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Sûreté et sécurité

Le point sur les méthodes de vol des véhicules en France

Mouse jacking, enfouissement du véhicule, vol par abus de confiance... le groupe Traqueur vient de présenter son nouveau bilan des véhicules volés en 2016. L'occasion de faire le point sur les tendances en matière de modus operandi.

Alors qu’il s’est spécialisé dans le traitement des affaires de vol en France et ce, en partenariat avec les forces de l’ordre, le groupe Traqueur vient de sortir son nouvel observatoire des grandes tendances en matière de vol de véhicules dans l’Hexagone. Après avoir traité depuis le départ près de 8.000 affaires de vols, soit 150 millions d’euros en valeur d’achat de véhicules retrouvés, le groupe a traité 800 vols en 2016. Lesquels ont permis de tirer certaines observations sur les grandes tendances en matière de vol. « Nous équipons un parc de près de 300.000 véhicules en solutions après-vol Traqueur. Notre leadership sur ce marché nous permet de disposer de données significatives et représentatives sur les méthodes de vols, les parcours des véhicules volés, le palmarès des véhicules volés, ou encore les zones géographiques les plus touchées par ces délits, explique Luc Chambon, directeur de l’innovation du groupe Traqueur. C’est ainsi que cette année, nous mettons en évidence deux tendances nouvelles sur le marché des vols de véhicules. »

Les voleurs cachent leur larcin sous terre
Tout d’abord, le modus operandi favori des voleurs de véhicules reste le Mouse Jacking ou vol par voies électroniques qui continue à représenter 68% des cas. Mais une fois le véhicule substitué, c’est la méthode d’entreposage du larcin qui change. Normalement, lorsqu’un véhicule est volé, il est laissé sur un parking ou sur la voie publique quelques jours. On dit qu’il « sèche ». Ce délai d’attente permet aux voleurs de savoir si le véhicule a été ou non équipé d’un système après-vol. Passé ce délai, ils peuvent donc le récupérer en toute confiance afin de le revendre entier (pour les véhicules récents) ou bien le démonter pour monnayer les pièces détachées.
Or, les choses ont changé. Ainsi Traqueur a-t-il pu constater que, sur l’ensemble de son parc, 16% des véhicules qui ont été volés sont retrouvés sur des zones couvertes, voire souterraines. Le plus souvent dans les sous-sols d’un bâtiment ou dans des conteneurs métalliques. Un chiffre en hausse de près de 40% par rapport à 2015. Il en va de même pour les 2 roues (+21 % par rapport à 2015). « En quelques années, la délinquance s’est adaptée au développement de l’électronique dans les véhicules. Aujourd’hui, elle s’adapte aux technologies après-vol en enfouissant le véhicule à couvert ou en sous-sol », poursuit Luc Chambon. Ce qui les rend indétectables aux équipements de tracking basés sur des technologies GPRS – contrairement aux technologies de radiofréquence.

Les vols par abus de confiance des automobilistes en augmentation
Avec l’uberisation des véhicules et plus généralement l’emballement des utilisateurs pour les nouveaux modes de déplacements (location entre particuliers, co-voiturage, auto-partage), ce sont les voleurs qui se frottent les mains. En effet, ces nouvelles méthodes de consommation de l’automobile recèlent de nombreuses failles de sécurité qui leur permettent de procéder aux vols par abus de confiance. En forte augmentation depuis 2015, ce mode opératoire représente aujourd’hui 15% des vols de véhicules du parc du groupe. Seul le secteur des 2 roues reste à l’abri de ce mode opératoire, subissant plutôt la prédominance du vol par enlèvement, une méthode plus discrète et plus facile à mettre en œuvre.

Les véhicules les plus ciblés
Évidemment, les modèles haut de gamme restent en première place. Toutefois, avec la hausse des vols par abus de confiance, les modèles de milieu de gamme et des marques généralistes tels que la 308 et la 508 sont aussi de plus en plus touchés. « La fréquence de vol des véhicules est corrélée à son âge et décroît fortement après sa première année. Plus un véhicule est neuf, plus le risque de vol est élevé. Ce qui n’est pas le cas pour les deux roues dont la fréquence de vol ne décroît fortement qu’après sa troisième année », précise Luc Chambon. Du côté des 2 roues, de nouveaux modèles font leur entrée dans le palmarès. D’après les chiffres de l’Observatoire des 2 roues en 2015, 95 % des propriétaires utilisent un antivol et seuls 6% utilisent un système de tracking après-vol, même si 20% d’entre eux estiment cette protection comme la plus efficace. « En France, 71% des deux-roues non équipés ne sont jamais retrouvés. Sur notre parc de deux-roues équipés, près de 85 % des deux roues retrouvés le sont en moins de 4 jours (70 % en moins de 24 heures) », déclare l’expert.

Cartographie des vols
C’est bel et bien en Ile-de-France que le groupe a enregistré la plus haute progression du nombre de véhicules légers et de deux roues protégées volés, avec une augmentation de 4,5%. Autre région à enregistrer une progression de ses vols, le Languedoc Roussillon avec +1 %, continue de figurer parmi les régions les plus concernées par les vols. De l’autre côté du spectre, les meilleures élèves sont les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, Rhône-Alpes et Hauts-de-France avec une baisse des vols respectivement de -1,5%, de -2% et de -1%.

Ségolène Kahn

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