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JO de Londres | Le DG de G4S reconnaît une « humiliante pagaille »

Ce qui devait être une vitrine exceptionnelle pour le groupe G4S se révèle être un véritable casse-tête et un fiasco pour certains observateurs. En effet, malgré les déclarations de son directeur-général, Nick Buckles, devant la commission des affaires intérieures de la Chambre des communes, la gestion de ce contrat d’un montant de 284 millions de livres (360 millions d'euros) par G4S suscite, Outre-manche, de nombreuses polémiques.

Ce qui devait être une vitrine exceptionnelle pour le groupe G4S se révèle être un véritable casse-tête et un fiasco pour certains observateurs. En effet, malgré les déclarations de son directeur-général, Nick Buckles, devant la commission des affaires intérieures de la Chambre des communes, la gestion de ce contrat d’un montant de 284 millions de livres (360 millions d’euros) par G4S suscite, Outre-manche, de nombreuses polémiques.

Ainsi, à quelques jours de l’ouverture des Jeux, le groupe semble loin d’être capable de fournir à l’organisation les 10 400 gardiens salariés promis, plus 3000 volontaires. A tel point que sur certains sites, ce sont actuellement des militaires en tenus de camouflage qui accueillent et filtrent les visiteurs. Les déclarations de Nick Buckles devant la Chambre des Communes n’ont d’ailleurs pas rassuré les autorités britanniques. En effet, comme le rapporte le Figaro dans un article publié le 18 juillet, le patron du géant de la sécurité privée a affirmé que si « 4200 [agents de sécurité] étaient à pied d’œuvre » et il n’était pas tout à fait sûr d’arriver à 7000 pour l’ouverture des Jeux ». Il a aussi reconnu devant la commission des affaires intérieures « l’humiliante pagaille provoquée par sa société qui ne parvient pas à remplir son contrat ».

La défaillance de G4S a donc contraint le gouvernement britannique à déployer 3500 soldats supplémentaires, en plus des 13 500 déjà prévus. Les effectifs de la police vont également être augmentés en conséquence, provenant de neuf forces sollicitées en renfort à travers le pays.

Comme le rapporte le Figaro, « depuis le début de la polémique sur les Jeux, G4S a perdu 15 % de sa valeur en Bourse et le contrat devrait lui coûter jusqu’à 50 millions de livres (63 millions d’euros) de pénalités. Sans parler de sa réputation ‘en lambeaux’, comme l’a reconnu son DG ». Qui pourrait bien être contraint, par ses actionnaires, de démissionner. Autre conséquence pour G4S : l’abandon de la candidature pour assurer la sécurité des prochains Jeux olympiques et Coupe du monde de football au Brésil.

D’une manière générale, cet échec remet en cause la tendance à la privatisation des missions de la police de plus en plus marquée dans certains pays. Et par voie de conséquence, des pertes de marchés pour les grands groupes de la sécurité privée comme G4S ou Serco.

Pourquoi ce fiasco ? Comme l’a reconnu Nick Buckles, G4S a dû faire « face à un problème de pénurie de main-d’œuvre » et ce malgré un chômage à 8 %. Pour ces missions temporaires, le groupe cherchait à recruter des chômeurs, des retraités ou des étudiants. Mais une rémunération faible (8,50 livres de l’heure, soit 10,80 euros) a découragé les personnes engagées qui souvent ne se sont pas présentées là où elles étaient attendues.

G4S et les JO de Londres en chiffres

> Montant du contrat des JO de LOndres : 284 millions de livres (360 millions d’euros)

> CA total du groupe : 7,5 milliards de livres (9,5 milliards d’euros)

> 650 000 employés dans le monde

> G4S gère des prisons, des centres de détention de demandeurs d’asile, des flottes de convoyeurs de fonds, assure des missions de gardiennage mais aussi assiste les militaires en Irak ou en Afghanistan. De plus en plus, il se voit confier en sous-traitance des activités habituellement dévolues à la police en Grande-Bretagne.

Source : Le Figaro du 18 juillet.

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