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Sûreté et sécurité

Contrôle d'accès : le smartphone pour gagner en autonomie et flexibilité

Vérifier en temps réel les droits des utilisateurs, même lorsqu'ils se trouvent sur des sites distants ou isolés, constitue l'un des grands avantages du contrôle d'accès sur smartphone. Couplée ou non à des badges ou des clés électromécaniques, l'offre abonde. De quoi donner plus d'autonomie aux utilisateurs et de la flexibilité à l'administrateur qui voit aussi la sécurité des bâtiments renforcée.

Vols dans les locaux et menaces terroristes aidant, le marché du contrôle d’accès se porte bien avec une progression oscillant pour l’heure entre 5,5% et 6%, selon les dernières estimations de l’Atlas d’En Toute Sécurité. De quoi conforter les acteurs du marché, notamment ceux dont les solutions s’appuient sur le smartphone. Sachant que 70% des collaborateurs en sont équipés, les gestionnaires de la sécurité commencent à y voir l’opportunité de supprimer les badges en cas d’embauche de nouveaux collaborateurs ou de départ de salariés. Encore émergent, ce type de solution promet de se développer si l’on en croit le cabinet d’analyse Gartner. Lequel estime que, d’ici deux ans, 20% des entreprises dans le monde remplaceront les badges traditionnels par des identifiants numériques stockés sur des smartphones, contre moins de 5% en 2016.

Des technologies compatibles avec les lecteurs de badges
Ces prévisions s’appuient notamment sur le fait que les téléphones intelligents embarquent la Radio Frequency Identification (RFID), le Bluetooth ou encore le Near Field Communication (NFC). Autant de technologies pouvant fonctionner avec un certain nombre de lecteurs de badges du marché. La distance de lecture avec le smartphone est de quelques centimètres pour la NFC contre plusieurs dizaines de mètres pour le Bluetooth. C’est sur ce principe que se base STid avec sa solution Mobile ID, trophée argent lors du salon APS 2017. Gros avantage pour l’utilisateur, ses différents badges virtuels sont stockés sur son smartphone. Il lui suffit d’activer les portes de 5 manières différentes, en tapotant sur son smartphone par exemple.

Contrôleur Bluetooth invisible

Pour l’heure, le gros de l’offre du contrôle d’accès connecté sur smartphone se concentre surtout sur la sécurisation des portes ou bâtiments isolés, en complément ou non des systèmes existants. Parmi les acteurs positionnés sur ce marché, citons Kazeko, une entreprise créée en 2013 à Tours (Indre-et-Loire) qui compte cinq personnes dont trois ingénieurs. Son offre Welcomr repose sur une application pour smartphone et un contrôleur Bluetooth. Lequel peut être connecté en mode filaire à n’importe quel automate (gâche électrique, ventouse, barrière, etc). Le contrôleur est conçu pour être installé à l’intérieur des locaux, de sorte qu’il ne puisse être vandalisé de l’extérieur. Dès lors, à l’approche de son lieu de travail, il suffit d’activer le mode Bluetooth de son téléphone et l’application qui contient ses droits d’accès (jour et plage horaire autorisée à la seconde près). « Cette configuration évite d’avoir à connecter le contrôleur à un serveur », explique le fondateur et dirigeant de Kazeko, Alexis Gollain, dont la solution est particulièrement adaptée aux espaces de bureaux partagés. « Depuis la fin de l’année 2017, nous avons déployé notre solution sur une quinzaine de sites, essentiellement dans les espaces de réunion et de coworking en France et à l’étranger », annonce cet ingénieur en électronique et informatique industrielle dont les produits sont fabriqués et assemblés en France par des partenaires de Kazeko.

