Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Sûreté et sécurité

Claire Jacquemet (Club des femmes) : « Avec ses opportunités et ses défis, la sécurité a de quoi faire rêver »

Interview de la présidente du Club des femmes dans la sécurité, la sûreté et le numérique, créé en 2015 au sein de l’Anitec, et directrice de l’activité Services de Finsecur. Le Club des femmes est devenu une association indépendante depuis janvier dernier. Objectif : attirer et promouvoir sans cesse plus de femmes dans les métiers de la sécurité.

Pouvez-vous nous rappeler les missions du Club des femmes ?

Tout d’abord, ce club a été créé en 2015 au sein de l’Alliance nationale des intégrateurs de technologies (Anitec) dont je suis vice-présidente. Cette organisation rassemble des professionnels dans les domaines de l’audiovisuel, domotique, infrastructures réseaux, antennes, sécurité incendie, sûreté/vidéosurveillance et hypervision. Autrement dit, le sujets que traite l’Anitec dépassent la sécurité, la sûreté et le numérique. En janvier dernier, nous nous sommes constituées en association en loi de 1901 car nous voulons nous concentrer sur nos missions. À savoir faire connaître les métiers de la sécurité et attirer davantage de personnes dans ce domaine, particulièrement les femmes. Nous voulons aussi renforcer la visibilité des femmes au travers d’actions de communication et de promotion diffusées le plus largement possible.

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Claire Jacquemet est présidente du Club des femmes dans la sécurité, sûreté et le numérique. © Club des femmes

Pourquoi avoir créé une association indépendante ?

En étant une association indépendante, il devient plus facile à des femmes de nous rejoindre. Notamment lorsqu’elles sont adhérentes à d’autres organisations professionnelles spécialisées dans les domaines de la sécurité. Aujourd’hui, nous pouvons donc représenter toutes les femmes dans ces différents métiers. À l’heure actuelle, nous comptons surtout des cadres et des managers mais nous aimerions toucher également des étudiantes, des agentes de sécurité et des techniciennes.

Dans les secteurs que couvre le Club des femmes, il y a le numérique. Or ce domaine semble particulièrement vaste comparé à ceux de la sécurité et de la sûreté…

C’est vrai. Mais nous nous intéressons au numérique qui s’applique à la sécurité, la sûreté, la détection d’incendie, la cybersécurité… Nous ne recherchons pas forcément les femmes qui travaillent dans les plus grandes sociétés de services numériques mais plutôt des professionnelles qui interviennent dans la transformation numérique de nos métiers : le code, la programmation, la gestion de projets… La culture numérique est importante car elle sous-tend l’innovation. Ce qui ne nous empêche pas de nous intéresser également à aux agentes de sécurité et à la surveillance humaine.

Qu’apportent les femmes dans les métiers de la sécurité ?

Ce qu’elles apportent dans les autres métiers : du charme dans des univers professionnels très masculins, plus de doigté et une autre manière d’appréhender les sujets. La mixité est une vraie plus-value, génératrice de performance.

Quelles sont les grandes lignes de votre programme d’action ?

Pour promouvoir les femmes au sein de nos métiers, nous voulons avant tout toucher les jeunes femmes. C’est pourquoi nous avons adhéré à l’association Capital Filles qui accompagne des jeunes femmes durant l’année de leur bac pour les aider dans leur orientation. Surtout les jeunes femmes qui sont issues de zones défavorisées. En effet, elles ont souvent des blocages sociaux et culturels qui, parfois, les pénalisent dans la poursuite de leurs études au-delà du bac. Pour nous, c’est l’occasion de parler des métiers de la sécurité.

D’autres actions ?

Oui, nous effectuons des publications sur Linked-in. Nous comptons également lancer des podcasts sur des femmes inspirantes. Par ailleurs, nous avons réalisé une action de promotion auprès de l’Aforp pour mettre en place une formation de BTS technico-commercial en sécurité-sûreté destinée prioritairement aux femmes. En outre, nous publions tous les deux ans le baromètre du pourcentage des femmes dans les métiers de la sécurité. Le prochain sortira en septembre.  Nous le présenterons à l’occasion d’Expoprotection Sécurité [qui aura lieu du 28 au 30 septembre à Paris-Porte de Versailles, NDLR].

Pourquoi, en tant que femme, vous intéressez-vous à la sécurité ?

Les femmes qui sont aujourd’hui dans la sécurité y sont presque toutes arrivées par hasard ! En tant que femme, ce que j’aime dans la sécurité, c’est que l’on protège les biens et les personnes. Dans la sécurité, il y a de belles valeurs et une véritable éthique. Point majeur : la sécurité sauve des vies. Ensuite, le secteur est très riche de toute la diversité de ses clients, ses fournisseurs, intégrateurs, sites à protéger… C’est un secteur plein d’opportunités et de défis à relever. Il fait rêver avec ses innovations de pointe comme les drones, la robotique, le Cloud, les applications pour smartphone et l’intelligence artificielle.

Propos recueillis par Erick Haehnsen

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