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Gants de protection : les fabricants rehaussent la technicité

Certains métiers impliquent que les salariés aient les mains exposées quotidiennement à des risques de choc, de coupure, de brûlure, etc. Pour mieux les protéger, les fabricants développent des solutions plus sûres et plus confortables.

Dans bon nombre de métiers, comme dans l’industrie, la chimie, l’énergie ou la construction, le port de gants s’impose. Et pour cause, 70% des salariés ayant subi des blessures aux mains ne portaient pas de gants au moment des faits. Parmi les principales raisons, les victimes invoquent l’insuffisance de protection, de Grip (adhérence) ou encore de durabilité, rapporte le fabricant d’équipements de protection individuels (EPI) Honeywell. Fort de ce constat, le géant des gants innove avec sa série Rig Dog. Une nouvelle collection ultra résistante à la coupure et dont le design inspiré de l’univers moto-cross lui vaut de nombreux prix, dont les Best 100/Good Design, Red Dot et iF Design Award 2019.

Niveau de coupure le plus élevé
La gamme Rig Dog s’adresse aux secteurs de l’industrie lourde comme celle du pétrole et du gaz, mais aussi la construction ou le ferroviaire. Elle se décline en quatre modèles : Xtrem pour la protection en milieu huileux, Cold Protect pour le froid, Waterproof pour l’eau, et Mud Grip pour le travail en milieu boueux. Normés ISO EN 388 et ISO 13 997 niveau F (le grade le plus élevé), ils ont notamment pour point commun de protéger les opérateurs contre les risques de coupures au niveau des paumes des mains. Et ce grâce à une structure multicouches associant de l’aramide, des fibres de verre et d’acier. Mais c’est pour la protection du dos de la main qu’ils se surpassent, plus particulièrement au niveau des jointures et l’extrémité des doigts.

Carapace pour protéger les jointures
En cas d’impact, les doigts sont protégés par une sorte de carapace composée de matériaux issu de la technologie CoreNest, brevetée par Honeywel. Il s’agit d’un thermoplastique renforcé d’une structure en nid d’abeille dont le design est conçu pour préserver la flexibilité et la dextérité des doigts. En outre, « la pince du pouce et de l’index est habillée en vert fluo, ce qui permet de communiquer visuellement entre opérateurs dans un environnement bruyant », rapporte Cécilia Chemin, en charge du marketing chez Honeywell Safety Products. En plus de la série Rig Dog, l’industriel propose une autre gamme de produits anti-coupure qui se démarque par un revêtement nitrile extrêmement fin améliorant la sensibilité et la dextérité des doigts.

Nitrile versus latex

Comparé au latex, qui a le défaut d’être associé à des risques d’allergie, le nitrile est habituellement un peu moins souple et élastique. « En revanche, il offre une meilleure résistance à l’abrasion, à la perforation ainsi qu’aux produits chimiques et pétroliers, tout en ayant une bonne adhérence, même sur des surfaces huileuses et graisseuses », fait remarquer François Moreau, assistant chef de produit chez Kraftworker.com. Ce site de e-commerce spécialisé dans les EPI vend depuis avril dernier des gants anti-coupure, dont le Flexycotton de Cofra. Recouvert de latex, ce gant permet de préserver une excellente dextérité (niveau 5 de la norme EN 420). Pour assurer un confort thermique agréable au porteur, il est équipé d’une doublure en gaze de coton élastique. Un matériau naturel qui s’autorégule en fonction de la température. « Ce produit intéresse notamment les opérateurs préparateurs de commande en logistique qui ont des colis ou de petits objets à manipuler », indique François Moreau.

