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Risques industriels et environnementaux

Le français IcoHup démocratise les détecteurs de polluants radioactifs

Cette startup créée par un jeune docteur en physique livrera cet été les premiers détecteurs connectés et à bas coût pour identifier le radon, cesium, uranium et autres polluants radioactifs. Ces appareils fonctionnent de concert avec une application mobile qui délivrera des conseils à ses utilisateurs.

L’environnement de travail de vos salariés est-il pollué par des substances radioactives ? La question mérite d’être posée sachant que certains polluants d’origine naturelle, industrielle ou médicale peuvent être présents à des niveaux élevés dans les sols et dans les bâtiments. C’est notamment le cas du césium, de l’uranium et du radon. Ce dernier est un gaz naturel radioactif reconnu cancérogène certain pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC ) et il s’agit du second facteur de risque de cancer du poumon. Entre 2,2% et 12,4 % des cancers du poumon (chez les fumeurs et les non-fumeurs) lui seraient attribuables. Selon les départements, la présence de cet isotope radioactif peut être de quelques becquerels par mètre-cube (Bq.m-3) à plusieurs milliers de becquerels par mètre-cube. Les moyennes par département vont de 22 Bq.m-3 (Paris) à 264 Bq.m-3 (Lozère) selon l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). « Le radon est aussi présent dans les départements bretons, en Corse sud, Ariège, et Alsace », soulève Gaël Patton, dirigeant de l’entreprise IcoHup.

Quelques centaines d’euros
Pour aider les professionnels et les particuliers à détecter la présence de radon, uranium, césium et autres polluants radioactifs, cette startup a développé un détecteur portable, connecté et low cost. Destiné aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels, l’appareil offre des performances techniques comparables aux équipements de laboratoire mais à un prix beaucoup plus accessible « Notre détecteur est vendu quelques centaines d’euros contre une quinzaine de milliers d’euros pour les appareils professionnels », indique Gaël Patton, le président de l’entreprise basée à Limoges (Haute-Vienne). Ce jeune dirigeant docteur en physique de l’université Claude Bernard Lyon 1 a créé l’an dernier IcoHup avec l’ambition de créer des instruments de mesure de pollution à la fois très performants et à bas coûts. Son équipe compte notamment un docteur en physique et un ingénieur en mathématique qui a développé les algorithmes capables de traiter les données issues du détecteur.

L’appareil fonctionne de concert avec les smartphones Android
Son produit baptisé « Rium » recèle dans son boîtier en bois un détecteur de radioactivité très haute performance. Ce dernier fonctionne de concert avec une application mobile tournant sur smartphone Android, et ce, même en l’absence de réseau mobile puisqu’il se connecte par Bluetooth au terminal mobile. « Notre détecteur utilise la puissance de calcul du smartphone afin de mesurer et identifier en temps réel le spectre des particules et en déduire la nature et l’origine », fait valoir Gaël Patton. Deux ans ont été nécessaires pour développer cet instrument financé sur fonds propres et grâce à une bourse French Tech.

L’application mobile délivre des conseils pour réduire la présence de polluants
 « Rium intéresse le grand public et les professionnels situés en zone contaminée par le radon ou le césium mais aussi les hôpitaux et les établissements industriels et les sites militaires où sont stockés des déchets radioactifs », poursuit le dirigeant. Ce dernier partage les données sur un serveur qui génère des cartes de radioactivité collaboratives de manière à ce que les utilisateurs puissent les enrichir et croiser les mesures. En outre, grâce à leur application mobile, ces derniers peuvent bénéficier de conseils pour savoir comment agir en fonction de la pollution. Les premiers appareils prévendus sur Indiegogo devraient être livrés dès cet été.

Eliane Kan

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