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Santé et qualité de vie au travail

Harvard démontre l’impact de la pollution intérieure sur les fonctions cognitives

Une étude de Harvard a réussi à prouver les conséquences néfastes d’un air intérieur pollué sur les performances cognitives et donc sur la productivité des employés. De quoi encourager les entreprises à veiller à la qualité de l’air intérieur dans leur bureaux.

Une nouvelle étude de l’école de santé de Harvard T.H. Chan School of Public Health a établi une corrélation entre la qualité de l’air dans les bureaux et la fonction cognitive des travailleurs. L’étude internationale a révélé que les faibles taux de ventilation et les niveaux élevés de particules pourraient provoquer une diminution des performances lors des tests cognitifs.

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Les chercheurs ont installé des capteurs environnementaux dans les bureaux des sondés, en fonction des seuils, ces derniers étaient prévenus par une appli pour passer un test cognitif.
© Malachi Witt / Pixabay

Une enquête sur un an

Il faut savoir que la plupart des études sur la qualité de l’air sur les performances cognitives se concentrent sur la pollution atmosphérique et notamment aux particules fines. De fait, les études s’intéressant à la qualité de l’air intérieur sont plus rares. En ce qui concerne celle que Harvard a menée et publiée dans le magazine Environmental Research Letters, a conduit ses enquêteurs à interroger durant un an plus de 300 personnes dans six pays et 40 immeubles de bureaux.

Des tests cognitifs en fonction de la qualité de l’air

Concrètement, chaque personne sondée disposait d’un ensemble de capteurs environnementaux au sein de son espace de travail afin de suivre en temps réel les niveaux de particules fines comme le PM2,5, le CO2, la température et l’humidité. En cas de mesures de PM2,5 et de CO2 supérieures à certains seuils, une application prévenait le participant sur son smartphone, puis lui faisait passer deux courts tests cognitifs. 

L’effet Stroop

Parmi eux, le test des mots-couleurs se base sur l’effet Stroop, conçu pour mesurer l’attention et le contrôle inhibiteur. Lors de ce test, les chercheurs ont constaté une diminution de la précision à mesure que les niveaux de PM2,5 et de CO2 augmentaient.

Un impact désormais sans appel

« Les résultats montrent que les augmentations des niveaux de PM2,5 étaient associées à des réductions aiguës de la fonction cognitive », explique l’auteur principal Jose Guillermo Cedeño Laurent. « C’est la première fois que nous observons ces effets à court terme chez de jeunes adultes. L’étude a également confirmé l’impact négatif des faibles taux de ventilation sur la fonction cognitive. Dans l’ensemble, l’étude suggère qu’une mauvaise qualité de l’air intérieur affecte la santé et la productivité bien plus que ce que nous avions compris auparavant ». À méditer.

Ségolène Kahn

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