Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Risques industriels et environnementaux

Le plan national canicule 2016 : le niveau 3 atteint dans 43 départements

Mis en place jusqu'au 31 août, le plan canicule est activé. 43 des 96 départements français sont maintenant placés en vigilance orange. 6 départements du nord-est de la France s'ajoutent aux 37 déjà en alerte. La zone concernée couvre une large bande, allant des Landes, dans le Sud-Ouest, à la frontière belge. A présent les températures reviennent dans les normales saisonnières.

Météo-France a placé jeudi dernier 6 départements du nord-est de la France en vigilance orange. Les départements concernés sont : l’Aisne, l’Allier, les Ardennes, l’Aube, la Charente, le Cher, la Côte-d’Or, la Creuse, l’Eure-et-Loir, la Gironde, l’Indre, l’Indre-et-Loire, le Jura, les Landes, le Loir-et-Cher, la Loire, le Loiret, le Lot, la Marne, la Haute-Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, la Moselle, la Nièvre, le Nord, le Pas-de-Calais, le Puy-de-Dôme, le Rhône, la Saône-et-Loire, la Haute-Saône, Paris, la Seine-et-Marne, les Yvelines, la Vienne, la Haute-Vienne, les Vosges, l’Yonne, le Territoire de Belfort, l’Essonne, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et enfin le Val-d’Oise.

Jusqu’au week-end
L’épisode de canicule « durera jusqu’au week-end », prévient Météo France. Ce jeudi après-midi, les maximales doivent atteindre jusqu’à 39 degrés par endroits. Les températures devraient baisser vendredi après-midi dans l’Ouest du pays et rester stationnaires ou augmenter dans l’Est, avec encore 35 à 37 degrés. Il faudra attendre dimanche pour qu’une « baisse notable des températures » s’amorce. Dans ces zones, les préfets peuvent choisir, en fonction de l’évaluation de la situation locale, de déclencher ou non le troisième niveau du plan canicule mis en place depuis le 1er juin 2016. À ce stade, des actions de prévention et de gestion peuvent être prises par les services publics et les acteurs territoriaux de façon adaptée à l’intensité et à la durée du phénomène : actions de communication visant à rappeler les mesures préventives à respecter (hydratation, mise à l’abri de la chaleur …), déclenchement des « plans bleus » dans les établissements accueillant des personnes âgées ou handicapées, mobilisation de la permanence des urgences et des soins ambulatoires, des Services de soins infirmiers à domicile (SSIAD), et des Services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD). Les mairies peuvent également prendre de dispositions notamment pour répertorier les personnes âgées et handicapées isolées mais aussi définir des mesures pour les personnes sans abri, etc.

Le service « canicule info service » au 0800.06.66.66
Il faut savoir que, chaque année, le plan national canicule est automatiquement déclenché. Il se compose de quatre échelons qui sont activés ou non en fonction des conditions climatiques. Le niveau 1 dit « veille saisonnière » répond au niveau de vigilance verte sur la carte de vigilance de Météo-France. Il est activé tous les ans entre le 1er juin et le 31 août. Pendant toute cette période, la plate-forme téléphonique « canicule info service » est accessible au 0800.06.66.66. Le niveau 2 « avertissement chaleur » (jaune la carte de vigilance de Météo-France) doit permettre aux différents services de se préparer à une éventuelle canicule. À partir du niveau 3, le plan passe à « l’alerte canicule », déclenchée par les préfets de départements, en lien avec les Agences régionales de santé (ARS), sur la base du passage en vigilance orange canicule dans la carte de vigilance de Météo-France. Quant au niveau 4 (rouge), il correspond à une canicule avérée exceptionnelle, très intense et durable, avec apparition d’effets collatéraux dans différents secteurs : sécheresse, approvisionnement en eau potable, saturation des hôpitaux ou des pompes funèbres, panne d’électricité, feux de forêts, nécessité d’aménagement du temps de travail ou d’arrêt de certaines activités… Cette situation nécessite la mise en œuvre de mesures exceptionnelles. A partir de ce dimanche, les températures sont revenues au normales saisonnières.

Erick Haehnsen

Conséquences possibles de la canicule de niveau  »Orange »
Selon le site de Météo France, chacun d’entre nous est menacé, même les sujets en bonne santé. Le danger est plus grand pour les personnes âgées, les personnes atteintes de maladie chronique ou de troubles de la santé mentale, les personnes qui prennent régulièrement des médicaments, et les personnes isolées. Chez les sportifs et les personnes qui travaillent dehors, attention à la déshydratation et au coup de chaleur. Veillez aussi sur les enfants. Les symptômes d’un coup de chaleur sont : une fièvre supérieure à 40°C, une peau chaude, rouge et sèche, des maux de tête, des nausées, une somnolence, une soif intense, une confusion, des convulsions et une perte de connaissance.