Ce gant en latex comporte une doublure en coton pour assurer un bon confort thermique. © Cofra
Ce gant en latex comporte une doublure en coton pour assurer un bon confort thermique. © Cofra

Fraîcheur du bambou

Comme le coton, le bambou offre un bon confort thermique lors des périodes chaudes. D’ailleurs, ce matériau se retrouve dans le gant de protection chimique Uvex u-chem 3300 sur base nitrile. « Comme la doublure en fibre de bambou absorbe la transpiration, les utilisateurs supportent plus longtemps de porter le même gant et en changent moins souvent », estime Olivier Poisson, chef de produit gant chez Uvex. Ce gant s’adresse par exemple aux entreprises de nettoyage de fruits et légumes ou aux opérateurs travaillant dans les cabines de peinture. Le chef de produit d’Uvex constate chez les employeurs une plus grande considération des aspects sociétaux et environnementaux. « Ils se tournent davantage vers des produits ayant une durée de vie optimale tout en veillant à ce qu’ils confèrent une dextérité et un confort satisfaisants pour les utilisateurs. Des besoins auxquels répond la nouvelle gamme Athletic. Parmi les modèles qui la composent, l’Athletic D5 répond à la norme anticoupure de niveau 5. Il intègre en fait des fils d’acier et une enduction en Microfoam, à savoir une mousse en nitrile, et comporte un renfort au niveau de la pince du pouce et de l’index. En outre, il est compatible avec tous les écrans tactiles. De quoi intéresser notamment l’industrie du verre et de la construction.

Ce gant de protection chimique abrite une doublure en bambou. © Uvex
Ce gant de protection chimique abrite une doublure en bambou. © Uvex

Renfort en cuir collé

De son côté, le gant Blackstick+ fait partie des 30 nouveautés lancées en 2019 par le français Rostaing. Normé ISO 13997 de niveau F, ce nouvel EPI est conçu pour les métiers de ferrage, de la manipulation de tôles et de verre. La particularité du Blackstick+ réside dans sa pièce de renfort nichée dans la paume. En cuir façon velours, elle lui confère une grande résistance à la perforation tant au niveau de la paume que de la pince et des doigts. « Ce renfort est non pas cousu mais collé sur toute la paume, ce qui apporte plus de souplesse au gant tout en augmentant de 50% sa longévité », indique Romain Belony, en charge du marketing et de la communication chez Rostaing. Le modèle Blackstick+ est constitué d’une maille technique, le Zirnium. Quant à sa résistance à la chaleur, elle lui permet de supporter 100°C pendant 15 secondes minimum et jusqu’à 40 secondes maximum. En plus des gants anticoupure, la PME française conçoit et fabrique des gants pour les pompiers. A l’instar de l’Attack6Peo, qui montre une grande résistance à la chaleur grâce à un tissu en sorte de nid d’abeille dont les alvéoles se rétractent en cas de flash-over ou d’Embrasement généralisé éclair (EGE), de sorte à créer un effet airbag contre la chaleur.

Une pièce de cuir collée renforce la résistance de ce gant antiscoupure. © Rostaing
Une pièce de cuir collée renforce la résistance de ce gant antiscoupure. © Rostaing

Compatibilité gants et combinaisons

Enfin, la nouvelle gamme de gants de protection chimique Dupont Tychem, lancée par le groupe Dupont, répond aux besoins des opérateurs qui veulent une meilleure compatibilité entre combinaisons et gants, rapporte une étude menée par Dupont Personal Protection auprès de ses utilisateurs de vêtements de protection. De catégorie 3, la nouvelle gamme se compose de plusieurs modèles en PVC, nitrile, butyle, viton et néoprène. Ce dernier protège contre les acides, soudes, solvants, graisses et huiles. Parmi les différents modèles en néoprène, le NP570 offre une protection supplémentaire contre la coupure. Il est normé EN 388-2016 de niveau E, grâce à sa doublure en polyéthylène haute performance (HPE), indique Dupont. Pour aider ses utilisateurs à bien choisir leurs produits en fonction de leurs conditions de travail, le fabricant dispose de SafeSpec, un outil en ligne permettant de vérifier la compatibilité entre les gants et combinaisons de protection chimiques.

Eliane Kan

Les gants en néoprène résistent à de nombreux produits chimiques. © Dupont
Les gants en néoprène résistent à de nombreux produits chimiques. © Dupont

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