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Sûreté et sécurité

Groupama Stadium : moins d’une heure pour interpeller un fauteur de trouble

Grâce à 400 caméras de vidéosurveillance et au superviseur de Genetec, l’équipe de sécurité du stade parvient à reconstituer à la main le parcours complet du délinquant et à l’identifier.

16 mai 2018 : finale de football de l’UEFA Europa League. 25 et 26 mai : demi-finales de rugby du Top 14. 9 juin : match amical de football France-États-Unis. Juillet 2019 : demi-finales et finale de la Coupe du monde féminine de la FIFA… À l’approche de compétitions majeures, le Groupama Stadium, aussi nommé Grand Stade de Lyon, mise plus que jamais sur la sécurité. Troisième plus grand stade de France et vingt-septième en Europe, il est capable d’accueillir 59 186 spectateurs. Il comporte également 6 000 places VIP, 8 000 m² d’espaces réceptifs modulables pouvant accueillir des groupes de 10 à 1 000 personnes ainsi que 105 loges de 12 à 50 places, huit salons de réception et un auditorium de 300 places. Sans oublier, bien sûr, la Brasserie des Lumières de Paul Bocuse !

Une trentaine de grands événements par an
Opéré par OL Groupe (Olympique lyonnais), qui réalise un chiffre d’affaire de 250 millions d’euros avec 2 500 salariés, le Groupama Stadium a intégré la sécurité dès sa conception en 2008. Inauguré le 9 janvier 2016, il n’a cessé d’investir dans ce domaine afin de garantir le bon déroulement des 30 matchs et grands événements culturels qui y sont organisés chaque année. « Les 400 caméras de vidéosurveillance de chez Axis Communications et de chez Bosch Security que nous avons installées sont un point essentiel de la sécurité du stade, explique Xavier Pierrot, directeur du stade. Dès le premier match, nous avons expliqué aux spectateurs et supporters qu’ils étaient filmés et qu’ils pouvaient faire l’objet d’une interpellation avant d’être déférés devant un magistrat sur place. »

100 à 150 To de données par événement
Concrètement, grâce au superviseur Omnicast du canadien Genetec, dès lors qu’on repère un perturbateur dans la tribune (jet de fumigène ou d’objets divers…), les trois agents de sécurité présents devant les écrans du PC Manifestation sont en mesure de reconstituer à la main tout son parcours. Jusqu’au contrôle d’accès horodaté qui se fait en bipant le billet. Lequel ne peut être acheté qu’en donnant son identité – ou celle du revendeur que l’enquête judiciaire ne manquera pas d’interroger. On peut même remonter jusqu’à l’accès au tramway ou au navettes qui relient les 16 000 places de parking au stade. « Même si la personne revêt un masque ou une cagoule, à un moment donné, elle l’enlèvera. Par ailleurs, dans les tribunes, chaque personne est susceptible d’être filmée sous trois angles différents. Ce qui permet de la reconnaître », poursuit le directeur du stade. Quant aux images, soit 100 à 150 To de données pour un événement, elles sont conservées pendant 14 jours dans les centres de données du stade (répliqués dans des centres distants pour la sauvegarde) d’une capacité de 300 To chacun.

Retrouver un fauteur de trouble en moins d’une heure
Ainsi, lors du match de l’Europa League OL-CSKA Moscou du 15 mars dernier, des supporters, a priori des ultras lyonnais, ont-ils provoqué les forces de l’ordre sur une des rampes d’accès au stade, déclenchant de brèves mais intenses échauffourées. Résultat : huit blessés parmi les policiers, indique l’AFP. Juste avant le début du match, 100 à 150 supporters cagoulés s’en sont pris à un équipage de la BAC présent dans le cadre de la protection anti-terroriste, selon la police. Ils ont notamment lancé des projectiles et leur véhicule a été très endommagé, ce qui a nécessité l’intervention des CRS. « Il a fallu moins d’une heure pour interpeller le fauteur de trouble principal », résume Xavier Pierrot. Par la suite, en marge des quatre sociétés privées de sécurité (Byblos, Main Sécurité-Onet, Prosegur et Seris) en contrat pour la sécurité humaine, le stade a recouru pendant une semaine après le match à deux agents de sécurité de chez Fiducial pour identifier une dizaine de fauteurs de troubles. « Techniquement, ce travail pourrait être automatisé, souligne Guillaume Charon, directeur commercial pour la Belgique, la France, le Luxembourg et le Maghreb chez Genetec, mais la réglementation ne l’autorise pas encore en France. »

Erick Haehnsen

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