Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Risques industriels et environnementaux

La balise Monalitag protège Picasso et Cézanne

Les œuvres d’art sont une cible de choix pour les voleurs, encore plus lorsqu’il s’agit d’artistes aussi célèbres que Cézanne et Picasso. Pour assurer une protection efficace des chefs d’œuvres exposés à Aix, c’est la solution Monalitag d’Editag qui a été retenue.

Le deux cent millième visiteur de l’exposition Picasso Cézanne d’Aix-en-Provence n’en aura rien su en franchissant le portique du musée Granet le 12 août dernier, mais la centaine d’œuvres majeures des deux artistes sont protégées par Monalitag, un système de sécurité invisible. Le transmetteur radiofréquence électronique ou « tag » qui équipe chacune des œuvres présentées au public les met toutes en réseau. « Le personnel de la sécurité du musée peut d’un simple coup d’œil sur un tableau synoptique, se rendre compte du moindre mouvement suspect de l’œuvre elle-même », confirme Patrick Munoz, responsable sécurité du musée (cf. encadré ci-dessous).

Fourni par une jeune société du pays d’Aix, Editag, spécialisée dans les systèmes RFID, le dispositif Monalitag Server qui équipe les œuvres exposées permet schématiquement de mettre la surveillance de chaque œuvre en réseau via un ingénieux système communicant entre des balises RFID et un serveur local. La solution complète par une double sécurité la présence humaine dans les musées et les systèmes d’accrochage spéciaux : sécurité de l’œuvre elle-même, dont aucun mouvement ne passera inaperçu, et sécurité des équipes de surveillance, assurées de ne pas avoir à gérer de fausses alertes.

Protéger un nombre illimité d’objets

Le système Monalitag dans sa version maximale, Monalitag Server, permet de veiller sur un nombre illimité d’objets de valeur grâce à son intelligence et à sa mise en réseau. Il est configurable en fonction de l’exposition à protéger, et donc particulièrement adapté aux expositions temporaires. Le système se décline également en versions adaptées à d’autres situations. Monalitag Remote, qui s’affranchit de tout câblage, permet ainsi de se jouer des fortes contraintes d’un bâtiment classé, donc intouchable et offre des fonctionnalités avancées de supervisions sans aucun logiciel à installer localement, mais à l’aide d’une simple connexion Internet fixe ou mobile. Quant à la version Monalitag Standalone, qui ne recourt pas à un serveur, elle permet de protéger dans les mêmes conditions de fiabilité, un nombre plus restreint d’œuvres ou d’objets de valeur, comme les tableaux d’une église. C’est pourquoi le Conseil Général de la Creuse, la Direction Régionale de l’Action Culturelle, la Gendarmerie et les communes de ce département ont intégré Monalitag Standalone dans une opération pilote de protection des œuvres contenues dans les églises. Le système Monalitag est fiable et souple. Il protège les biens même durant la désactivation des systèmes anti-intrusion, lors de l’accueil du public. Il est aussi le seul outil français efficace dans cette catégorie, testé et agréé par la Réunion des Musées Nationaux (RMN) et les compagnies d’assurances, qui ont permis à l’Exposition aixoise Cézanne Picasso d’obtenir la garantie gouvernementale de l’état.

Deux questions à Patrick Munoz, responsable de la sécurité du Musée Granet

Pour quelles raisons, l’exposition Picasso Cézanne a-t-elle eu besoin d’un système de protection des œuvres d’art comme Monalitag ?

Patrick Munoz : « Pour deux raisons essentiellement : le besoin de compléter les systèmes de protection existants et pour l’obtention de la garantie gouvernementale d’état. Les systèmes de radio protection comme Monalitag sont des solutions antivol pour les œuvres d’art nécessaires et pertinentes pour compléter le maillage des systèmes de protection d’un lieu d’exposition tel que le musée Granet. Systèmes qui reposent sur une présence humaine dans chaque salle, sur les fixations mécaniques sécurisées des œuvres et sur de la vidéosurveillance complétée par un transmetteur radiofréquence électronique (RFID) ou tag qui protège chaque œuvre. Chaque tag est répertorié et localisé sur un synoptique, il communique en permanence avec une balise – en l’occurrence la MBOX – qui transmet l’information ou l’incident en temps réel au serveur informatique distant. Toute transmission d’un incident est complétée par une alarme sonore ou visuelle. De plus, ce système de transmetteur électronique RFID est fortement recommandé par les assureurs des prêteurs des œuvres et l’Etat français qui dans le cadre de la garantie gouvernementale d’état couvre une partie du risque vol incendie. Garantie qui a été accordée à l’exposition Picasso Cézanne 2009 suite aux diagnostics effectués par le groupe Axa *. »

 

Après plusieurs mois d’exploitation, quel bilan dressez-vous de l’utilisation du système Monalitag ?

P. M. : « À ce jour, on peut dresser un bilan très positif de Monalitag. Le produit proposé correspond à nos attentes. Son fonctionnement est satisfaisant : pas de fausses alarmes intempestives, les informations remontées sont pertinentes et permettent aux opérateurs de prendre les décisions adéquates. La prise en main et le temps d’appropriation sont de quelques heures seulement. L’utilisation du système par les opérateurs est très simple. Une fois réalisée l’étude de couverture radio entre les tags placés derrière les tableaux et les quelques balises placées discrètement au sein de la zone d’exposition, une grosse journée de saisie est nécessaire pour l’enregistrement des données les localisant sur un synoptique dans le système informatique. En fait, le plus long, c’est de placer les tags derrière les tableaux ».

* Axa dont le siège social à Paris est également équipé de Monalitag.

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