Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Santé et qualité de vie au travail

Le travail de nuit dangereux pour la santé ?

Dans une récente publication, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) remet en cause les idées confortant le travail de nuit. L’organisme alerte ainsi sur les dégâts que ce mode de travail peut causer sur la santé. Il cite quelques solutions pour en améliorer les conditions.

Peut-on réellement travailler indifféremment de jour comme de nuit ? Le travail de nuit pose-t-il problème si l’on rattrape son sommeil le jour ? Dans une publication récente, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) tord le cou aux idées reçues sur l’impact du travail nocturne sur la santé. Défini comme un travail réalisé entre 21 et 6 heures, le travail de nuit fait l’objet de nombreux débats. Et ses conséquences à long terme sur la santé s’avèrent souvent minimisées. 

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Opérateur conduisant un camion dans les rues de Paris.
© G. Kerbaol / INRS

Des capacités diminuées

À la question de savoir s’il revient au même de travailler le jour ou la nuit, l’INRS répond faux. En effet, les capacités physiques ou mentales ne sont pas les mêmes la nuit et peuvent même s’avérer diminuées. Mieux vaut donc privilégier des travaux moins physiques ou qui réclament moins d’efforts de concentration.  

Le sommeil de jour pas suffisant

Peut-on réellement rattraper son sommeil en dormant le jour ? Pour l’institut, la réponse est non. Le jour, la lumière et le bruit peuvent perturber le sommeil. En toute logique, le sommeil de jour ne peut donc pas permettre de récupérer aussi bien que la nuit. Par ailleurs, ce rythme conduit à une diminution du temps de sommeil hebdomadaire chez le salarié. Dans ce cas, il est donc recommandé de faire des siestes en journée.

Un risque de cancer

Autre révélation, oui, le travail de nuit impact la santé. Selon l’INRS, ce mode de travail augmente les risques de troubles du sommeil et de pathologies psychiques, de troubles métaboliques ou encore de maladies cardiovasculaires. Il favorise également l’apparition de certains cancers.

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Infirmière de nuit dans un service hospitalier. © R. Escher / INRS

Une baisse de la vigilance

Autre impact, le travail de nuit provoque un déficit chronique de sommeil, en réduisant de 1 à 2 heures le sommeil par jour, soit une nuit de moins par semaine. De fait, il perturbe également la capacité de concentration. Or cette baisse de vigilance combinée à des risques accrus de somnolence est susceptible de provoquer des accidents du travail et de trajet.  

Adapter les horaires de travail

Pour prévenir les risques générés par le travail de nuit, il existe pourtant des solutions. Parmi les bonnes pratiques, il est possible d’optimiser l’organisation du travail avec des rotations rapides en cas de travail posté et en affectant en priorité les salariés volontaires à des postes de nuit. L’INRS recommande également d’adapter les horaires de travail en évitant les missions durant plus de 8 heures. Ou encore en repoussant le plus possible l’heure de prise de poste du matin (après 6 heures).

Aménager des salles de pauses

Il est également possible d’adapter les locaux de travail, en repensant l’environnement lumineux, plus intense en début de poste, moins élevé en fin de poste. Autre solution, il est préconisé d’aménager des salles de pauses dédiées à la micro-sieste. Et enfin, de sensibiliser les salariés aux effets du travail de nuit sur la santé et sur l’hygiène de vie.

Ségolène Kahn

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