Le contrôleur connecté à un automate, par
exemple, est situé à l'intérieur du bâtiment.
© Kazeko
Le contrôleur connecté à un automate, par
exemple, est situé à l’intérieur du bâtiment.
© Kazeko

Cylindres et béquilles connectés

De son côté, le français Dény Security (24 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017 avec 150 collaborateurs) espère s’imposer sur le marché des bureaux mais aussi de l’Hospitality (hôtels, résidences, etc) avec sa solution de contrôle d’accès mobile Dény Tapkey. Sous cette marque, la société regroupe des cylindres et des béquilles connectés. L’ouverture et la fermeture des portes par les clients des hôtels, résidences ou encore bureaux partagés, requièrent qu’ils téléchargent une application spécifique sur leur smartphone et qu’ils y renseignent leur identifiant. Il leur suffit alors d’approcher leur appareil de la porte pour l’ouvrir. Pour l’heure, la solution Dény Tapkey fonctionne uniquement avec des smartphones Android embarquant la technologie NFC. « D’ici deux à trois mois, nous proposerons une version de béquilles et cylindres connectés qui sera aussi compatible avec les iPhone 4 et 5 supportant le Bluetooth Low Energy (BLE), moins gourmand en énergie », prévoit Martial Benoit, chef de produit chez Dény Security, filiale du groupe Dom Security. Pour éviter que le système soit piraté, les communications entre l’application et le dispositif de contrôle électronique de la béquille et du cylindre sont entièrement cryptées.

Cette solution sécurise les chambres d'hôtel
ainsi que les bureaux partagés.
© Dény Security
Cette solution sécurise les chambres d’hôtel
ainsi que les bureaux partagés.
© Dény Security

Clé électromécanique Bluetooth

Le contrôle d’accès connecté et autonome intéresse aussi les acteurs industriels ou tertiaires ayant des bâtiments isolés et difficiles à câbler. Pour preuve, l’agglomération de la Rochelle a décidé en novembre dernier d’équiper ses déchetteries de cylindres et cadenas électroniques Protec Cliq, du groupe suédois Assa Abloy. Ces produits sont autonomes et ne nécessitent pas d’être alimentés en électricité car c’est une clé spéciale qui les alimente en énergie. Renfermant une pile bouton, celle-ci embarque en outre les données numériques des droits d’accès des utilisateurs, qui sont gérés de manière centralisée sur le logiciel Cliq Web Manager. « La mise à jour des droits se fait au travers de boîtiers d’actualisation ou d’un smartphone », indique Mélanie Dubus, directrice marketing et développement au pôle contrôle d’accès d’Assa Abloy (47 500 personnes pour un chiffre d’affaires de 7,9 milliards d’euros en 2017). Le groupe, dont la croissance augmente de 7% en Europe, étoffe son offre avec une nouvelle clé baptisée Cliq Connect Online. Lauréat du trophée d’or d’APS 2017, ce produit permet de se connecter au serveur afin d’obtenir des droits d’accès en temps réel. Ce qui suppose, bien sûr, la présence d’une couverture télécom ou WiFi. Le processus se déclenche lorsque l’utilisateur introduit la clé intelligente dans le cylindre, la serrure ou le cadenas Abloy Protec2 Cliq. Dès lors, cette dernière interroge le serveur à travers l’application Cliq Connect embarquée sur smartphone afin d’obtenir un droit immédiat. Cette offre concerne les demandes urgentes, lors d’interventions non planifiées, ou permet tout simplement d’introduire un niveau de sécurité supplémentaire (pas de droits stockés dans la clé) pour accéder aux sites sensibles.

La clé électromécanique récupère les droits
par Bluetooth en temps réel. © Assa Abloy
La clé électromécanique récupère les droits
par Bluetooth en temps réel. © Assa Abloy

Ouverture du cylindre par induction magnétique

Même approche pour le fabricant Locken (filiale du groupe italien Iseo, 1 200 personnes) avec son offre Locken Smart Access, lancée en 2017. « Notre solution repose sur un cylindre autonome en énergie alimenté par une clé électromagnétique qui communique avec lui par induction magnétique », explique Catherine Laug, directrice marketing de Locken. Afin de pénétrer dans un lieu, le visiteur ou le collaborateur doit préalablement télécharger l’application MyLocken sur son smartphone pour recevoir du serveur ses droits d’accès. Ces derniers sont alors transmis via Bluetooth à la clé mécatronique intelligente. La procédure est aussi simple et rapide que la lecture d’un message sur smartphone !

Eliane Kan

La procédure pour obtenir ses droits est aussi rapide
que la réception d'un SMS. © Locken
La procédure pour obtenir ses droits est aussi rapide
que la réception d’un SMS. © Locken

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