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Sûreté et sécurité

Florian Guichon (Vivoka) : « Reconnaissance vocale : 750 traits de caractère pour l’unicité d’une voix »

Spécialiste de la reconnaissance vocale off-line dans les systèmes embarqués depuis 2015, le messin Vivoka (35 salariés) s’est intéressé aux assistants vocaux tout d’abord pour la prévention des risques au travail puis à la biométrie vocale. Interview de Florian Guichon, associé et directeur commercial de cette société qui compte 125 clients dans le monde et réalise 80 % de son chiffre d’affaires à l’export.

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Florian Guichon est associé et directeur commercial de Vivoka © D.R.

Il existe différentes offres de reconnaissance vocale. Quelles sont les particularités de votre offre ?

C’est de fonctionner en Off-line. C’est-à-dire en embarqué. En effet, nos systèmes sont conçus pour intervenir dans des environnements extrêmement contraints ou confinés comme dans le nucléaire, le secteur sous-marin, l’industrie, la chimie ou la Défense. Ce sont des environnements qui ne peuvent être connectés à Internet. Intérêt adjacent : aucune donnée ne traîne dans le Cloud. Ensuite, le client peut configurer lui-même son assistant vocal grâce à notre kit de développement logiciel [Software Development Kit (SDK)] afin de l’adapter à son cas d’utilisation. Par conséquent, le client n’est pas obligé de nous ouvrir ses portes. Pratique lorsqu’il tient à conserver une certaine confidentialité sur ses usages métiers. Enfin, notre système est disponible en 41 langues.

Quels sont les principaux cas d’utilisation de vos assistants vocaux ?

Parmi nos 125 clients dans le monde, nous équipons une entreprise nucléaire dont les opérateurs portent des casques connectés pour contrôler des équipements sur le terrain. En amont, ils doivent répondre à une liste d’obligations de sécurité pour valider le bon état de fonctionnement de leurs équipements individuels de protection (EPI). Etant donné qu’ils portent des gants, des tenues NRBC, des masques, ils ne sont pas en mesure d’utiliser un ordinateur ou une tablette avec leurs doigts. Résultat, ils « cochent les cases » de la check-list en vocal. Idem pour les documents physiques qu’ils emportent. Durant leur mission, ils s’acquittent à la voix de leurs opérations de contrôle en indiquant que l’équipement est soit en bon état soit à réparer. Dans le secteur sous-marin, le contrôle de certains équipements nécessite des actions si complexes. Grâce au port de lunettes connectées, l’opérateur est guidé en synthèse vocale afin qu’il conserve toute sa capacité de concentration. Ici aussi, il s’acquitte de ses tâches en vocal. Au total, nous couvrons dix-huit secteurs d’activité industrielle et réalisons 80 % de nos activités à l’étranger.

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Qu’en est-il de vos systèmes de biométrie vocale ?

C’est une offre que nous adressons aux fournisseurs et intégrateurs de technologies de sécurité-sûreté. Nous avons deux gros clients dans le contrôle d’accès. Le premier fournit une solution de reconnaissance faciale à laquelle nous intégrons notre système de biométrique vocale embarquée. Le second propose des portes de sécurité auxquelles nous rajoutons la reconnaissance de la voix. Bien sûr, pour que le système soit opérationnel, l’exploitant doit collecter les empreintes vocales des usagers sur l’équipement lui-même. Une opération qui prend 25 secondes en plusieurs phrases pour encoder la voix d’une personne soit dans l’appareil lui-même soit dans le Cloud. Le ton, le rythme, la fréquence, le timbre, la tessiture…. Nos algorithmes prennent en compte pas moins de 750 traits de caractère pour identifier de façon unique la voix de l’usager. Difficile à leurrer. Même avec un enregistrement.

Propos recueillis par Erick Haehnsen

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