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Sûreté et sécurité

Carcassonne se décarcasse pour sauver ses immeubles de l’effondrement

La municipalité s’est servie du drone Phantom 4 signé DJI pour quadriller ses rues, afin de détecter les signes de délabrement des toitures les plus anciennes. Objectif ? Procéder aux réparations avant qu’il ne soit trop tard.

Alors que huit personnes ont perdu la vie après l’effondrement de deux bâtiments à Marseille le 5 novembre 2018, la question de la salubrité des immeubles est devenue un enjeu majeur de sécurité publique pour certaines villes. D’autant que l’on compte 450 000 immeubles insalubres sur l’ensemble du territoire français. Or, il n’est pas forcément évident de détecter les signes probants de vétusté et de dégradation depuis le trottoir. Alors que, vue d’en haut, une charpente qui menace de s’effondrer ne laisse pas de place au doute. Pour faciliter le diagnostic des structures en mauvais état, la mairie de Carcassonne (11) a organisé une série d’inspections aériennes à l’aide d’un drone qui survole ses rues.

Des dizaines de milliers d’euros de réparation
La cité médiévale multiplie les procédures de péril depuis un certain temps. La dernière en date se situant rue Aimé-Ramond, où il a fallu intervenir en urgence sur un bâtiment au stade de dégradation avancé. Les dégâts ayant coûté des dizaines de milliers d’euros à la municipalité, contrainte d’avancer les frais au propriétaire. Une procédure d’urgence qui s’explique par le fait qu’aucun signe inquiétant n’était visible sur la façade, ni même pour les ouvriers qui opéraient sur une maison voisine. Cet incident à convaincu la municipalité, qui obtenu les autorisations préfectorales nécessaires, d’entamer une série d’inspections aériennes.

108 îlots inspectés
Si le problème de salubrité est de taille dans le quartier de Saint-Louis, la solution retenue est extrêmement simple : le drone Phantom 4 du fabricant chinois leader sur ce marché DJI, a survolé au total 108 îlots, notamment dans le quartier de la Bastide Saint-Louis, dont les rues datent du XIIIe siècle. Au total, ces 108 îlots ont été ratissés jusqu’au 22 mars par l’aéronef chargé de prendre des clichés des toitures des immeubles les plus anciens afin de questionner leur état de délabrement. Sachant que, durant ces manœuvres, les stationnements et la circulation ont été interdits dans les rues concernées pour une plus grande sécurité.

Chaque image épluchée par les services
Cette opération va permettre à la mairie de réaliser des levées de doutes sur les immeubles les plus précaires, en fournissant les preuves nécessaires à travers les clichés pris par le drone. Ces images seront ensuite confiées aux services municipaux responsables de leur analyse, afin, le cas échéant, qu’ils procèdent à des arrêtés de péril imminent. Et de réclamer au propriétaire d’agir avant qu’il ne soit trop tard. En cas de silence, la mairie pourra elle-même ordonner les travaux de réparation et lancer une procédure de recouvrement en compensation.

Ségolène Kahn

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