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Aujourd'hui et demain

Santé et qualité de vie au travail

Les questions de santé et vie au travail vues par les candidats à la présidentielle

La question de la pénibilité, de l'amélioration des conditions de travail et du burn-out mobilisent à des degrés divers les candidats à la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon se montrent les plus précis sur la question de l'amélioration des conditions de travail. Par ailleurs, à quelques exceptions près, une grande majorité des candidats se déclarent favorable à la suppression de la loi Travail.

A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle prévue dimanche 23 avril prochain, les questions relatives à la santé et la vie au travail sont traitées avec plus ou moins de profondeur par les onze candidats. A commencer par la loi Travail. Laquelle instaure notamment la primauté des accords d’entreprise sur les accords de branche, la définition élargie du licenciement économique ainsi que de nouveaux droits. Tels que le compte pénibilité qui permet aux salariés exposés à des conditions de travail difficiles d’anticiper leur départ en retraite.
En dehors de François Fillon (Les Républicains) qui se dit favorable à l’amplification des réformes et d’Emmanuel Macron qui veut son maintien, la loi Travail suscite le rejet de la plupart des candidats présidentiels. Parmi lesquels, Nathalie Artaud (Lutte Ouvrière) et Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste) ; tous deux sont d’ailleurs partisans d’abaisser l’âge de la retraite.

Renforcer la médecine du travail
La candidate du LO exprime même son vœux de revenir à la retraite à 60 ans. Idem d’ailleurs pour Marine Le Pen. Concernant l’abrogation de la loi travail, la candidate du Front national se veut plus précise. « Je suis pour remplacer le compte pénibilité, inapplicable en l’état, par une prise en compte fondée sur des consultations auprès de la médecine du travail », indique Marine Le Pen. La candidate prévoit que le bilan effectué par le médecin du travail donnera droit à une majoration des annuités de cotisation pour la retraite.

Lutter contre la souffrance au travail

Renforcer la médecine du travail fait également partie des promesses électorales de Jean-Luc Mélenchon. Le volet droit des salariés du programme de la France Insoumise prévoit, entre autres, un accroissement des pouvoirs de l’inspection du travail. Partisan notoire de l’abrogation de la loi Travail, Jean-Luc Mélenchon veut déclarer la souffrance au travail « grande cause nationale ». Dans cet esprit, il veut « faire des accidents du travail un critère de sélection dans les marchés publics ». Autre point phare, il entend « reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle ». Rappelons que, selon un rapport de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, 3,2 millions de Français sont exposés à ce risque.

Prise en compte de la pénibilité
Le candidat de la France Insoumise rejoint sur ce terrain Benoît Hamon. Le frondeur socialiste, partisan également du droit à la déconnexion, s’est mobilisé sur la question du burn-out dès janvier 2016 avec une proposition de loi visant à faciliter la reconnaissance du syndrome d’épuisement professionnel en tant que maladie professionnelle. Concernant la Loi Travail, le candidat socialiste veut la remplacer par un nouveau texte qui visera à renforcer la médecine du travail et le compte pénibilité. Aux micros de BFMTV et RMC, l’ancien ministre de l’éducation affirmait en mars dernier que la pénibilité devait être au coeur de toute réforme des retraites. « On doit se concentrer non pas sur l’âge légal et la durée de cotisation pour tous, ce n’est pas ma priorité aujourd’hui, mais sur les conditions de départ de ceux qui ont eu les métiers les plus pénibles », explique-t-il

Assouplissement des 35 heures
Pour sa part, Emmanuel Macron se dit favorable à la philosophie du compte « pénibilité », – un terme qu’il dit ne pas aimer car il renvoie à une notion doloriste du travail. En revanche, il doit être,selon lui, suspendu car plusieurs critères ne sont pas applicables en l’état et adapté par branche. La question de l’épuisement professionnel est aussi abordée par Emmanuel Macron. A défaut de s’engager clairement sur la reconnaissance de cette maladie, le candidat d’En Marche promet d’indemniser les salariés au bord du burn-out en cas de démission. Il promet aussi d’assouplir – mais tout en le maintenant – le régime des 35 heures en renvoyant à l’accord de branche ou d’entreprise la possibilité de négocier d’autres équilibres. Il pense, entre autres, permettre aux jeunes de travailler plus de 35 heures mais aussi aux seniors de réduire leur temps de travail à 30 heures ou 32 heures. Si le candidat d’En marche n’entend pas toucher à l’âge de départ à la retraite, il a l’intention d’obliger les entreprises à respecter l’égalité salariale entre les hommes et les femmes en réalisant des tests massifs et au hasard et en publiant le nom des contrevenants.

Amélioration des conditions de travail dans les hôpitaux
De son coté, le candidat des Républicains propose purement et simplement la suppression des 35 heures ainsi que la refonte du code du Travail. Chaque entreprise sera libre de décider de son temps de travail par la négociation et la signature d’accords collectifs. Enfin, sur le plan de la santé au travail, François Fillon se focalise sur le personnel hospitalier. Il entend améliorer leur efficacité et les conditions de travail des personnels hospitaliers en donnant plus d’autonomie aux hôpitaux. Notamment en matière de gestion des statut des personnels, rémunération, temps de travail et marchés publics.

Eliane Kan

Les onze candidats sont, par ordre alphabétique : Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), François Asselineau (Union populaire républicaine), Jacques Cheminade (Solidarité et progrès), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), François Fillon (Les Républicains), Benoît Hamon (Parti socialiste), Jean Lassalle (Résistons!), Emmanuel Macron (En marche!), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), Marine Le Pen (Front national), et Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste).

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