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Aujourd'hui et demain

Santé et qualité de vie au travail

Lancement de la 8ème édition de la Semaine de la santé auditive au travail 2023

1 000 surdités professionnelles par an sont déclarées et 30 % des interviewés souffrent d’acouphènes. La problématique auditive un enjeu majeur de la santé au travail. En témoigne le nouveau baromètre Ifop-JNA, publié à l’occasion de la 8ème Semaine de la santé auditive au travail.

A l’occasion de la 8ème Semaine de la santé auditive au travail (SSAT) du 16 au 21 octobre 2023, l’association JNA tire la sonnette d’alarme. D’autant que les résultats du nouveau baromètre Ifop-JNA, réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1 103 actifs en poste de travail, viennent illustrer cette alerte en rebattant les cartes des idées reçues. Avec 1 000 surdités professionnelles déclarées par an, 30 % des interviewés déclarent des acouphènes et 33 % font un lien avec leurs acouphènes. C’est clair, la problématique auditive un enjeu majeur de la santé au travail.

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1 000 surdités professionnelles déclarées par an. © JNA

Même les télétravailleurs sont concernés

Près de la moitié des actifs en poste (45 %) déclarent que le bruit au travail a au moins une répercussion pour leurs oreilles sur leur quotidien. Cette proportion est majoritaire chez les moins de 35 ans (52 %). 33 % des actifs déclarent des gênes de compréhension de la parole et 30 % des sifflements ou bourdonnements en raison des expositions sonores. Les télétravailleurs sont aussi concernés par ces effets auditifs.

Solutions insuffisantes

60 % et 50 % des interviewés mentionnent de la « fatigue, de la lassitude et de l’irritabilité » ainsi que du stress en raison des expositions sonores au travail. La souffrance psychologique induite concerne 31 % des actifs dont 61 % de ceux souvent gênés par le bruit au travail. Incompréhension avec le management, tensions et agressivité au sein des équipes en seraient une résultante. Parmi les 52 % des actifs en poste de travail déclarant vivre une gêne du bruit, 50 % d’entre se sentent impactés dans leur vie privée. Les moins de 35 ans l’expriment le plus fortement (+13 points). Quant aux solutions proposées par l’employeur, elles sont jugées insuffisantes. En outre, si elles semblent progresser dans les secteurs de l’industrie et du BTP, leur mise en place demeure largement minoritaire.

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La souffrance psychologique induite par le bruit concerne 31 % des actifs. © JNA

Des situations contrastées

Reste qu’à titre individuels, les salariés sont pourtant prêts à se mobiliser aux côtés de l’employeur pour améliorer cette situation. Or le baromètre constate que 29 % des actifs passent « sous les radars ». D’ailleurs, 9 % d’entre eux se déclarent peu gênés par le bruit malgré une forte exposition. Ce taux monte à 18 % chez les 18-24 ans, témoin d’une insuffisante prise au sérieux de la nuisance sonore par cette génération. A contrario, 20 % sont peu exposés mais malgré tout gênés, indiquant une possible minimisation de cette nuisance par l’employeur. De même, 26 % des salariés qui télétravaillent 2 à 3 jours semaine sont gênés par le bruit malgré une faible exposition. Ce constat peut être interprété comme une difficulté à devoir alterner entre des environnements sonores différents et un risque que cette perception passe inaperçue pour les employeurs. A cet égard, les conditions de télétravail varient d’un salarié à l’autre et certains peuvent se retrouver chez eux avec un nouvel environnement bruyant, véritable angle mort s’il n’est pas remonté à l’employeur.

Erick Haehnsen

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