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Sûreté et sécurité

Le drone solaire le plus léger au monde s'élance dans les airs

Dédié à la surveillance des zones sensibles, ce drone d'un poids de 3kg, est capable de voler huit heures d'affilée en puisant son énergie essentiellement dans les rayons du soleil.

C’est une véritable révolution dans le marché foisonnant des drones : la start-up toulousaine Sunbirds vient de lancer le premier engin volant solaire capable de voler pendant huit heures d’affilée, comme elle l’avait annoncé il y a un an. Pour rendre ce drone commercialisable, il aura fallu quatre ans de recherche en partenariat avec la société d’accélération technologique CEA Tech. Baptisé SB4-Phoenix, ce drone est dédié à la surveillance des zones sensibles telles que les sites industriels, les grandes infrastructures (lignes électriques, grands ouvrages…), l’agriculture de précision (zonage de maladies, évaluation des besoins en nutriments par parcelle…) ou encore à l’observation des espèces animales et végétales en voie de disparition au sein de parcs naturels.

3 kg et 3 m d’envergure
 
Première particularité de ce drone, il faut le lancer à la main ! L’énergie solaire se chargeant de la propulsion pour que l’engin entre en vitesse croisière. Ensuite, cet aéronef sera capable de voler durant huit heures, contrairement à la plupart des engins volant sur le marché civil, dont la capacité de vol n’excède pas les trois heures, réapprovisionnement exclu. Pour cela, le SB4-Phoenix a été conçu de sorte à être le plus léger possible (3 kg seulement ), tout en disposant d’ailes les plus étendues possibles (3 m d’envergure). Et c’est sans compter la quarantaine de cellules solaires intégrées à sa voilure afin que le drone puisse se recharger automatiquement et en temps réel grâce aux rayons solaires.

Quand l’innovation rencontre l’industrie
 
Les démarches qui ont été entreprises afin de rendre cet aéronef industrialisable et commercialisable sont un bel exemple de réussite technologique et financière. Toute start-up qui se respecte attestera de la difficulté à financer et commercialiser une innovation. Du côté de la start-up toulousaine, la route a été longue (quatre ans) mais pas tant que ça. Tout d’abord, elle a remporté de nombreux financements pour sa première phase de R&D. A commencer par le programme Cap’Tronic, porté par l’association Jessica France et soutenu par le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie. Ce programme a pour objectif d’aider les PME françaises à améliorer leur compétitivité grâce à l’intégration de solutions électroniques et de logiciels embarqués dans leurs produits. Ajoutons à cela la bourse French Tech qui, initiée par la banque d’investissement Bpifrance, prodigue des financements à hauteur de 30.000 euros (pour les plus chanceux) à destination des entrepreneurs en phase de création d’entreprise innovante et à fort potentiel de croissance. Enfin, la start-up a intégré le programme d’incubation ESA BIC Sud France de l’Agence spatiale européenne.
En ce qui concerne la phase d’incubation, la start-up s’est fait remarquer par la société d’accélération technologique CEA Tech. Laquelle est chargée d’accompagner les entreprises innovantes dans l’industrialisation de leurs innovations. Ensuite, le Liten, l’institut du CEA Tech spécialisé dans les technologies de l’énergie, s’est chargé d’apporter ses compétences à la start-up afin de rendre l’aile de l’aéronef à la fois légère, solide et à haut rendement solaire. « Le large spectre des technologies de CEA Tech nous donne des perspectives de développement variées pour les futures générations de nos drones », estime Laurent Rivière, co-fondateur et président de Sunbirds. Lequel ambitionne, pour l’avenir, d’étendre son réseau de distribution en Europe, en Afrique, ainsi qu’en Amérique Latine. La commercialisation du drone étant prévue pour 2020 pour un prix variant entre 25.000 et 40.000 euros l’unité.

Ségolène Kahn

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