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Santé et qualité de vie au travail

Droit à la déconnexion : Calldoor veut aider les cadres à se désintoxiquer de leurs smartphones

Alors que le droit à la déconnexion vient d’être acté avec la validation de la loi Travail, cette application encourage les dirigeants d'entreprise à établir une charte sur l'usage des mobiles, afin d'aider les cadres à "décrocher" en dehors de leur temps de travail.

Alors que certains groupes français comme Atos, La Poste ou encore Orange ont déjà adopté cette pratique, le droit à la déconnexion vient d’être voté par les sénateurs dans le cadre de la loi Travail. Le but : encadrer les nouvelles conditions de travail face à l’essor du numérique dans les entreprises. Et ce, en protégeant les temps de repos et de congés ainsi que la vie familiale et personnelle des employés. A l’instar de cette avancée, la start-up ED2 vient de lancer une application baptisée Calldoor, dont l’objectif est de garantir le droit à la déconnexion et de favoriser le « Digital Detox ».

62%des cadres français dépendants de leur smatphone

Dans la rue, dès l’atterrissage d’un avion, dans une file d’attente ou même à table au restaurant, difficile de ne pas remarquer que les Français, le nez braqué sur leur smartphone, sont de plus en plus  »accros » aux nouvelles technologies. Et les chiffres sont sans appel : selon une étude de Deloitte, plus de 20 millions de smartphones se sont vendus en France en 2015 et les Français ont regardé cette même année, les écrans de leur smartphone 900 millions de fois par jour ! Un mode de vie qui transpire sur la manière de travailler, ou inversement, avec l’hyper-connectivité, il devient difficile de ne pas décrocher pendant le week-end. Quoi qu’il en soit, ce mélange des genres entre vie professionnelle et vie privée a désormais un nom, le  »blurring ». Quant aux désagréments causés par cette nouvelle tendance sur la qualité de vie, ils sont nombreux. Selon une étude Ifop de 2014, 62% des cadres supérieurs se déclarent dépendants de leur smartphone. Dans le même temps, plus de 70% des cadres jugent que la connexion permanente accroît leur charge de travail. C’est sans compter l’augmentation du stress, les dégâts sur la vie de couple, l’éducation des enfants, la fuite de la réalité, les crises d’insomnie, la dépendance à l’écran bleu etc. Face à ces excès, la prise de conscience est souvent trop tiède. On peut se sentir paresseux à l’idée de réguler sa consommation de nouvelles technologies. Avec la pression professionnelle, on peut aussi craindre ne pas avoir le choix. Toujours est-il qu’un changement radical de mode de vie s’impose de plus en plus.

Développer le bien-être au travail dans l’entreprise

Dans ce sens, l’application Calldoor propose aux entreprises de contrôler l’usage des smartphones professionnels des employés. Une initiative qui serait susceptible de réussir à tuer le problème à la racine. Pour ce faire, l’entreprise paramètre en ligne les plages horaires durant lesquelles l’utilisation du smartphone est permise. « Simple d’utilisation, l’application se règle et se gère rapidement via un espace web dédié. Ce qui permet aux managers de mieux comptabiliser leur budget téléphonique tout en favorisant le bien-être au travail dans l’entreprise », commente Edouard Mongrand, co-fondateur d’ED2. Par ailleurs, l’employeur a la possibilité de limiter les appels vers certains numéros ou encore de contrôler les connexions Internet. D’autant que la consommation de données en 3G ou 4G peut souvent s’avérer exorbitante si l’employé est en déplacement à l’étranger. De même, il est possible de verrouiller certaines applications, voire d’obliger à une déconnexion totale, hors numéros d’urgence et prioritaires définis au préalable.

Les salariés déculpabilisent à l’idée de se déconnecter
« Les salariés peuvent retrouver des activités extra travail et se sentir déculpabilisés car c’est dans la politique de l’entreprise de se déconnecter », ajoute Edouard Mongrand. Pour la jeune pousse, un bel avenir semble se profiler : elle a décroché en début d’année la bourse FrenchTech grâce au soutien de Bpifrance, ainsi qu’une subvention du Conseil régional d’Aquitaine Limousin-Poitou-Charentes. En outre, elle a réussi à lever en tout 200.000 euros depuis le mois de novembre dernier. Pour la fin de l’année, la start-up ambitionne de récolter 500.000 euros supplémentaires auprès de Business Angels. De plus, elle sera présente sur le salon des solutions et des applications mobiles  »Mobility for Business 2016 » qui se tiendra les 8 et 9 novembre à la Porte de Versailles à Paris.

Ségolène Kahn

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