité de l’ergosquelette, sa compatibilité avec les activités liées aux postes de travail, sa capacité de stockage, de maintenance.

Développer un dispositif dédié aux activités de déplacements 
Or l’ergosquelette ne convient pas à l’ensemble des activités relatives à la logistique. Notamment les métiers de préparation de commande qui nécessitent de nombreux déplacements dans les zones de stockage. C’est pourquoi le groupe développe désormais, en partenariat avec l’UTC, un dispositif d’aide au port de charges basé sur la Motion Capture, capable d’analyser les gestes et postures des préparateurs de commande.

Une première phase de test d’analyse de mouvements 
Pour ce faire, un protocole d’analyse en deux temps a été mis en place. Tout commence en juillet 2017, lorsque Khalil Ben Mansour, ingénieur de recherche au laboratoire de biomécanique et de bioingénierie (BMBI) et Samya Bellhari‐Trahin, ergonome au sein de FM Logistic France, s’allient afin de réaliser une expérience de capture du mouvement. Un ensemble de 18 caméras calibrées et synchronisées est alors installé dans l’entrepôt de Château-Thierry. Une équipe de douze préparateurs de commande est ensuite désignée sur la base du volontariat. Chacun de ces bénévoles est équipé de 70 marqueurs, répartis sur 15 segments du corps. Et ce afin d’enregistrer avec le plus de précision possible les mouvements de leur corps lorsqu’ils manipulent les colis.

Un accéléromètre pour mesurer les mouvements du corps

Par ailleurs, dix collaborateurs portent durant leur journée de travail un capteur doté d’un accéléromètre chargé de mesurer les flexions de dos et de les comptabiliser. Les résultats mettent alors en évidence que les flexions dont l’angle est supérieur à 60° apparaissent, chaque jour, en moyenne 400 fois par poste. « Ce test nous a permis de mieux comprendre les conséquences des impacts sur le corps humain, témoigne Elisa Boudaud, chargée des mesures scientifiques chez FM Logistic et étudiante en 4ème année de biomécanique à l’UTC. Par exemple, en cas de rythme soutenu, le cardiofréquencemètre a conclu que l’activité réalisée par un préparateur de commande est similaire à une course à pied. »

Ségolène Kahn

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