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Épurateurs à photocatalyse, plasma froid ou lampe UV-C : l’INRS alerte sur les dangers

Dans une étude publiée récemment, l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) dévoile que certains épurateurs d’air sont susceptibles d’émettre des quantités d’ozone nocives.

Outre l’hygiène, la crise sanitaire a mis en lumière les enjeux de la qualité de l’air intérieur. Depuis, les entreprises soucieuses de la santé de leurs salariés se sont massivement tournées vers les épurateurs d’air. Or, en fonction de la technologie utilisée, ces appareils ne présentent pas les mêmes performances. Ils peuvent même s’avérer dangereux. En témoigne une étude de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) publiée dans  la revue Hygiène et sécurité du travail. Testant trois types d’appareils de filtration de bioaérosols disponibles sur le marché, l’organisme dévoile des conclusions préoccupantes. 

Des doutes sur l’efficacité

« Au cours de la pandémie de Covid-19, ces appareils ont trouvé de nombreuses applications, mais, en parallèle, suscitaient des interrogations sur leurs performances réelles en matière d’assainissement de l’air », considère Fabien Gérardin, responsable d’études à l’origine de cette évaluation. 

Trois types d’épurateurs testés

Face à ces interrogations, l’INRS a donc initié une étude ciblant trois différentes technologies d’épuration : la filtration des particules, la filtration combinée à la photocatalyse et plasma froid ainsi que l’ionisation. Au sein d’une cabine d’essai, les scientifiques ont pu étudier le comportement des appareils vis-à-vis des particules aéroportées (aérosols), dont les aérosols biologiques (bioaérosols). Parmi les objectifs, l’étude s’est concentrée sur le débit d’air épuré des appareils et l’efficacité de filtration. 

Les épurateurs à filtres, efficaces sous certaines conditions

En ce qui concerne les épurateurs à média filtrant, l’étude révèle que les performances dépendent de plusieurs critères. Tout d’abord, le filtre doit être installé correctement sur l’appareil, et de manière étanche. Par ailleurs, le débit d’air épuré (QAE) dépend des qualités de filtrations. « Il est essentiel que le QAE de l’épurateur soit renseigné en fonction du diamètre des particules », rappelle Fabien Gérardin. 

Une concentration d’ozone dangereuse

En ce qui concerne les épurateurs associant un média filtrant à la photocatalyse, au plasma froid ou à une lampe UV-C, l’étude révèle que leur utilisation s’avère dangereuse. « Les mesures effectuées ont mis en évidence que ce procédé génère d’importantes quantités d’ozone et, dans une moindre mesure, de dioxyde d’azote (NO2), pouvant entraîner un dépassement des valeurs limites d’exposition », alerte le responsable de l’étude. Attention donc à ce type d’appareil qui ne peut servir qu’en l’absence d’occupants. Et dont il faut surveiller la concentration résiduelle d’ozone lors du retour dans les locaux. 

L’ionisation efficace

Enfin, les appareils ioniseurs semblent les plus efficaces et les plus sûrs. Après plusieurs heures de fonctionnement, le QAE dévoile une élimination efficace des particules de l’air. Quant à la production d’ozone, elle s’avère insignifiante. « Les limites de cette technologie reposent sur son principe qui vise à transférer des particules de l’air sur les parois du bâtiment. Or, ce transfert de contamination n’est pas souhaitable dans le cas des bioaérosols », ajoute le scientifique. 

Préférer des filtres HEPA

Précisant que les résultats de ces mesures ont été communiqués aux fabricants de ces matériels, l’étude recommande de privilégier des appareils à filtre HEPA. Mis en place de manière étanche, avec un débit d’air épuré adapté au volume de la pièce, ce type d’appareil convient à une utilisation dans les bureaux pour réduire la concentration en (bio)aérosols. 

Ségolène Kahn

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