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Risques industriels et environnementaux

Le ballon en hélium d’Eonef vole aux secours de l'urgence humanitaire

Cette startup propose une plate-forme aérienne qui embarque une antenne et d'autres capteurs pour créer un réseau de communication et contribuer à la coordination les secours en cas de catastrophe naturelle.

Les créateurs d'Eonef avec la maquette du ballon

Ces deux designers industriels ont bénéficié notamment d’un appui de la BPI pour financer le développement de leur ballon. © Eonef

Avec le réchauffement climatique, le nombre de catastrophes naturelles ne cesse d’augmenter. Depuis ces 20 dernières années, on compte une catastrophe naturelle par jour. Laquelle se manifeste par des inondations, tempêtes, tornades et tsunamis. Sans compter les séismes. Lesquels peuvent être liés à la vitesse de rotation de la terre mais aussi à la fonte des calottes glaciaires qui ont pour effet de modifier les tensions au sein de la croûte terrestre.

Ces catastrophes naturelles ont un impact sur les populations auxquelles il faut porter secours. L’urgence étant de rétablir les communications de sorte à coordonner les secours venant de la route, des voies aériennes, maritimes ou fluviales. Un besoin bien compris par la startup Eonef. Créée en 2016 par deux designers français, en l’occurrence Julie Dautel, directrice marketing et relation clients, et Cédric Tomissi, directeur R&D et technique, l’entreprise de 5 personnes a conçu et développé un ballon captif à l’hélium relié au sol par un câble de 150 mètres relié à un treuil.

Meilleure coordination des secours

Déployable en moins d’une demi-heure par une personne seule, ce ballon est doté d’une antenne télécoms mais aussi de caméras et autres capteurs de surveillance. De quoi intéresser notamment les organismes chargés d’intervenir auprès des populations lors de catastrophes naturelles. En s’affranchissant des contraintes de relief et de distance, cet aérostat favorise la réception du signal télécoms et couvre une large zone. « Le déploiement de notre ballon permet de sécuriser la zone sinistrée et de mieux coordonner les efforts au sol », résume Julie Dautel qui travaille avec Hand (Hackers Against Natural Disasters), un organisme spécialisé en télécommunications pour la gestion de crise. Avec Cédric Tomissi, ils ont tous deux testé l’intérêt de cette plateforme aérienne sur le site de l’Hermitage situé dans l’Oise. Ce laboratoire d’innovation installé sur 30 hectares accompagne des projets et des entreprises sociales. L’expérimentation menée cette année a mis en évidence l’intérêt de l’aérostat d’Eonef pour créer un réseau local WiFi et mettre en place une liaison radio longue portée. Le ballon a fait l’objet d’autres expérimentations. Notamment à la Réunion où il s’agissait de suivre le déplacement de rapaces porteurs d’émetteurs. D’autres Proof Of Concept (POC) sont prévues au Maroc et en Australie où il s’agira de suivre de petits manifères protégés.

D’autres applications sont visées

Transportable par camion, le ballon captif à l’hélium emporte un chargement de deux kilos jusqu’à une hauteur de 150 mètres. Il peut rester en l’air pendant plusieurs semaines grâce à des panneaux photovoltaïques ultra-légers couplés à une batterie. Piloté par un système de gestion d’énergie, ce dispositif de production d’électricité délivre 200 W. « Notre ballon vise d’autres applications que les catastrophes et les missions scientifiques. Il intéresse aussi le secteur de l’événementiel et la sécurité-sûreté des sites contre les intrusions », indique la directrice marketing. L’entreprise, qui a déjà  levé un demi million d’euros, est en quête de nouveaux financements pour poursuivre ses recherches. Dans cette perspective, elle a posté le projet Eonef sur le site de Crowdfunding Sowefund. Sur les 250 000 euros recherchés, 70 % du montant sont déjà sécurisés.

Eliane Kan

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