Gérer les risques
Aujourd'hui et demain

Santé et qualité de vie au travail

Après les EPI, les API

La start-up française Rcup veut créer une plateforme de collecte et d’analyse de données biomécaniques des gestes et postures dans les situations de travail. Objectif : développer la prévention des risques grâce à des Algorithmes de protection individuelle (API). Pour ce faire, elle s’appuie sur un puissant écosystème de partenaires et d’accélérateurs.

Les troubles musculosquelettiques (TMS) représentent 80% des maladies professionnelles et coûtent 60 milliards d’euros par an en accidents du travail-maladies professionnelles (AT-MP) et en absentéisme. Partant de ce constat, Frédéric Lassara a créé la start-up Rcup, qui élabore une plateforme de collecte et d’analyse en temps réel de données de l’activité des opérateurs de l’industrie du futur. Pour y parvenir, Rcup acquiert les données issues de vêtements de travail connectés provenant de différents fabricants, crée et entraîne des algorithmes d’intelligence artificielle qui caractérisent les gestes et postures dans les situations de travail. De quoi également enrichir un corpus de bibliothèques de données biomécaniques afin, in fine, de contribuer à améliorer la stratégie de Santé et sécurité au travail (SST) des entreprises.

La SST partagée en temps réel sur toute la chaîne de valeur
« Nous instrumentons des travailleurs avec des chaussures et gants connectés dans leurs situations de travail afin d’enregistrer leurs données biomécaniques. Cela nous permet d’enrichir un modèle mathématique complexe qui, à terme, pourra les alerter sur les risques qu’ils encourent, explique Frédéric Lassara. Le tout est relié à un afficheur lumineux qui comporte trois couleurs : vert (il peut continuer à travailler), orange (il faut mettre en place un plan d’action corrective), rouge (il doit immédiatement cesser le travail). Ces informations ont vocation à être partagées avec la hiérarchie, notamment le Conseil social et économique (CSE) de l’entreprise, la représentation syndicale et l’assurance maladie » En clair, l’information de SST sera partagée en temps réel sur toute la chaîne de valeur afin de prévenir les risques. « L’idée, c’est d’accroître la prévention pour éviter d’avoir à réparer les dommages. Cette approche s’inscrit pleinement dans la démarche de Responsabilité sociétale des entreprises », poursuit Frédéric Lassara.

Enrichir le modèle de données
Si elle ambitionne de se développer à l’échelle internationale, pour l’heure, la start-up assemble des semelles connectées qui sont intégrées aux chaussures professionnelles du fabricant français Lemaitre Sécurité. « Nous faisons porter des poids de 10, 20 et 30 kg, effectuer un certain nombre de tâches répétitives, notamment des tâches stressantes pour lesquelles nous utilisons des capteurs de sudation, reprend le fondateur et PDG de Rcup. L’idée étant d’enrichir les bibliothèques de données de gestes correctes et de gestes pathogènes. Et de pouvoir, par la suite, n’avoir à utiliser que des semelles connectées. »

Vers un algorithme de protection individuelle (API)
Après avoir levé un million d’euros, cette start-up créée en 2015, qui emploie cinq personnes, a rejoint la mission « Zéro accident du travail, zéro maladie professionnelle », lancée en France sous le haut patronage du ministère du Travail. Autrement dit, elle s’appuie sur un incroyable écosystème de développement. Dans le premier bloc de cette initiative, plusieurs accélérateurs de start-up apportent leur pierre à l’édifice : Prévention BTP, le réseau international d’accélérateurs Impulse et Usine 4.0 de Total auquel participent Air Liquide, Framatome, Eiffage, Solvay, Vinci Energies. Dans un second bloc, on retrouve des assureurs comme AG2R La Mondiale, Axa, Malakoff Médéric, et ProBTP. Pour sa part, le troisième bloc rassemble l’OPPBTP, l’INRS et l’Assurance maladie. « Dans le dernier bloc, Google et Atos nous aideront à construire la plateforme numérique ainsi qu’à développer les algorithmes. A cet égard, nous voulons lancer le premier Algorithme de protection individuelle (API) qui pourra protéger les travailleurs de façon proactive », précise Frédéric Lassara.

Rcup sera présente dans le Village Start-up du salon Expoprotection, du 6 au 8 novembre dans le Hall 1 du parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris.

Erick Haehnsen

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