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Sûreté et sécurité

Japon : une caméra pour détecter les voleurs

NTT East et la startup Earth Eyes Corp ont mis au point un prototype de caméra de vidéosurveillance embarquant un algorithme d’apprentissage automatique capable de détecter, sans intervention humaine, les vols à l’étalage.

Détecter un voleur avant qu’il ne passe à l’acte… on y est presque ! En tous cas, NTT East, l’opérateur télécom courte distance filiale du géant nippon NTT, et la startup japonaise Earth Eyes Corp s’en approchent avec leur caméra AI Guardman. Les deux partenaires ont repris un algorithme Open Source d’intelligence artificielle d’apprentissage automatique développé par l’Université de Carnegie Mellon (Pennsylvanie) qui scanne les flux vidéo en direct et évalue les poses de tout corps visible. Ils l’ont intégré à leur caméra destinée aux commerçants japonais souhaitant identifier les voleurs potentiels à l’étalage.

Les tests révèlent une baisse de 40% des vols à l’étalage
En clair, ce système tente de faire correspondre la posture d’un voleur à un comportement « suspect » prédéfini. Si la caméra détecte un événement à notifier, elle alerte le commerçant via une application connectée. Précisons que la caméra AI Guardman est toujours en cours de développement et n’est pas encore prête à la commercialisation. Ce qui n’a pas empêché NTT East et Earth Eyes de faire une communication en juin dernier sur plusieurs tests effectués. Selon le site japonais IT Media, les vols à l’étalage auraient ainsi diminué de 40%. Mais aucune vérification indépendante n’a été réalisée. Un porte-parole de NTT East a, quant à lui, annoncé un prix initial à près de 2 150 dollars pour la caméra, auxquels il faudra ajouter un abonnement mensuel de 40 dollars pour les services Cloud. L’opérateur télécom espère vendre sa solution à 10 000 boutiques dans les trois prochaines années.

Des obstacles à surmonter
La surveillance automatisée a encore un long chemin à parcourir au pays du Soleil-Levant. En effet, certains obstacles restent à surmonter sur les terrains de la confidentialité, la précision et la discrimination. Notamment, il peut s’avérer difficile de distinguer une personne suspecte d’une personne simplement indécise, par exemple. Il y a également le risque que les données d’apprentissage soient biaisées à l’égard de certains groupes de population ou que la technologie puisse servir de prétexte à la discrimination. Sur ce point, NTT East nie que sa technologie puisse servir à pré-enregistrer des individus. En attendant, cette technologie pourrait déjà donner des idées aux forces de l’ordre de certains pays.

© Erick Haehnsen

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