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Santé et qualité de vie au travail

Les paysagistes décrochent un référentiel de pénibilité

Homologué le 5 mai, ce référentiel permettra aux paysagistes de cumuler des points retraite selon la pénibilité de leur activité.

Jusqu’à présent, la profession de paysagiste n’a pas été clairement identifiée parmi les facteurs de risque du Compte pénibilité. Mais, depuis le 5 mai, le ministère du Travail et des Affaires sociales a fait entrer en vigueur un référentiel pénibilité de la profession. Désormais, les jardiniers-paysagistes peuvent déclarer être soumis à un certain nombre de facteurs de risque. Cette homologation, qui a été obtenue grâce aux démarches de l’Union nationale des entreprises du paysage (Unep), aura pour objectif d’accompagner les entrepreneurs du métier dans l’évaluation et la déclaration de leur exposition aux facteurs de risques mais aussi dans la protection de leurs salariés.

27 profils types 

Étant donné qu’il est impossible de faire correspondre un salarié paysagiste à un profil type de facteurs de risques, il aura fallu 18 mois à l’Unep pour aboutir à ce référentiel pénibilité. Contournant cette difficulté, le syndicat professionnel a donc obtenu que si un salarié est exposé à des facteurs de risques reconnus, et les déclare, il pourra recevoir chaque année des « points pénibilité » sur son compte personnel d’activité. Lesquels lui permettront de suivre une formation permettant d’accéder à un poste moins pénible, à une réduction de son temps de travail avec maintien du salaire ou encore à un départ anticipé à la retraite. « Dans la plupart des cas, les jardiniers-paysagistes n’ont pas un métier pénible même s’ils travaillent en extérieur, déclare Catherine Muller, présidente de l’Unep. Cependant, certaines de nos missions sont plus difficiles que d’autres. Avec ce référentiel, nous souhaitons éviter aux salariés tous risques pour leur santé et leur permettre d’exercer leur métier, qui est aussi souvent leur passion, tout au long de leur carrière. » Pour arriver à cette homologation, l’Unep a dressé une liste répertoriant l’ensemble des tâches entraînant des facteurs de risques et de pénibilité dans le métier de paysagiste. Un travail laborieux qui a abouti à un ensemble de 27 profils types qui couvrent la plupart des situations du secteur. Le but étant d’inciter les entreprises dont l’activité correspond à l’un de ces profils à se réorganiser avec une meilleure répartition du temps de travail et en limitant les tâches pénibles.

Accompagner les entreprises dans leurs démarches 

Au vu de la lourdeur des démarches administratives imposées par le Compte pénibilité, l’organisme a également développé un outil de méthodologie chargé de faciliter les démarches. Seules deux étapes sont à suivre afin de calculer la pénibilité des travaux : tout d’abord, l’outil évalue les mesures collectives et individuelles, l’organisation du travail, l’adaptation du matériel et des protections individuelles. Ensuite, il se charge de définir l’exposition aux risques des salariés selon les 27 profils types. Dans le cas où les activités des salariés ne correspondent pas à ces profils, l’outil propose de créer un « profil ajusté » selon le nombre d’heures et la répartition des activités. Enfin, lorsque les facteurs de pénibilité ont bien été ciblés, il suffit à l’employeur de faire une déclaration via la déclaration sociale nominative (DSN) pour ses salariés en CDI. « Ce référentiel est conçu pour faciliter les démarches administratives des entrepreneurs du paysage, qui se sentent souvent débordés par le nombre de déclarations à effectuer. Surtout, nous représentons principalement des PME, qui ne disposent pas de services des ressources humaines à part entière. Avec cet outil, nous leur permettons à la fois de mieux protéger leurs salariés, tout en effectuant très rapidement les formalités nécessaires », fait valoir Catherine Muller. Reste que la démarche de l’Unep pourrait inspirer bien d’autres secteurs.

Ségolène Kahn

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