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Sûreté et sécurité

Fly-Bag veut maintenir les avions en vol même après une explosion à bord

Cette innovation de l'Université de Sheffield (UK), qui se place dans la soute à bagages, absorbe l'onde de choc d'une explosion ainsi que les projectiles et permet de résister à des températures extrêmes.

Malgré les contrôles de sécurité qui sont censés être très strictes dans les aéroports, les avions commerciaux restent des cibles privilégiées de la part des terroristes. La menace concerne soit des kamikazes soit des colis piégés. En témoigne l’explosion, il y a quelques semaines, d’un avion de ligne russe qui a explosé au-dessus de la péninsule du Sinaï (Égypte). Pour l’heure, aucune solution commerciale ne parvient à neutraliser ce type de menace.
Cependant, les espoirs se tournent dorénavant vers l’Université de Sheffield (Royaume-Uni) et son Fly-Bag, un prototype de sac en textile capable d’absorber l’onde de choc se déplaçant à 32.187 km/h, de neutraliser des projectiles de type shrapnel et résister à des températures de 3.000°C. De quoi préserver la carlingue de l’avion lorsque l’explosion se produit en plein vol et de le maintenir en bon état jusqu’à l’atterrissage, si l’on en croit les tests qui viennent d’être effectués par le Département de génie civil et d’ingénierie structurelle de l’Université de Sheffield où une sérié d’explosions de forte puissance a été réalisée à bord de la soute à bagage sur un Boeing 747 et un Airbus 321 à l’aéroport de Cotswolds, près de Cirencester (UK).
Constitué d’un assemblage de quatre tissus, dont de l’Aramide, un matériau proche du Kevlar utilisé pour gilets pare-balles, le Fly-Bag contient également un revêtement élastomère interne ainsi qu’un tissu imprégné de Shear Thickening Fluids (STF), un traitement qui s’épaissit à grande vitesse sous l’effet du cisaillement. « Le facteur clé de ce concept est que le revêtement du Fly-Bag est souple. C’est cette souplesse qui offre la résilience nécessaire à contenir la force de l’explosion et des fragments. Du coup, le Fly-Bag agit comme une membrane plutôt que comme une paroi rigide qui pourrait se briser lors de l’impact, explique Andrew Tyas, directeur de recherche à l’Université de Sheffield. Nous avons réalisé des tests intensifs dans le but d’étudier comment le concept fonctionne dans les limites d’un avion réel. Les résultats sont extrêmement prometteurs ! »
Le projet Fly-Bag fait l’objet d’un consortium européen qui comprend, entre autres, la start-up Blastech, une spin-off de l’Université de Sheffield, ainsi que des partenaires en Allemagne, Espagne, Grèce, Italie, aux Pays-Bas et en Suède. Cette technologie pourrait soit devenir obligatoire dans le monde entier si les lois étaient modifiées, soit utilisée seulement par des compagnies volontaires qui souhaitent répondre à des menaces particulières. Une version cabine est également à l’étude.

Erick Haehnsen

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