Comment se comporter ?
En cas de malaise ou de troubles du comportement, appelez un médecin. Si vous avez besoin d’aide, appelez la mairie. Si vous avez des personnes âgées, souffrant de maladies chroniques ou isolées dans votre entourage, prenez de leurs nouvelles ou rendez leur visite deux fois par jour. Accompagnez les dans un endroit frais. Pendant la journée, fermez volets, rideaux et fenêtres. Aérez la nuit. Utilisez ventilateur et/ou climatisation si vous en disposez. Sinon essayez de vous rendre dans un endroit frais ou climatisé (grandes surfaces, cinémas…) deux à trois heures par jour. Mouillez vous le corps plusieurs fois par jour à l’aide d’un brumisateur, d’un gant de toilette ou en prenant des douches ou des bains. Adultes et enfants : buvez beaucoup d’eau, personnes âgées : buvez 1,5 l d’eau par jour et mangez normalement. Ne sortez pas aux heures les plus chaudes (11h-21h). Si vous devez sortir portez un chapeau et des vêtements légers. Limitez vos activités physiques. Pour en savoir plus, consultez le site http://www.sante.gouv.fr/.
Situations à risques
Dans le cas des lieux de travail à l’extérieur, dès que la température ambiante (à l’ombre) dépasse 30 °C, sont à proscrire les travaux en plein soleil, à proximité d’une source de chaleur (notamment sur des surfaces réverbérant la chaleur comme les toitures par exemple), le port de vêtements de protection empêchant l’évaporation de la sueur… Le BTP, les travaux forestiers, les travaux agricoles sont des secteurs particulièrement concernés. Autre situation à risque : peu de circulation d’air, de la pollution atmosphérique, un taux d’humidité trop fort. On retrouve ces problématiques dans les lieux de travail fermés. Le confort thermique est important pour le bien-être du travailleur et sa productivité : il dépend de la température, de l’humidité et des mouvements d’air, qui doivent se situer à l’intérieur de limites déterminant la « zone de confort ». Un écart par rapport à la zone de confort peut être une source de stress et affecter le rendement et la sécurité. Avec des mouvements d’air quasi absents et une humidité relative autour de 50% dans les lieux de travail fermés, la température ambiante est le facteur de confort thermique le plus critique, avec des préférences qui varient beaucoup d’un individu à l’autre. On recommande généralement de maintenir la température des bureaux entre 21°C et 23°C, un peu plus basse dans les ateliers ou les travailleurs ne sont pas immobiles. Au-delà de 25°C, l’inconfort se fait ressentir avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur la productivité, la vigilance et donc la sécurité.
Les principaux effets de la canicule sur la santé des travailleurs
– Insolation, due à l’action prolongée du rayonnement solaire sur la tête : impression de malaise général avec céphalées, nausées, somnolence, fièvre ou perte de connaissance, érythème solaire, raideur de la nuque, oppression thoracique, bourdonnements d’oreille …
– Crampes : spasmes douloureux après à un effort intense, après transpiration, suite à une perte électrolytique de sels minéraux (déficit ionique). Les crampes de chaleur peuvent être vraiment intenses aux mains, aux pieds ou aux mollets avec des muscles durs et tendus.
– Epuisement, qui survient après plusieurs jours de chaleur avec transpiration abondante (perte d’eau et de sel, aboutissant à une déshydratation) : étourdissements, faiblesse, nausées, tachycardie, hypotension, avec sa manifestation extrême, la syncope de chaleur : celle-ci survient généralement lors de l’arrêt de l’activité, après un effort physique intense à la chaleur ; elle se traduit par une perte de connaissance soudaine et brève, conséquence de la mise en jeu excessive de la dilatation des vaisseaux cutanés avec chute de la tension artérielle et réduction de l’irrigation sanguine du cerveau.
– Coup de chaleur, rare mais qui est une urgence vitale : le corps n’arrive plus à réguler la température. L’hyperthermie qui en résulte aboutit à une élévation locale ou générale de la température du corps au-dessus de 38°C. et peut dépasser 40°C.
La peau est rouge, sèche et chaude, troubles ou perte de conscience, quelquefois convulsions, hypotension, pouls rapide, pupilles dilatées. Décès possible par défaillance de la thermorégulation.
– effets psychologiques : baisse de vigilance et de précision, diminution des capacités de réaction, irritabilité, agressivité.
Réglementation : soigner le DUS
L’employeur est soumis à des obligations légales, bien qu’aucune indication de température ne soit donnée dans le Code du Travail. Les employeurs doivent, dans le cadre de l’évaluation des risques, dont les conditions de température, évaluer le risque lié aux fortes chaleurs et mettre en oeuvre les moyens de le prévenir dans le cadre d’un plan d’action. La transcription des résultats de cette évaluation doit se faire dans le Document Unique de Sécurité. A côté de cela,
l’article R4225-2 du code du travail indique que l’employeur doit mettre de l’eau potable fraîche à la disposition des salariés.  Sur les chantiers du BTP, l’employeur est tenu de mettre à la disposition des travailleurs 3 litres d’eau au moins par jour et par travailleur (article R. 4534-143 du Code du travail) et prévoir des zones d’ombre ou des abris pour l’extérieur ou des aires climatisées. Enfin, l’employeur doit aussi procéder au renouvellement de l’air des locaux de travail fermés pour permettre d’éviter l’élévation exagérée de la température (article R4222-1 du code du travail) et aménager des locaux de travail extérieurs de manière à assurer, dans la mesure du possible, la protection des travailleurs contre les conditions atmosphériques (article R. 4225-1).

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