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Risques industriels et environnementaux

Flying Eye fait voler un nouveau drone qui se repère grâce à des balises

A l’occasion de la 4ème édition de l’UAV Show (12 et 13 octobre à Bordeaux), la start-up présentera en exclusivité un nouveau drone pour l'inspection d'ouvrages d'art et d'infrastructures industrielles in-door en vol automatique. Pour aider ce drone à se repérer là où le GPS ne passe pas, Flying Eye recourt à des balises au sol.

Pour Grégoire Thomas, président de Flying Eye, start-up créée à Valoris (Alpes-Maritimes) en 2009, la prestation de services à valeur ajoutée en faveur de l’industrie est un énorme gisement d’opportunités. Dans l’optique de creuser ce filon, la jeune pousse met à contribution son service de R&D pour développer des technologies et des prestations par cas d’usage. « Nous avons ainsi lancé un service innovant pour le traitement de la pyrale du maïs, un papillon qui dévaste les cultures. Nous avons alors mis au point au système d’épandage de trichogrammes, à savoir des micro-organismes emprisonnés dans des billes, qui divise par deux les coûts de ces opérations généralement faites à la main ou par hélicoptère, explique Grégoire Thomas dont la société est profitable depuis son premier exercice et réalise un chiffre d’affaires 2015 de 1,8 millions d’euros avec une équipe de 7 salariés. Nous avons expérimenté ce procédé sur 1.000 ha. Ce qui a convaincu des producteurs majeurs de trichogrammes comme De Sangosse et Biotop. Pour l’année prochaine, nous espérons traiter 10.000 ha et 50.000 en 2018. »

49.000 ouvrages d’art à inspecter
A l’occasion de la 4ème édition de l’UAV Show (12 et 13 octobre à Bordeaux), biennale de référence en matière de drones au niveau européen, Fying Eye franchit un nouveau palier. En effet, la start-up présentera en exclusivité, Inspector X4, un drone de moins de 2 kg pour l’inspection d’ouvrages d’art et d’infrastructures industrielles in-door en vol automatique programmé. « Jusqu’à présent, les drones utilisaient un GPS pour maintenir leur position. Or le signal ne passe plus en dessous des ouvrages d’art, notamment pour inspecter l’intrados des ponts, à savoir le dessous du tablier, précise Grégoire Thomas. Pour reproduire la triangulation habituelle des GPS, nous utilisons au moins 4 balises, de type Beacon, que l’on installe au sol ou que l’on suspend à la structure. Leur portée s’étend à 400 ou 500 m. Ce qui permet au drone de se positionner et de se stabiliser dans des environnements confinés et contraints. » Le potentiel de ce marché est gigantesque sachant que, en France, il existe 27.000 ouvrages d’art sur le réseau ferré et 22.000 sur le réseau routier ! Concernant, les infrastructures industrielles in-door, le principe de fonctionnement est le même.

Jusqu’à 5 vols selon la taille des ouvrages

L’histoire a démarré par l’inspection d’un viaduc Escota, une filiale de Vinci. « Pour observer l’intrados, il fallait piloter en manuel. Très difficile ! Du coup, nous avons développé une machine capable de réaliser des inspections en mode automatique préprogrammée. De quoi réduire le temps d’inspection par 10, souligne le président de Flying Eye qui a été labellisée Bpifrance Excellence. Pour la programmation du vol automatique, nous récupérons un modèle numérique de l’ouvrage. Mais si le modèle n’existe pas, nous procédons à une captation géo-référencée avec un drone. Ensuite, l’inspection peut réclamer jusqu’à 5 vols selon la taille de l’ouvrage. » Quant à la commercialisation, elle débutera en novembre. « Nous enregistrons déjà des intérêts marqués de la part de plusieurs grands comptes, dont Engie Drones & Robotics Lab », se réjouit l’entrepreneur qui a décroché un financement de 700.000 euros de Bpifrance et espère lever près d’un millions d’euros.

Erick Haehnsen

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