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Santé et qualité de vie au travail

CHU de Nantes : du matériel médical transporté par des robots pour lutter contre les TMS

En déléguant les tâches de transport du matériel médical à des robots, le personnel hospitalier s'affranchit du port de charges lourdes, évitant ainsi des TMS. Qui plus est, le personnel médical pourra se concentrer sur des tâches plus importantes où le facteur humain est irremplaçable.

Pendant longtemps, les robots se sont contentés du monde de l’usine. Depuis la directive machine 2006/42/CE de 2009, une coexistence entre robots et humains est désormais possible dans un même environnement. Donnant naissance à l’ère collaborative de la cobotique. Et les innovations fusent, particulièrement dans le milieu hospitalier. En témoigne le CHU de Nantes qui vient de commander au groupe d’ingénierie Assystem deux robots mobiles autonomes chargés du transport de matériel médical. De quoi soulager le personnel du port de charges lourdes, responsables de troubles musculo-squelettiques (TMS) afin de se consacrer davantage à des missions où l’humain est indispensable.

Transport sur 4 étages

Ces deux robots qui auront pour mission de transporter des endoscopes souples thermosensibles, devront être capables de se déplacer sur quatre étages différents, tout en prenant en compte les déplacements du personnel médical ainsi que des patients et visiteurs. Des zones de stérilisation aux salles d’opération dans lesquelles les chirurgiens se servent du matériel en question, les deux robots emprunteront des ascenseurs et déambuleront dans les services au milieu des personnes présentes.

Les défis de la cobotique
Reste que ce projet pose la question des enjeux de sécurité : comment les êtres humains et les robots peuvent-ils coexister dans un même espace de travail, sans risque de collision et de mécontentement ? Pour cela, le groupe d’ingénierie s’est basé sur le concept  »d’Intelligence collective et situationnelle » (ICS). A savoir une couche logicielle d’intelligence artificielle qui fait le lien entre l’architecture informatique du CHU et les robots mobiles. En outre, c’est la technologie qui permet non seulement aux robots de cohabiter avec les humains mais aussi de travailler en groupe. Par exemple, en communiquant en temps réel, des informations relatives aux obstacles qu’ils rencontrent sur leur parcours afin que le groupe dédié à la robotique puisse réagir en conséquence et se coordonner. Mais aussi en informant à l’aide d’un synthétiseur vocal sur leur smartphone le personnel hospitalier en charge des dispositifs médicaux que le matériel a bien été livré.
En se délestant des tâches de logistique les plus basiques, le personnel voit dans cette évolution technologique l’opportunité de passer plus de temps avec les patients pour les soins ainsi que pour le soutien psychologique. Outre le CHU de Nantes, le roboticien a également équipé les Hospices civils de Lyon et envisage de collaborer avec trois autres CHU dans le courant de l’année.

Ségolène Kahn

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